Brèves du 14 au 20 novembre 2022

Bonsoir à tous,

Les brèves du 14 au 20 novembre sont désormais disponibles !

Nous vous souhaitons une bonne lecture et une bonne semaine.

Le Collectif

 

Coupe du monde 2022 : aller au Qatar sans son smartphone ?

Comme vous le savez sans doute, il a été décidé que la Coupe du monde de football se déroule au Qatar cette année. Le choix de ce pays en tant qu’organisateur a suscité de nombreux boycotts et critiques sur différents aspects : respect des droits des travailleurs, des femmes et de la communauté LGBT+…

La CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés), quant à elle, a été préoccupée par une autre question concernant les données personnelles. Elle a conseillé aux 10 000 supporters de l’équipe de France ayant prévu de se déplacer jusqu’au Qatar, de ne pas s’y rendre avec leur téléphone portable. Un porte-parole de l’autorité au média leur a suggéré de voyager “avec un smartphone vierge » ou “un ancien téléphone remis à zéro ». Il leur a été également recommandé d’utiliser un téléphone jetable dans le meilleur des cas. En effet, la Commission soupçonne un risque important d’espionnage de la part des autorités locales.

Comment les autorités locales du Qatar peuvent espionner les smartphones provenant de pays étrangers ?

Il est imposé par le gouvernement qatari, à tous les ressortissants étrangers se rendant au Qatar, d’installer deux applications mobiles : Hayya et Ehteraz. La première est l’application officielle de la Coupe du monde (accès aux billets, aux transports en commun gratuits, aux soins de santé en cas d’urgence…) et la seconde permet de suivre l’épidémie de Covid-19 au sein du pays. Ces logiciels permettraient aux autorités locales d’accéder aux données personnelles des utilisateurs et à la position du téléphone, même lorsque les applications ne sont pas utilisées.

Selon certains experts, ils seraient aussi susceptibles de lire, supprimer ou modifier les contenus, et même de passer des appels. La législation du pays reste très différente de celle des pays européens. Il est nécessaire de rappeler que les contenus LBTQ+ sont interdits dans le pays. Filmer dans les bâtiments gouvernementaux, les hôpitaux, les écoles ou les lieux de culte n’est également pas autorisé.

Pour les personnes qui seraient dans l’incapacité d’obtenir un téléphone vierge, la CNIL leur recommande d’installer les deux applications avant leur départ et de les supprimer dès leur retour en France. Les voyageurs sont également encouragés à limiter au strict minimum la connexion en ligne aux services nécessitant une authentification et à se connecter seulement à des réseaux WIFI sécurisés. Il leur a également été recommandé de garder leur smartphone sur eux en permanence et d’utiliser des mots de passe forts.

Lili POURHASHEMI

 

Sources :

https://www.lemonde.fr/football/live/2022/11/18/coupe-du-monde-2022-au-qatar-les-raisons-du-malaise-suivez-notre-direct-et-posez-vos-questions_6150440_1616938.html

https://www.20minutes.fr/sport/coupe_du_monde_2022/4010544-20221117-coupe-monde-2022-pourquoi-deconseille-emmener-smartphone-qatar

https://leclaireur.fnac.com/article/191754-coupe-du-monde-au-qatar-la-cnil-recommande-aux-supporters-de-ne-pas-apporter-leur-telephone-sur-place/

https://www.ladepeche.fr/2022/11/18/coupe-du-monde-2022-au-qatar-3-choses-a-savoir-sur-hayya-et-ehteraz-les-applications-espionnes-que-les-supporters-sont-obliges-dinstaller-10811177.php

https://www.tf1info.fr/sport/coupe-du-monde-2022-de-football-pourquoi-il-vaut-mieux-eviter-de-se-rendre-au-qatar-avec-son-telephone-2238710.html

 

 

All I Want for Christmas is You : Mariah Carey ne sera pas la « Reine de Noël »

Chaque année, à chaque Noël, la même chanson fait son grand retour : All I Want for Christmas is You de Mariah Carey. Depuis sa sortie en 1994, cette période de festivités ne lui rapporte pas moins de 2,5 millions de dollars par an. Le succès est tel qu’elle a même prétendu obtenir le surnom de « Queen of Christmas » faisant valoir comme preuve incontestable un article du Billboard de 2021 la surnommant de « Reine incontestée de Noël ».

En mars 2021, la chanteuse a déposé par l’intermédiaire de sa société Lotion LLC une demande auprès de l’Office américain des brevets et des marques (USPTO) d’utilisation exclusive des appellations « Queen of Christmas », « Princess of Christmas » et « Q.O.C. ». En vain…

En effet, Elizabeth Chan a formé une demande d’opposition à la procédure. Celle-ci revendique également le surnom « Reine de Noël » estimant avoir dédié sa carrière à enregistrer des chansons de Noël. Le New Yorker l’a d’ailleurs surnommée comme tel en 2018 et en 2021, elle sort un album du même nom. « Ce n’était pas un terme qu’elle utilisait seule », explique l’avocat de Chan. De fait, « Queen of Christmas » est un signe qui correspondrait à une désignation générique.

Ce mardi 15 novembre, la Commission de première instance et de recours pour les marques de fabrique ou de commerce l’a débouté de sa demande. En effet, faute d’avoir répondu à l’opposition de Elizabeth Chan dans les délais, la demande de marque a expiré.

D’après le Los Angeles Times, « être propriétaire de la marque ‘Queen of Christmas” aurait permis à Carey de l’apposer sur une vaste gamme de produits incluant des parfums, des soins de beauté, des vernis à ongles, des bijoux, des tasses, des survêtements, des aliments, des boissons, des objets décoratifs et de la musique ».

Ninon VANDEKERCKHOVE

 

Sources :

https://www.washingtonpost.com/nation/2022/11/16/mariah-carey-queen-christmas-denied/

https://www.courrierinternational.com/article/litige-mariah-carey-ne-sera-pas-juridiquement-l-unique-reine-de-noel

https://www-sudouest-fr.cdn.ampproject.org/c/s/www.sudouest.fr/culture/musique/mariah-carey-ne-sera-officiellement-pas-reconnue-comme-la-reine-de-noel-son-depot-de-marque-refuse-13001053.amp.html?fbclid=IwAR1DGB-16L4_XUbIROYIwuI4eloKEY_ISWd2bJOs9J21OwTMnH_kjAYvWT4

https://www.ouest-france.fr/culture/people/etats-unis-la-justice-americaine-refuse-de-decerner-a-mariah-carey-le-titre-de-reine-de-noel-d9db4380-668b-11ed-a0f1-14d507de2988

 

 

Le Child Protection System : un logiciel de surveillance de la pédopornographie à l’origine de nombreuses interpellations

Qu’est-ce que le Child Protection System ?

Ce logiciel permet de surveiller les personnes qui ont consulté des contenus pédopornographiques, par l’identification de leur adresse IP. Il a été créé par la Child Rescue Coalition, une association américaine de protection de l’enfance, afin de lutter contre la pédocriminalité. Ce logiciel a d’abord été utilisé par le service de renseignement FBI puis par les services de police internationaux.

Comment fonctionne-t-il ?

Cet outil de surveillance détecte les images à caractère pédopornographique sur le Web, et ensuite identifie et localise les adresses IP qui ont été utilisées pour consulter, télécharger et/ou partager ces contenus. Selon l’association Child Rescue Coalition, le logiciel pourrait même suivre les appareils utilisant des VPN (des réseaux privés virtuels) permettant normalement de masquer leur adresse IP, mais également les appareils des personnes qui ont déménagé. Et c’est par les fournisseurs d’accès à Internet que les enquêteurs de police parviennent à remonter aux identités des personnes portant un intérêt pour la pédopornographie.

Un système efficace

Ce logiciel a été utilisé pour environ deux cent affaires en Floride, selon le procureur adjoint du Comté de Broward, en Floride, qui affirme que le Child Protection System « a un effet plus important pour nous que n’importe quel outil jamais créé ». Plus encore, selon les dires de l’association, le logiciel a permis l’arrestation de plus de 13.800 personnes dans 97 pays différents.

Ce système s’est montré très efficace, mais il ne suffit pas pour interpeller des personnes susceptibles de relever d’un comportement criminel. En effet, les enquêteurs doivent collecter d’autres informations, telles que la récurrence des visionnages, la présence d’antécédents judiciaires et/ou d’un travail en contact avec des mineurs.

C’est en France, cette semaine, qu’a eu lieu l’interpellation de 48 personnes accusées d’avoir visionné, téléchargé et partagé de manière massive des contenus pédopornographiques. Cette opération a été coordonnée par l’Office central de la répression contre les violences aux personnes (OCRVP) et les polices judiciaires locales. Parmi ces personnes, on retrouve plusieurs élus locaux et fonctionnaires de l’Éducation Nationale ; une information qui s’avère préoccupante. Il reste à savoir si la détention de ces fichiers les a conduits à commettre des actes sexuels, agressions ou viols sur mineurs : l’enquête nous le dira.

En termes de sanctions pénales encourues, la consultation de photos ou vidéos pédopornographiques est passible de cinq ans d’emprisonnement et de 75.000 euros d’amende, en vertu de l’article 227-23 du Code pénal.

Bien qu’il n’y ait ainsi pas de doute sur la fiabilité de cette technologie, on peut toutefois s’interroger sur la surveillance de masse des internautes, et sa compatibilité avec le respect des libertés civiles.

Louise FOUQUET-CRISTOFINI

 

Sources :

https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/pedopornographie-ce-que-l-sait-de-l-interpellation-de-48-hommes-1668703481

https://siecledigital.fr/2020/07/21/child-protection-system-le-logiciel-de-lutte-contre-la-pedopornographie-a-besoin-daide-des-geants-du-web/

https://www.journaldugeek.com/2022/11/18/pedopornographie-cest-quoi-ce-logiciel-espion-qui-a-permis-une-arrestation-massive-en-france/

https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000043409170

 

 

FTX : La faillite d’une des plateformes les plus sûres du marché de la cryptomonnaie

Pilier de l’industrie des cryptomonnaies, FTX, qui était évaluée à 32 milliards de dollars il y a quelques mois, a déclaré faillite le vendredi 11 novembre.

Fondée par Sam Bankman-Fried, FTX est une des principales plateformes internationales d’échange de crypto-monnaies. Son importance en faisait une plateforme de confiance jusqu’aux révélations du média CoinDesk le 2 novembre.

Le média a en effet révélé que la société de trading Alameda Research Ltd., fondée par le même Sam Bankman Fried, détenait une quantité anormalement importante de FTT, token natif de la plateforme d’échange. L’interdépendance entre FTX et Alameda Research en résultant a fait planer un doute sur la solvabilité de la plateforme d’échange, sur sa capacité à rembourser tous les utilisateurs y ayant des fonds.

Cette insécurité a poussé Binance, n°1 des plateformes de cryptomonnaie, à annoncer la liquidation de tous les FTT qu’elle possédait. Ayant peur de voir la valeur du cours de leurs jetons chuter, les utilisateurs de FTX ont eux aussi liquidé leurs crypto-actifs, et les investisseurs ont retiré les avoirs qu’ils stockaient. Par l’effet d’engrenage déjà bien connu dans l’écosystème des cryptomonnaies, de nombreuses monnaies numériques ont ainsi chuté.

Afin de limiter les dégâts et de renforcer sa position de n°1, Binance a souhaité acquérir FTX. Toutefois, elle a ensuite annoncé que de nouvelles révélations l’en avaient dissuadée, notamment des agissements potentiellement illégaux de la plateforme dans sa gestion des fonds des utilisateurs, sur lesquels des autorités enquêtent actuellement.

Le retrait des utilisateurs et la non-acquisition de la plateforme par Binance ont conduit le groupe FTX à déclarer faillite le 11 novembre, bloquant les avoirs déposés par plusieurs centaines de milliers d’utilisateurs sur la plateforme FTX, et ce pour une durée indéterminable. Ce nouvel épisode de chute des cryptomonnaies, considéré par certains comme le plus gros scandale du secteur en ce qu’il touche une plateforme  jusqu’ici considérée comme sécurisée , a poussé le PDG de Binance, Changpeng Zhao, à plaider pour une régulation du secteur :

« Nous avons vraiment besoin de régulation, il faut que ce soit fait correctement, il faut que ce soit fait de manière stable. »

Esther PELOSSE

 

Sources :

https://nymag.com/intelligencer/article/sam-bankman-fried-ftx-bankruptcy-what-happened.htm

https://www.nytimes.com/2022/11/10/technology/ftx-binance-crypto-explained.html

https://www.forbes.com/advisor/investing/cryptocurrency/ftx-declares-bankruptcy/

Divisions in Sam Bankman-Fried’s Crypto Empire Blur on His Trading Titan Alameda’s Balance Sheet (coindesk.com)

Exclusive: Behind FTX’s fall, battling billionaires and a failed bid to save crypto | Reuters

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