Brèves du 11 Janvier au 17 Janvier 2021

Bonsoir, voici les brèves de cette semaine, très bonne lecture à tous.

L’illustration du culte « Lotus Bleu » des aventures de Tintin vendue à un prix record de 3,175 millions d’euros

« Mille milliards de mille sabords ! » s’écrierait le capitaine Haddock s’il apprenait la nouvelle !

L’illustration initiale du « Lotus Bleu », numéro iconique des aventures de Tintin, a été vendue ce jeudi par la maison Artcurial pour un total de 3,175 millions d’euros frais compris. Un record dans le milieu de la bande dessinée.

Cette vente historique s’inscrit ainsi dans la lignée d’un numéro lui-même déjà historique.

« Plus qu’une simple illustration ou esquisse, le lot présenté est un chef-d’œuvre. Il s’agit du premier projet de couverture du Lotus bleu, le cinquième album de Tintin publié par Casterman. Un vrai dessin, réalisé en 1936 et matérialisé dans une encre de Chine, aquarelle et gouache sur papier en couleur directe, un fait rare chez Hergé » précise le spécialiste Éric Leroy. Cette illustration marque un tournant dans l’univers du dessinateur, ce qui explique le succès de ce numéro ainsi que la place majeure que ce dernier occupe, tant dans l’univers des aventures du personnage roux que dans le milieu de la BD.

La couverture marque ainsi un tournant dans la carrière d’Hergé mais, fait surprenant, la couverture n’est jamais publiée ! La maison d’édition refusa la publication au motif que les moyens de l’époque étaient trop couteux pour permettre une reproduction rentable et qualitative du numéro. Aussi, la couverture initiale, présentant un dragon rouge sur un fond noir détaillé, fut substituée par la représentation d’un dragon noir sur un fond rouge nettement simplifié. Ce n’est autre que la couverture que le grand public connait et retient aujourd’hui du « Lotus Bleu ».

Après ce fâcheux épisode, l’illustration initiale disparaît. Le dessin est oublié de tous. Puis, cette semaine, l’œuvre ressurgit sur la scène publique après l’annonce de sa mise aux enchères. Un mystère de taille entoure en effet l’illustration quant à son emplacement ces 85 dernières années et cela suscite la polémique sur le marché de l’art. Revendiqué par les ayants-droits d’Hergé, le dessin aurait en réalité été offert par Hergé lui-même au fils de l’éditeur Louis Casterman, âgé de 7 ans à l’époque.

Mais cette explication ne satisfait ni les ayants-droits d’Hergé, ni les passionnés attentifs à la question. L’excuse paraît légère et les plus sceptiques mettent en avant une possession illégitime de l’œuvre jusqu’à ce que les Casterman, conscients de l’immense valeur acquise par la pièce aujourd’hui, décident de la mettre en vente.

Alors réel cadeau ou pur intérêt pécunier des ayants-droit d’Hergé ? Les paris sont lancés ! Et, en attendant d’être fixés sur la question, les débats risquent d’être animés parmi les connaisseurs et autres passionnés des aventures de Tintin.

« Le Lotus Bleu », de sa naissance à aujourd’hui, n’aura cessé de susciter admiration et débats.

L’œuvre est mythique, empreinte de mystère et sujette à la polémique, sans doute cela explique-t-il le montant historique de cette vente.

Sources :

 

 

 

La suspension des réseaux sociaux de Donald Trump

Cette semaine, nous avons appris la suspension de Donald Trump de ses réseaux sociaux favoris, décision initiée par les GAFAM ayant ainsi décidé de censurer les propos violents de l’ancien Président des Etats-Unis. Cette suspension se déclare définitive sur Twitter et temporaire sur les plateformes Facebook et Youtube.

Depuis l’élection du nouveau Président américain Joe Biden, Donald Trump invoque des fraudes électorales qui auraient permis au candidat démocrate d’accéder au pouvoir. Sur les réseaux sociaux, le Président sortant proclame sa victoire et invoque un recours devant la Cour Suprême des Etats-Unis pour prouver cette « injustice ». Le 6 janvier 2021, le Capitole – emblème du pouvoir législatif américain – est pris d’assaut par un grand nombre de manifestants tentant de bloquer la certification des résultats du vote de l’élection présidentielle 2020, étape finale du processus électoral. Ces manifestations ont provoqué la mort de plusieurs personnes ainsi que de nombreux blessés. Les GAFAM considèrent que cette prise d’assaut a été encouragée par Donald Trump sur les réseaux sociaux. Aux Etats-Unis, la liberté d’expression connait beaucoup moins de limites qu’en France puisqu’elle est presque absolue : pratiquement, toute opinion, même la plus répugnante, doit pouvoir être exprimée. De fait, le premier amendement de la Constitution américaine énonce que « le Congrès ne fera aucune loi limitant la liberté d’expression ou de la presse ». Néanmoins, il demeure une limite fondamentale : inciter aux crimes en communiquant notamment des messages pouvant, de manière crédible, entrainer des violences dans le pays.

Pour justifier la suspension des comptes de l’ancien Président, les GAFAM ont ainsi estimé que les messages de Donald Trump sur les réseaux avaient incité à la violence. Néanmoins, cette décision a provoqué énormément de réactions, notamment dans le monde politique.

Certains pensent que cette suspension limite la simple liberté d’expression de Donald Trump et que les réseaux sociaux agissent dès lors en censeur de la liberté d’opinion. Se pose également la question du pouvoir qu’exercent les GAFAM à l’échelle mondiale. Ainsi, en Europe, de nombreuses personnalités politiques considèrent que les GAFAM ont outrepassé leur pouvoir en décidant cette sanction. Car les GAFAM n’appartiennent pas au pouvoir législatif : alors pourquoi décider d’une telle sanction? On comprend que ce qui pose ainsi problème, au 21ème siècle, est bien l’emprise tellement importante de ces nouvelles « superpuissances » sur le monde, qui leur permettrait d’agir sur le comportement des individus. On aboutirait alors à toutes sortes de censures sur Internet, politiques, religieuses, sociales et même commerciales. Ainsi, à travers ces mesures « préventives », se pose la simple et grave question d’une menace sur la liberté d’expression. De telles décisions unilatérales, sans contrôle possible, n’entrainent-t-elles pas un risque d’arbitraire?

En France, les grandes plates-formes du Web disposent d’un régime spécifique. Il a été introduit par la loi sur la confiance dans l’économie numérique. Ce régime énonce que les plates-formes ne sont condamnées que si elles ne suppriment pas un contenu signalé comme contraire à la loi dans un délai raisonnable. D’après l’ONG « Freedom House » la France est aujourd’hui classée parmi les pays où la liberté sur Internet a le plus reculé. De fait, à force de tout censurer, la question de la mise en balance entre liberté d’expression et ordre public se pose de plus en plus, et dans des domaines variés. Ainsi, sous prétexte de morale, les réseaux sociaux portent couramment atteinte à la liberté artistique – comme lorsque Instagram supprime la photographie d’une femme entièrement nue, jugée choquante alors que le photographe en question n’a voulu qu’exprimer son art et faire passer un message important.

Sources :

 

 

 

Le tube « Reality » de La Boom demeure un véritable jackpot pour le compositeur Vladimir Cosma

« Dreaams are my realityyy » 

Ces célèbres paroles vous les connaissez sûrement, et en dehors de la dernière pub Uber Eats, espérons-le!  Elles sont extraites du célèbre tube « Reality » , composé pour le film La Boom sorti en 1980.  Incontestable succès à son époque,  c’est ce film culte de Claude Pinoteau qui a révélé au grand public Sophie Marceau, alors âgée de 14 ans, donnant la réplique à Claude Brasseur (récemment décédé) et Brigitte Fossey. 

Encore aujourd’hui, « Reality » permet à son compositeur Vladimir Cosma, de toucher une somme d’environ 250 000 euros par an de royalties, au titre des droits d’auteur. 

« On a compté les disques vendus au total, on en était à 29 millions il y a cinq ans.  C’est un truc phénoménal, et ça continue. Je touche environ 250 000 euros par an. Ça, ce sont les droits d’auteur qui viennent de la Sacem, sans compter les droits en plus, comme aujourd’hui une publicité avec Uber Eats. Il y a tout le temps quelque chose… », reconnaît le compositeur invité sur la chaîne Non Stop People. 

En effet, à la sortie du film, le titre devient numéro 1 dans une quinzaine de pays, et laisse encore sa marque près de 40 ans après… Le compositeur explique que ce succès est d’autant plus incroyable, qu’aucun plan marketing n’a été adopté autour de ce morceau : pas de maison de disques, pas de production, un chanteur inconnu… (Richard Sanderson devenu célèbre du jour au lendemain). 

Ce succès peut également s’expliquer par la scène d’un slow mythique que le titre accompagne. On peut y voir des ados rassemblés lors d’une « boom », (ancien terme utilisé pour désigner une soirée, pour les plus jeunes de nos lecteurs), entrain de swinguer furieusement. Vic (jouée par Sophie Marceau), va se rafraîchir au buffet quand un charmant lycéen s’approche d’elle, et lui glisse un casque sur les oreilles. Elle se retourne, et danse un langoureux slow dans les bras de celui qui sera son premier amour…

Vladimir Cosma, aujourd’hui âgé de 80 ans, a écrit des centaines de partitions pour des séries télévisées ou des longs métrages, notamment Le Grand Blond avec une chaussure noire, et Rabbi Jacob. Il a également connu le succès, davantage à l’étranger, avec un titre « David’s Song », qui lui rapporte autant de royalties que « Reality ».

Cependant, Vladmir Cosma n’est pas le seul à tirer encore aujourd’hui profit de son succès. Patrick Hernandez, connu pour le célèbre tube « Born to be Alive » dans les années 70, touche  encore « entre 800 et 1500 euros par jour », au titre des royalties, expliquait-il lors d’un passage sur France 2. 

On peut également citer Jacques Revaud et son célèbre titre « Comme d’habitude », chanté par Claude François et réinterprété par Frank Sinatra sous le titre « My way ». Cette chanson reste la plus exportée, et rapporterait près d’un million d’euros par an, à se partager entre les ayants-droits (parolier, société d’édition…). 

Décidément, Vladmir Cosma et ses compères ont de quoi profiter de leur retraite… 

Sources : 

 

 

 

Amazon, accusé d’entente sur les prix des e-books

 Aux États-Unis, deux plaintes ont été déposées à l’encontre de la politique menée par Amazon sur sa tarification des livres numériques. Ces deux procédures judiciaires soutiennent que la multinationale se serait mise d’accord avec plusieurs éditeurs américains, les “Big Five”, sur la fixation des prix. 

Sur la liste des éditeurs visés figurent les noms suivants : Hachette, Macmillan, HarperCollins, Simon & Schuster et Penguin Random House.

Le procureur Général William Tong, de l’État du Connecticut, avait, en premier lieu, assigné la firme en 2019. Finalement, ce jeudi 14 janvier, une autre plainte s’est ajoutée. A l’origine de celle-ci se trouve le cabinet d’avocats Hagens Berman. Une fois de plus, le document transmis au tribunal de New York cite les mêmes maisons d’édition.

 En effet, la plainte affirme que : « L’accord d’Amazon avec ses co-conspirateurs induit une restriction commerciale déraisonnable qui limite les tarifs compétitifs et conduit les plaignants et d’autres consommateurs à payer trop cher lorsqu’ils achètent des livres numériques auprès des “Big Five” via un détaillant de livres numériques concurrent d’Amazon. Ce préjudice persiste et ne disparaîtra pas tant qu’Amazon et les Big Five n’y seront pas contraints »

Ce n’est pas la première fois que le cabinet dénonce de telles pratiques. En 2011, il avait déjà pointé du doigt Apple pour les mêmes faits d’entente sur les prix des e-books. A l’époque, nous retrouvions, ici aussi les mêmes maisons d’éditions, lesdits « Big Five », impliquées dans l’affaire. Une vraie victoire pour le cabinet qui obtient la condamnation d’Apple au remboursement de 400 millions d’euros aux consommateurs.

Le Wall Street Journal et le Publishers Weekly ne manquent pas de rappeler, non sans ironie, qu’en 2011 Amazon avait aussitôt effectué le remboursement à ses clients, se réjouissant ainsi du retour à la libre concurrence …

Sources :

 

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