Bonsoir à toutes et à tous !
Les brèves du 10 au 17 novembre 2025 sont disponibles.
Cette semaine :
🛍️ Shein au BHV : ménage express dans les rayons
Entre poupées sexuelles et armes de catégorie A, la plateforme d’ultra fast fashion a dû retirer en urgence plusieurs produits après un signalement du gouvernement français.
🤖 Getty Images débouté face à Stability AI
La justice britannique estime qu’il n’y a pas eu de contrefaçon : les photos de Getty n’ont pas été illégalement exploitées pour entraîner le modèle d’IA. Un revers majeur pour les défenseurs du droit d’auteur.
📵 Japon : deux heures de téléphone par jour, pas une de plus !
La ville de Toyoake instaure une limite symbolique d’écran quotidien pour ses habitants. Une initiative sans sanction, mais un vrai signal contre la dépendance numérique.
🍊 Photos culinaires : pas toujours protégées
La Cour d’appel de Paris rappelle que sans touche personnelle, les clichés de plats ne peuvent pas être protégés. Même la plus belle orange givrée reste un dessert ordinaire…
🗿 Les bronzes de Maillol perdent leur éclat juridique
La Cour de cassation tranche : seuls les bronzes réalisés du vivant de l’artiste peuvent être considérés comme des œuvres originales.
Bonne lecture,
Le Collectif !
Shein au BHV : savez-vous vraiment ce qu’il se passe en arrière-boutique

Serge Papin, actuel Ministre des petites et moyennes entreprises, du commerce et de l’artisanat, a annoncé le 5 novembre 2025 devant l’Assemblée nationale, intenter une procédure de suspension à l’encontre de la plateforme Shein.com.
Étonnant ou non, Shein s’est soumis et a retiré ses contenus illicites de ses plateformes en ligne, dans le délai de 48h accordé par le gouvernement français, et échappe donc de peu à une suspension. Toutefois, il est nécessaire de revenir sur les raisons de l’initiation de cette procédure, et sur le futur de la plateforme, en France.
Shein est au cœur de l’actu, autant juridique, que sociale. La marque n’a jamais été brillante : elle multiplie les scandales, notamment vis-à-vis des conditions de travail de ses « salariés » ou de pratiques commerciales trompeuses. La marque d’ultra fast-fashion ne laisse personne indifférent. D’un côté se trouve ses adeptes ignorant volontairement chaque aspect déplorable de la marque, qui consomment sans compter, jusqu’à s’en vanter devant les chaînes de télévisions françaises. De l’autre côté, ses opposants demeurent horrifiés de la montée en puissance et notoriété de la marque, jusqu’à son introduction au BHV, vivement défendue par Frédéric Merlin, son propriétaire polémique.
Pour en revenir à la procédure de suspension, et les raisons de son initiation. Imaginez-vous en train de chercher un pull en mailles épaisses pour cet hiver, et que la catégorie d’achat suivante présente des poupées sexuelles aux traits d’enfants, ou des armes de catégorie A. Eh bien, sortez de vos rêves car il s’agissait d’une réalité bien disponible sur les plateformes Shein jusqu’à récemment.
Des « poupées sexuelles en forme de fillette » étaient disponibles à l’achat. Shein se défendait qu’elles étaient en vente sur sa marketplace, et n’étaient pas directement produites par la marque. Dès lors, cela montre un réel manque de modération quant à la publication des annonces.
La DGCCRF n’a pas tardé à agir : elle a signalé les faits au procureur de la République, et a saisi l’ARCOM, l’autorité publique indépendante française compétente dans le secteur numérique.
Shein a été depuis 2024, ajouté dans la liste des entreprises considérées comme des « très grandes plateformes en ligne » selon le Digital Services Act (règlement (UE) 2022/2065), c’est-à-dire celles qui sont visitées plus de 45 millions de fois par an. Ces acteurs doivent prendre toutes les mesures pour prévenir les risques systémiques, dont la diffusion de contenus illicites. En l’espèce, Shein y a failli : sa modération n’a pas retiré les annonces de manière instantanée, et les autorités compétentes n’ont pas été prévenues. Shein essaye encore aujourd’hui de se dédouaner de ses obligations, en souhaitant par exemple montrer patte blanche, en promettant à la justice française de transmettre l’identité des clients des poupées mentionnées. Mais qui pourrait affirmer qu’elle serait aussi diligente si ce scandale n’avait pas explosé ?
Qu’en est-il du futur de Shein en France ? Plusieurs procédures ont été engagées contre la plateforme. Tout d’abord bien sûr une procédure de suspension, mais également une enquête judiciaire pour infractions pénales à caractère pédopornographique et diffusion de contenus illicites. Enfin, de nombreuses personnalités politiques françaises urgent la Commission Européenne d’ouvrir une enquête coordonnée au niveau européen, dans le cadre du Digital Services Act. Ces procédures prenant du temps, Bercy a envoyé un courrier jeudi 6 novembre 2025 à Bruxelles afin que des sanctions soient prononcées au plus vite. Si Shein ne veut pas se voir privé d’un marché de 450 millions d’habitants, la plateforme a intérêt à très vite changer sa ligne directrice.
Le DSA est récent, il n’est entré en vigueur qu’en 2024, mais il représente un espoir considérable pour encadrer de manière efficace les plateformes en ligne en Europe, en imposant des obligations claires de transparence, de modération des contenus et de contrôle des produits proposés. Une responsabilisation efficace des opérateurs face aux contenus illicites ou dangereux, permettrait une protection plus concrète des consommateurs et utilisateurs. Que Shein soit un désastre pour le monde est une chose, qu’il propose des poupées sexuelles sur un site où des enfants cherchent des pulls aux motifs de cœur en est une autre.
Derrière les prix attractifs de la marque et les vitrines colorées du BHV, le dilemme reste le même : éthique ou profits sanctionnés, Shein doit choisir et se conformer.
Sources :
- https://www.economie.gouv.fr/actualites/vente-de-produits-dangereux-et-contenus-illicites-le-point-sur-les-procedures-engagees-contre-shein#
- https://www.ddg.fr/actualite/vente-de-produits-dangereux-et-contenus-illicites-sur-la-marketplace-de-shein-le-point-sur-les-procedures-engagees
- https://www.lefigaro.fr/societes/shein-le-gouvernement-demande-a-l-europe-de-prendre-rapidement-des-sanctions-20251106
- https://www.leparisien.fr/economie/si-shein-se-croit-au-dessus-des-lois-nous-allons-prouver-linverse-la-france-demande-a-leurope-une-enquete-et-des-sanctions-06-11-2025-HE7QJV7DERE3BFK2I3R3RGYXUE.php
- https://www.leparisien.fr/politique/vente-darmes-de-categorie-a-sur-shein-le-depute-lr-vermorel-marques-fait-un-signalement-aupres-de-la-procureur-05-11-2025-W2D2T4MFKBHLNOAL2TG6S3P25A.php
Romain TRINQUIER
Getty Images vs/ Stability IA, ou la victoire de l’intelligence artificielle générative sur le droit de la propriété intellectuelle:

Par un jugement du 4 novembre 2025, la High Court of Justice de Londres a apporté des précisions attendues sur l’utilisation de matériaux protégés par le droit d’auteur pour l’entrainement des modèles d’IA, révélant par ailleurs les limites du droit d’auteur face à ces nouvelles technologies.
Nul besoin de présenter la célèbre banque d’images Getty Images, reconnaissable par son filigrane de protection apposé sur des photographies professionnelles protégées par le droit d’auteur. Son adversaire en l’espèce, Stability AI, est une entreprise spécialisée dans l’intelligence artificielle générative open-source. Elle est notamment connue pour avoir développé en 2022 un modèle d’apprentissage capable de générer des images à partir de descriptions textuelles.
Dans cette affaire, Getty Images avait engagé début 2023 une action contre Stability AI, lui reprochant l’exploitation de millions d’images protégées pour entrainer son modèle d’intelligence artificielle, et par conséquent une violation des droits de propriété intellectuelle. La banque d’images lui faisant notamment grief d’avoir porté atteinte à ses marques enregistrées en reproduisant des images avec ses filigranes « Getty Images ». Sans contester l’exploitation de certaines de ces images, l’entreprise basée au Royaume-Uni se dédouane de toute responsabilité. Elle soutient d’une part que l’entrainement et le développement du modèle développé avaient été réalisé entièrement en dehors du Royaume-Uni, excluant la compétence territoriale du juge londonien. De plus, elle considère que les générateurs d’images fonctionnant en open source ne seraient pas des « copies » au sens du droit d’auteur.
La solution retenue par la Cour apparait sévère pour les titulaires de droits de propriété intellectuelle. Rejetant quasiment tous les points relevés par Getty Images, elle considère d’abord l’absence de violation de ses droits d’auteur, dans la mesure où les fichiers de pondération du modèle d’intelligence artificielle ne stockaient et ne reproduisaient pas les images de Getty. S’agissant de la reproduction des filigranes de la banque d’images, le tribunal relève que ces occurrences restent limitées et isolées, ne permettant pas de retenir une contrefaçon de marque. Le verdict soulève à nouveau une des grandes limites du droit d’auteur face à l’IA, à savoir la question de la preuve. Face à l’impossibilité de prouver l’utilisation exacte d’œuvres protégées, la banque d’images se voit incapable de réellement faire valoir ses droits.
Au-delà des enjeux probatoires, l’affaire Getty Images met en lumière la difficile adaptation du cadre juridique aux innovations numériques, au fur et à mesure de l’intégration de l’intelligence artificielle à de nouveaux secteurs. Consacrant à la fois la limite territoriale du droit d’auteur britannique et la circonscription de la responsabilité du fournisseur d’IA aux seuls cas d’usage commercial identifiable en son nom, la Cour reconnait une atteinte limitée aux droits du demandeur. Cette décision constitue un précédent clé, à la fois pour les développeurs amenés à faire preuve de davantage de prudence, que pour les titulaires de droits à la recherche d’une protection de leurs œuvres dans un environnement numérique en pleine mutation.
Sources :
- https://www.ddg.fr/actualite/getty-images-v-stability-ai-un-jugement-cle-sur-la-responsabilite-de-lintelligence-artificielle-generative-en-matiere-de-propriete-intellectuelle
- https://www.dreyfus.fr/2025/02/19/getty-images-us-inc-et-autres-c-stability-ai-ltd-2025-ewhc-38-ch-une-affaire-interessante-a-lintersection-de-lia-et-du-droit-de-la-propriete-intellectuelle/
- https://www.linkedin.com/posts/clara-zlotykamien_𝐆𝐞𝐭𝐭𝐲-𝐈𝐦𝐚𝐠𝐞𝐬-𝐯-𝐒𝐭𝐚𝐛-activity-7392448247052595200-C86F/?originalSubdomain=fr
Sara CHARLANNES
Au Japon, les habitants de Toyoake ne peuvent utiliser leur téléphone que 2h par jour:

Par arrêté préfectoral adopté le 22 septembre 2025, les 67 000 habitants de Toyoake ont désormais l’interdiction d’utiliser leurs smartphones pendant plus de deux heures par jour ! Bien que cette mesure s’étende également à l’usage des tablettes et des consoles, le maire de la ville, Masafumi Koki, précise que l’initiative s’adresse à toutes les générations. Entrée en vigueur le 1er octobre, cette décision exclue les usages nécessaires. Sa portée contraignante reste également discutable.
Selon la chaîne publique japonaise NHK, la limite des deux heures ne touche pas l’utilisation des appareils électroniques pour les études ou le travail. De même, l’arrêté ne prévoit aucune sanction : il est en effet impossible pour la municipalité de constater un quelconque dépassement. Une surveillance généralisée ne serait pas la bienvenue parmi les habitants, qui se montrent majoritairement contestataires vis à vis de l’initiative. La pluspart d’entre eux se questionnent sur l’intrusivité de cette interdiction : la mairie n’aurait-elle pas mieux à faire que de mettre le nez dans les habitudes numériques des individus ?
Selon le quotidien Asahi Shimbun, le maire de Toyoake reste convaincu que cette interdiction est légitime au vu de l’impact qu’ont les technologies de l’information sur le comportement des mineurs. M. Koki ajoute également que cet arrêté offre l’occasion aux familles de s’extraire de leur bulle numérique et de se retrouver — les jeunes générations étant trop souvent pointées du doigt face au comportement des plus âgées, qui ne sont pas forcément plus exemplaires.
Selon le quotidien japonais Nihon Keizai Shimbun, l’État s’intéresse de près à la question, celle-ci pouvant expliquer une baisse globale des résultats des tests d’acquis scolaires effectués au sein de l’archipel ces dernières années. Le ministère de l’Éducation pointe également l’utilisation excessive des smartphones comme une cause possible de déscolarisation.
Cette mouvance contre le numérique expliquerait ainsi l’adoption de cet arrêté inédit sur la question. Celle-ci demeure néanmoins délicate et s’illustre par l’absence de sanctions contre une mauvaise hygiène numérique. Serait-ce par peur d’atteindre de façon disproportionnée le droit à la vie privée ? L’utilisation des smartphones est-elle réellement la source du problème ? La régulation ne devrait-elle pas plutôt viser les contenus numériques ?
Dans l’archipel, les experts s’inquiètent, à l’image de la professeure et journaliste spécialisée en technologies de l’information Akiko Takahashi, qui a notamment écrit sur l’addiction aux réseaux sociaux.
Fait surprenant : la France a déjà instauré une telle démarche en 2024. Dans la couronne parisienne, le village de Seine-Port a organisé un référendum municipal interdisant, de façon pure et simple, l’utilisation du smartphone dans ses rues. Adopté par 54 % des votants, l’arrêté a été approuvé. Il convient toutefois de noter que moins de 20 % des habitants ont participé au scrutin. Cette initiative n’a également aucune portée juridique.
Le maire de la commune, Vincent Paul-Petit, a par ailleurs essuyé de nombreuses critiques jugeant la mesure liberticide et inutile : des interrogations également soulevées au Japon, et qui semblent donc récurrentes dès qu’il s’agit de réguler le numérique.
Une question subsiste alors toujours : doit-on forcément passer par l’interdiction pour mieux vivre avec le numérique ?
Les mesures évoquées ne sauraient répondre à une question aussi complexe, mais apparaissent tout de même comme les témoins d’une lutte progressive contre l’hyperconnexion.
Sources:
- https://www.courrierinternational.com/article/societe-une-ville-japonaise-veut-limiter-le-temps-d-utilisation-des-smartphones_235412
- https://www.franceinfo.fr/replay-radio/bientot-chez-vous/au-japon-la-ville-de-toyoake-impose-un-couvre-feu-numerique-avec-deux-heures-maximum-par-jour-sur-les-smartphones_7483780.html
Lana PHUONG
La protection des photos culinaires, c’est tout un plat !

Le 31 octobre 2025, la Cour d’appel de Paris a maintenu sa jurisprudence constante quant aux limitations du droit de la propriété intellectuelle. Oui, ce droit protecteur à des limites et l’affaire récente des photographies culinaires ne vient que confirmer la relativité de cette protection. La jurisprudence à déjà protégé des logiciels, des designs, des concepts… Mais qu’en est-il des photos culinaires ?
Dans cette affaire, la société Sucré Salé, éditrice du site “Photocuisine”, et à l’origine d’une banque de photographies culinaires qu’elle commercialise, s’est insurgée contre une commune. Elle l’accuse d’avoir utilisé la photo “Orange givrée”. La Société poursuit la commune pour contrefaçon, parasitisme et atteinte au droit de propriété.
Ce qui est amusant, c’est que ce n’est pas la première fois que cette entreprise “tente” d’obtenir réparation et notamment sur le fondement du droit de la propriété intellectuelle. Dans une affaire du 31 mars 2025, la société assignait un pécheur pour les mêmes accusations. Si en mars, il était question de poisson, aujourd’hui, il est question d’Orange, et pourtant le tribunal de Rennes et la Cour d’appel de Paris ont rendu une décision similaire. Les deux Cours s’entendent pour rejeter la demande de Sucré Salé. Il n’y a pas de protection des photographies culinaires par le droit d’auteur. Alors pourquoi ? La photographie est pourtant sujette à protection, mais pas ici et par deux fois.
L’élément qui fait tout basculer, n’est autre que celui qui est au cœur de la protection l’originalité. Bien que la société essaye sans manque de conviction de démontrer que la “mise en scène lumineuse évoquant un jour ensoleillé”, et le “cadrage en légère plongée” ou encore le “flou artistique d’arrière-plan”, soit la preuve irréfutable d’une originalité qu’il faudrait protéger, la Cour s’y refuse. La cour va considérer que les effets de lumière et le cadrage relèvent de procédés techniques standard et qu’ aucune intention esthétique originale ni choix personnel déterminant n’est démontré. C’est également ce qui avait fait défaut dans l’affaire de mars.
Ce concept d’originalité est réellement au cœur de l’enjeu de la protection et pourtant sa définition n’est établie que de manière prétorienne laissant alors aux juges une marge de manœuvre importante. L’on comprend donc que pour établir l’originalité, c’est l’analyse minutieuse de chaque œuvre, au cas par cas. Si pour l’instant la photographie culinaire n’a pas connu de protection, ce n’est que partie remise, il “suffit” que cette dernière dégage “l’expression d’une démarche libre et créative portant l’empreinte de la personnalité de l’auteur”.
Alors si vous êtes un photographe amateur de vos repas les plus beaux et bons, n’hésitez pas à faire preuve de créativité, on ne sait jamais, éclatez vous !
Sources:
- https://www.livreshebdo.fr/article/quest-ce-que-loriginalite
- https://www.ddg.fr/actualite/quand-les-oranges-givrees-fondent-au-soleil-du-droit-dauteur
- https://constancedenis-avocat.fr/photographies-culinaires-et-droit-dauteur-la-photo-de-poisson-tombe-a-leau/
- https://www.fredericlejeune.be/absence-doriginalite-de-photos-culinaires/#:~:text=Seules%20les%20photos%20originales%20peuvent,n%C2%B0%2023%2F05205).
Clémence ROUSTIT
Dispute judiciaire autour de bronzes d’Aristide Maillol:

Le 15 octobre 2025, une décision notable a été rendue concernant la reconnaissance du caractère original de bronzes provenant des œuvres du célèbre sculpteur du XIX siècle, Aristide Maillol. Un collectionneur, possédant plusieurs bronzes réalisés à partir des œuvres de Maillol, avait engagé une action contre le musée Maillol, espérant obtenir la reconnaissance du caractère original de ses sculptures. Le musée Maillol, de son côté, estimait que ces œuvres n’étaient pas des originaux et soutenait que la demande du collectionneur portait atteinte au droit moral de l’artiste.
La Cour d’appel a donné raison au musée, motivant une tentative de pourvoi en cassation par le collectionneur. Cependant, la Cour de cassation a confirmé la position de la Cour d’appel en rappelant un principe fondamental du droit d’auteur : seuls les bronzes directement tirés d’un modèle façonné de la main de l’artiste peuvent être considérés comme des œuvres originales. En effet, c’est la main et l’empreinte personnelle de l’artiste qui confèrent à une œuvre son originalité.
Dans le cas présent, les bronzes en question avaient été réalisés à la demande des héritiers de Maillol, sur la base d’empreintes issues de ses œuvres achevées. Dès lors, la Cour en conclut que ces bronzes litigieux ne peuvent pas être qualifiés d’œuvres originales, puisqu’ils ne sont pas directement tirés d’un modèle original conçu et façonné par Aristide Maillol lui-même. La Cour de cassation a donc rejeté le pourvoi du collectionneur, confirmant que le droit moral de l’artiste prime dans la définition de l’originalité d’une œuvre sculptée.
Sources:
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Aristide_Maillol
- https://www.instagram.com/p/DQxAAzRCGq5/?igsh=bnE1dWE0bmc2ZHRs







