Parce que se tenir informé de l’actualité est primordial, voici l’actualité qu’il fallait retenir pour la semaine du 25 février au 3 mars!
Amende record pour l’application TikTok, qui collectait illégalement des données de mineurs
Mercredi 27 février, la FTC (Federal Trade Commission) a annoncé que l’application chinoise TikTok avait accepté de payer une amende de 5,7 millions de dollars (soit 5 millions d’euros). Lancée en septembre 2016, TikTok permet de partager des courtes vidéos en playback, concept qui aurait conquis 500 millions de jeunes utilisateurs dans le monde, dont 4 millions de français. La FTC qui régule le commerce américain, lui reproche d’avoir collecté les données d’enfants de moins de 13 ans sans accord parental. Ces derniers représentent un « pourcentage significatif » des utilisateurs de l’application, pourtant ils ne sont pas assez bien protégés contre les éventuels prédateurs. De plus, l’application ne permet pas aux parents de faire supprimer les informations enregistrées, alors que la loi américaine l’y oblige.
Par ailleurs, TikTok qui ne s’est pas encore conformé au RGPD, ne respecte pas la nécessité d’une autorisation parentale explicite dès qu’un jeune de moins de 15 ans s’inscrit sur un réseau social. Le constat est inquiétant quand on sait que TikTok a récemment dépassé le milliard de téléchargements, se classant en quatrième position des applications les plus téléchargées (hors applications de jeux vidéo) en 2018, derrière WhatsApp, Messenger et Facebook.
Quand Banksy défend enfin son copyright en utilisant le droit des marques
Le génie du street-art a eu pendant longtemps une relation particulière avec la propriété intellectuelle. Il avait même déclaré « Copyright is for losers », laissant penser qu’il n’aurait jamais recours à ce système de protection pour ses œuvres. Jusqu’ici, il avait respecté cette démarche ambitieuse et ne s’était jamais opposé judiciairement à la reproduction de ses œuvres ; pratique pourtant très répandue puisque ses graffitis sont reproduits sur de nombreux objets, vendus en ligne notamment.
Mais l’insaisissable Banksy ne semble plus vouloir défier l’autorité de la loi car il a intenté des poursuites contre un musée italien (le Mudec), pour avoir profité de son nom et de son image. L’exposition « Une protestation visuelle. L’Art de Banksy », ouverte jusqu’au 14 avril au Mudec recueille près de 80 œuvres du célèbre artiste britannique. Mais cette exposition non autorisée par Banksy, tout comme les précédentes, était accompagnée de la vente de goodies (posters, marques pages, cartes postales…), reproduisant certaines de ses œuvres.
N’ayant visiblement pas apprécié cette démarche, c’est sur le fondement du droit des marques que les avocats de Banksy ont agi. Le « Pest Control », crée par Banksy pour ne certifier que les œuvres qu’il vend a appliqué ses droits de marque sur le nom Banksy et ses pièces emblématiques Girl with balloon et Flower thrower.
Cette action a permis d’arrêter le merchandising non autorisé, ainsi que l’utilisation de l’imagerie Banksy sur les goodies, vendus par les organisateurs de l’exposition.
Intelligence artificielle : Un autre pas vers des armes autonomes mortelles ?
Une nouvelle utilisation létale de l’intelligence artificielle est prévue par le gouvernement américain, à travers le projet ATLAS. En effet un appel d’offres a été lancé par le ministère de la Défense pour la sélection de fournisseurs de la technologie d’IA, qui permettrait à un véhicule de combat terrestre tel un char de détecter, cibler de façon autonome et engager automatiquement des combattants ennemis. Plusieurs voix se sont élevées, plus de vingt-cinq pays appellent à l’interdiction des armes entièrement autonomes et exigent un contrôle humain pour prendre la décision de tirer, de tuer. Les initiateurs du projet rassurent en affirmant qu’un acteur humain prendra toujours la décision de tirer, comme l’exige le droit américain. L’intelligence artificielle pourrait devenir l’arme de guerre du futur, la plus précise et performante. Reste à savoir si les efforts de l’ONU pour réglementer l’usage militaire de l’IA et des systèmes d’armes létales autonomes porteront leurs fruits, ou échoueront.
Plus qu’une étape pour la réforme du droit d’auteur en Europe !
Le 26 février dernier a été voté l’accord provisoire concernant la grande réforme européenne des règles du droit d’auteur. Les membres de la commission des affaires juridiques ont en effet approuvé ce texte conclu par les négociateurs avec 16 voix pour et 9 voix contre. L’issue du vote n’est pas une surprise, cependant ce n’est que la dernière étape avant le vote définitif en session plénière en mars prochain, probablement entre les 25 et 28 mars. Mais comment se sont répartis les votes entre divers partis politiques ? Les parlementaires conservateurs, libéraux et d’extrême droit ont voté pour, les verts, la gauche et les populistes votant en revanche contre, alors que les sociaux-démocrates sont apparus divisés, comme le constate Julia Reda, eurodéputée allemande contre la réforme.
Les citoyens européens sont désormais appelés à influer sur le vote des élus. Des manifestations sont attendues le 23 mars un peu partout en Europe, pour tenter d’envoyer un dernier message au Parlement européen avant le vote final de la réforme.
Vol de brevet : BlackBerry porte plainte contre Twitter
Vous l’avez surement constaté, les fameux BlackBerry ont cessé d’être commercialisés depuis 2016. Cependant la marque fait tout de même parler d’elle notamment grâce à une fonctionnalité qui était propre à ses téléphones mobiles : BlackBerry Messenger (BBM). En effet selon BlackBerry les innovations portées à son logiciel de messagerie ont été reprises par Facebook, Snapchat, et maintenant Twitter. Selon la marque le réseau de microblogging (comprenez l’activité de création de contenus courts sur des réseaux sociaux) enfreint ses brevets sur certaines fonctionnalités telles que les notifications des messages non lus, la messagerie dans les jeux, les accusés de lecture d’un message, l’identification de proches sur des photographies, et pour finir l’utilisation de technologies de ciblage publicitaire. Selon BlackBerry, ce vol de ses brevets aurait nuit à sa marque, détournant les consommateurs de ses produits et services. Twitter aurait alors usé de ces fonctionnalités pour bâtir déloyalement son succès commercial actuel.
L’affaire sera surement jugée en Californie, en même temps que celles relatives à Facebook et Snapchat, ces affaires pouvant être considérées comme connexes par les tribunaux.
Merci à Merick Tazaro et Inès Azzoug! Rendez-vous la semaine prochaine, même heure, pour la prochaine brève!