Bonsoir à toutes et à tous,
Les brèves du 19 mai au 02 juin sont disponibles sur notre blog.
Cette semaine :
👛 Apprenez-en d’avantage sur Sumeria, la nouvelle néobanque de Lydia
💻 Découvrez GPT-4o, la nouvelle version révolutionnaire de Chatgpt
👜 Découvrez la caractérisation d’une contrefaçon d’un jouet reprenant les éléments d’une mallette de luxe Louis Vuitton
🚀Renseignez vous sur le lancement de Blue Origin transportant un français à son bord
🤖 Informez vous sur la révision des principes de l’OCDE en matière d’intelligence artificielle
En vous souhaitant une bonne lecture et une bonne semaine !
Le Collectif ☀
Lydia lance la banque Sumeria
Le 15 mai, la fintech française Lydia, qui a séduit 8 millions d’utilisateurs avec ses virements instantanés gratuits, a annoncé son changement de marque et ses nouvelles ambitions dans le secteur bancaire. L’entreprise propose désormais des produits comme des crédits et des comptes épargne, avec une nouvelle version de son application phare, rebaptisée Sumeria.
Début avril, Lydia a divisé son application en deux entités : Lydia Comptes, pour la gestion des comptes bancaires, devenue Sumeria et Lydia, qui continue de gérer les paiements entre amis et les cagnottes.
De nouvelles fonctionnalités
Sumeria présente un nouveau logo, un design de cartes revisité, et une application mobile entièrement repensée avec une page d’accueil simplifiée. Pour reconquérir ses jeunes utilisateurs, l’entreprise propose désormais des comptes courants rémunérés à 4 % de mai à août, puis à 2% par la suite, sans nécessité de compte d’épargne. Les utilisateurs peuvent choisir parmi plusieurs types de services, notamment des comptes partagés pour des budgets ou des projets spécifiques. Trois offres sont disponibles : une gratuite et deux payantes, offrant des plafonds plus élevés ainsi que des solutions d’assurance et d’épargne.
Les clients peuvent également utiliser des cartes virtuelles éphémères pour des achats en ligne ou des abonnements spécifiques.
Lydia ouvrira également une boutique physique à Paris, inspirée du Genius Bar d’Apple, pour mieux accompagner les utilisateurs de l’application et les titulaire de comptes.
Ainsi, Sumeria se positionne comme une véritable néobanque, indépendante des grands groupes bancaires.
Ce virage vers le secteur bancaire a réellement commencé en 2016 avec le lancement de cartes de crédit connectées à l’application Lydia. En 2018, Lydia a également introduit une offre de crédit à la consommation, suivie en 2021 par un compte d’épargne rémunéré en partenariat avec la fintech Cashbee. Ces initiatives ont connu des succès variés, comme l’a admis Cyril Chiche, président de Lydia Solutions.
La conquête de l’Europe
Lydia a de grandes ambitions. Après la France, elle vise le marché allemand, puis d’autres pays européens, afin de permettre aux clients de se sentir comme chez eux, qu’ils soient en France, en Allemagne ou en Espagne.
Pour soutenir cette expansion et atteindre 5 millions de clients en France d’ici trois ans, Lydia prévoit d’investir 100 millions d’euros et de recruter 400 personnes supplémentaires. Détenant le statut de licorne depuis 2021, l’entreprise s’attaque à un marché très concurrentiel, aux côtés de géants comme Boursorama et Revolut.
Idil SENOL
Sources :
Le lancement de GPT-4o, nouvelle IA révolutionnaire
Le 13 mai 2024, OpenAi a annoncé la sortie prochaine de GPT-4omnimodel (ou GPT-4o), une version améliorée de ChatGPT. Jusque-là, les interactions avec cette IA se faisaient principalement par saisie textuelle et les réponses données étaient également textuelles. Désormais, ChatGPT -4o intègre du texte, des images et du son.
Cette version gratuite est dotée d’une assistance vocale capable de reproduire des discussions entre humains, d’analyser un flux vidéo en direct, répondre dans une autre langue ou encore d’expliquer du code et des équations. Cette IA est tellement performante que le PDG d’OpenAI, Sam Altman, a déclaré lui-même qu’elle ressemblait à l’IA des films. En effet, atteindre des délais de réponse si courts et une manière de s’exprimer si semblable à celle d’un humain relève d’une grande évolution en matière d’IA. L’assistant vocal peut non seulement tenir une discussion fluide avec les utilisateurs, mais aussi lire leurs émotions et comprendre l’intonation de leur voix pour répondre de manière appropriée.
Une autre avancée majeure est l’apprentissage continu. Désormais, cette IA apprend et évolue en fonction des données reçues en continu et ajuste ainsi ses réponses en temps réel.
Les critiques de cette nouvelle version ne se sont pas faites attendre. Le journaliste britannique Chris Stokel-Walker admet que cette version est plus facile d’utilisation pour les utilisateurs mais il rappelle que l’IA n’est pas infaillible. Elle comporte des biais discriminatoires et reflète principalement les intérêts de ses créateurs.
Ces propos sont appuyés par une l’écrivaine A. Mahdawi, qui remarque que la voix du robot ressemble à celle de Scarlett Johansson dans le film Her, sorti en 2013. Dans ce film, un écrivain tombe amoureux d’un système d’exploitation conçu pour répondre à tous ses besoins. Elle estime que la voix du chatbot de GPT-4o a été rendue volontairement séduisante et s’inquiète des conséquences sociales et psychologiques que pourrait provoquer des interactions régulières avec une telle intelligence artificielle, par rapport aux dynamiques très différentes des relations sociales dans la vie réelle. Pour la chroniqueuse, il est clair que l’utilisation de voix féminines dans les nouvelles technologies perpétue les biais sexistes suggérant que les femmes doivent répondre aux demandes qui leur sont faites.
L’UNESCO avait déjà alerté sur ce point en 2019, déclarant que le fait que la plupart des assistances vocales soient des voix féminines « envoie le signal que les femmes sont des aides dociles et désireuse d’aider, disponibles sur la simple pression d’un bouton ou avec une commande vocale simple ». C’était déjà le cas avec l’assistance vocale Siri d’Apple. Initialement conçue comme « une jeune femme impertinente qui détournait les insultes, aimait flirter et servir les utilisateurs ». Elle avait été conçue principalement par des hommes. L’UNESCO avait alors conseillé de faire attention à l’attribution d’un genre aux technologies d’IA.
Ainsi, bien que GPT-4o soit une technologie révolutionnaire, elle pourrait être davantage améliorée afin de respecter les recommandations de l’UNESCO et éviter ainsi de renforcer les stéréotypes de genre.
Jeanne BUCLEZ
Sources :
https://www.theguardian.com/technology/article/2024/may/13/openai-new-chatgpt-free
https://www.theguardian.com/commentisfree/article/2024/may/14/chat-gtp-40-ai-human-corporate-product
https://www.theguardian.com/commentisfree/article/2024/may/16/openai-chatgpt-sexy-persona
Louis Vuitton contre Pooey Puitton, contrefaçon jouet d’une mallette de luxe
Le 25 avril 2024, le Tribunal Judiciaire de Paris a tranché en faveur de Louis Vuitton Malletier dans une affaire de contrefaçon de marque contre la société MGA Entertainment, fabricant de la mallette jouet de slime Pooey Puitton.
Le TJ a jugé que la commercialisation de ce produit Pooey Puitton, une mallette en forme d’« émoji excrément », avec de grands yeux scintillants et constituée d’un monogramme coloré rappelant les motifs de Louis Vuitton, violait les droits exclusifs de la marque. Ce produit, qui contient du slime pailleté décrit comme étant du « caca de licorne », était perçu par MGA comme une satire de la consommation, et n’était ainsi pas contrefaisant des produits du malletier de renommée. Cependant, le tribunal a rejeté cet argument en défense, soulignant que les adultes achetant ce jouet pourraient l’associer à Louis Vuitton en raison de la notoriété de la marque.
En effet, bien que le tribunal ait révélé que les principaux utilisateurs de Pooey Puitton sont des enfants, il est clair que c’est un public adulte qui achète ce produit d’une valeur de 80 euros. Cette distinction est cruciale, puisqu’elle démontre que les consommateurs adultes peuvent en effet se méprendre sur la provenance du produit avec la marque de luxe tant renommée auprès du public adulte.
Le tribunal a également rejeté l’exception de parodie avancée par la défense, estimant que les similitudes visuelles et nominales entre Pooey Puitton et Louis Vuitton étaient suffisamment marquées pour créer une association dans l’esprit du public, malgré les différences de prix et de circuits de distribution. Selon les juges du fond, les signes en conflit apparaissent « suffisamment similaires pour que le public concerné par le jouet « Pooey Puitton », c’est-à-dire composé en partie de clients de la société Louis Vuitton, fasse le rapprochement nonobstant la différence des produits en cause ».
Enfin, les juges précisent que la différence des secteurs, maroquinerie de luxe d’un côté, et jouets de grande distribution de l’autre, ne fait pas obstacle au transfert de renommée ainsi réalisé. Les défendeurs ont tenté de se placer dans le sillage de la marque renommée afin de bénéficier auprès du consommateur moyen des produits Pooey Puitton, normalement informé et raisonnablement attentif de la réputation et du prestige des marques Louis Vuitton. Ils ont tenté d’exploiter ces produits sous ce signe dans le but purement commercial de faciliter leurs ventes en profitant de l’effort commercial déployé par la société Louis Vuitton.
Ce jugement rappelle une affaire aux États-Unis où Louis Vuitton n’était pas parvenu à démontrer que des jouets pour chiens de la société Haute Diggity Dog (dits Chewy Vuiton) imitant les motifs de Louis Vuitton, portaient atteinte à la marque de luxe. De même, la Cour Suprême des États-Unis a récemment statué qu’un jouet pour chien parodiant la marque de renommée de whisky Jack Daniel’s (dit Bad Spaniel’s) portait atteinte à celle-ci.
Ainsi, ces décisions soulignent un véritable défi juridique de l’utilisation de marques de renommée dans des contextes parodiques. Ce genre de parodies commerciales continueront certainement de tester les limites du droit des marques, pour bénéficier d’un avantage commercial en profitant de la renommée de certains signes.
Lucas SANFILIPPO
Sources :
–https://www.doctrine.fr/d/TJ/Paris/2024/TJP7E0B3993CF1FADFC6B6B
–https://www.forhum.org/blog/louis-vuitton-vs-pooey-puitton/
Blue Origin envoie le douzième français dans l’espace
La société Blue Origin, détenue par Jeff Bezos, s’est occupée ce dimanche d’envoyer le douzième français dans l’espace, soit son trente-deuxième passager. Il s’agit de Sylvain Chiron, propriétaire d’une des brasseries les plus reconnues en France dans les Alpes, et ancien moniteur de ski pour l’armée française et l’OTAN.
Le service proposé par Blue Origin permet à ses clients de se rendre dans l’espace à bord d’une fusée, afin de profiter d’une vue d’un peu plus de dix minutes dans l’espace avant de retomber vers la Terre.
Le décollage tant attendu pour l’expert de ski a eu lieu aux environs de 15h30 ce dimanche (heure française). Sylvain Chiron a partagé la fusée New Shepard avec cinq autres passages dont, Ed Dwight, sculpteur de profession, mais ayant surtout été pressenti comme le premier afro-américain à rejoindre l’espace. Il est devenu à l’occasion de ce vol, à 90 ans, la personne la plus âgée à se rendre dans l’espace.
Un « rêve de gosse » pour le ressortissant français, qui souligne la chance qu’il a de faire partie de cette expédition. En effet, la sélection pour obtenir une place à bord de la fusée est très rude, et sa place est convoitée selon lui par « beaucoup de gens, beaucoup plus riches ».
Il s’agissait également d’une étape importante pour la société américaine, dont le dernier lancement (non-habité) en septembre 2022 s’était soldé par le crash de la fusée. Heureusement, Blue Origin a confirmé le retour de l’équipage sans problèmes, ce qui permettra sans doute à la société américaine de multiplier ses lancements.
Ken SERAIN-YAMASAKI
Sources :
https://x.com/blueorigin/status/1792205277120667743
https://www.nasaspaceflight.com/2024/05/ns-25/#more-99989
L’OCDE procède à une mise à jour de ses Principes entourant l’IA
Par un communiqué du 03 mai 2024, l’OCDE a annoncé la mise à jour de ses Principes directeurs sur l’intelligence artificielle lors de la Réunion du Conseil au niveau des Ministres (RCM). Cette décision est destinée à faire face aux évolutions récentes des technologies en matière d’IA, notamment suite à l’apparition des systèmes d’IA génératifs.
Cette version révisée a vocation à renforcer la protection de la vie privée et des droits de propriété intellectuelle, ainsi que la sécurité et l’intégrité de l’information.
Les Principes de l’OCDE sur l’IA constituent l’une des premières normes intergouvernementales sur cette nouvelle technologie, visant à favoriser son développement dans le respect de certains principes, en assurant que ces systèmes n’affectent pas les droits humains et les valeurs démocratiques. Ce texte a pu servir de base pour des législations nationales et internationales autour de l’IA, pour encadrer les risques potentiels et permettre de renforcer l’innovation avec des technologies sûres et dignes de confiance. Les définitions posées dans ces textes permettent d’assurer une interopérabilité des systèmes à l’échelle internationale et sont réutilisées dans les législations ultérieures. Elle a notamment influencé les travaux dans le cadre de l’IA Act européen.
Depuis la mise en place de ces principes, un observatoire OCDE a été chargé de suivre les évolutions des politiques adoptées dans le cadre de cette technologie et de veiller à assurer une productivité favorisant la durabilité environnementale, l’éducation et l’accès aux soins. Or, cet observatoire a remarqué que des risques pèsent sur la protection de la vie privée, de la sécurité des personnes et de leur bien-être. En effet, ces systèmes peuvent être à l’origine de discriminations en raison de biais, et peuvent aussi permettre la production et la diffusion de fausses informations et servir d’outils à la désinformation.
Dans cette optique, certaines modifications ont été apportées pour faire en sorte que ces Principes demeurent pertinents.
Tout d’abord, d’un point de vue sécuritaire, il est nécessaire de préconiser la mise en place de mécanismes et garanties solides permettant d’empêcher les scénarios dans lesquels les systèmes d’IA risqueraient de causer des préjudices injustifiés, et cela par la possibilité de neutraliser, réparer ou de mettre hors service les systèmes en toute sécurité. De plus, il faut impérativement lutter contre la désinformation, en préservant l’intégrité de l’information dans le cadre de l’IA générative.
Ensuite, l’OCDE souhaite renforcer la coopération en matière d’IA, en mettant l’accent sur la conduite des entreprises tout au long du cycle de vie des systèmes mis en circulation, notamment par la communication des connaissances et des ressources nécessaires entre les diverses parties prenantes, dont les utilisateurs. Cette volonté de coopération s’explique aussi par la volonté d’assurer la transparence des outils d’IA, pour s’assurer du respect des droits des personnes.
De manière plus large, cette coopération vise aussi l’action entre les divers pays et territoires pour promouvoir la mise en place de cadres législatifs permettant d’assurer une gouvernance et une interopérabilité en matière d’IA.
La révision de ce texte majeur à l’échelle internationale est précieuse, en raison de la multiplication des interventions gouvernementales dans le domaine de l’intelligence artificielle, ce qui pourrait empêcher une cohérence entre ces diverses actions.
Paul LECOMPTE
Sources :