Bonjour à tous !
Les brèves du 14 au 21 janvier sont disponibles sur notre blog.
Cette semaine :
🍪 Renseignez vous sur l’amende infligé à la société NS Cards France par la CNIL pour non respect du RGPD et de la Loi Informatique et Libertés sur sa politique en matière de cookies et traceurs
🤖 Suivez la nouvelle quête d’innovation d’Apple en matière d’intelligence artificielle par la création de « Ferret » un modèle de langue innovant
– brève écrite par Ismael Fernane
🫡 Informez vous sur la modification de la politique d’utilisation d’OpenAI qui retire l’interdiction de l’usage des termes militaires
🚘 Renseignez-vous sur le nouvel investissement de Stellantis Ventures dans les nouvelles batteries sodium-ion de la startup française Tiamat
🐾 Découvrez un nouveau système d’intelligence artificielle qui permettrait de déterminer les différentes empreintes digitales d’une même personne, par une signature similaire entre nos différents doigts
En vous souhaitant une excellente lecture !
Le Collectif 🔆
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NS Cards France est condamné par la CNIL à une amende de 105 000 euros
La société NS Cards France est condamnée le 29 décembre 2023 par la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) à une sanction de 105 000 euros d’amende pour non respect du RGPD et de la Loi Informatique et Libertés, notamment des règles sur les cookies et traceurs, ainsi que pour « la durée de conservation des données, l’information des personnes et la sécurité des données ».
Cette entreprise spécialisée dans les paiements en ligne est la gestionnaire de l’application mobile de paiement à distance « Neosurf ».
Cette sanction globale se décompose en deux amendes sur deux fondements distincts : une au regard du manquement du RGPD, car le site web accueillait des visiteurs provenant de plusieurs États membres de l’Union Européenne ; et l’autre amende au regard du manquement sur l’utilisation des cookies et traceurs de l’article 82 de la Loi Informatique et Liberté, qui permet à la CNIL d’être compétente à agir seule.
Dans son communiqué officiel, la CNIL explique avoir déterminé le montant de la sanction en prenant « en compte la nature des manquements, la négligence dont a fait preuve la société, les catégories de données personnelles (dont des données bancaires), le nombre de personnes concernées et la situation financière de la société. »
L’autorité française retient trois manquements au RGPD.
Le premier est un manquement à l’article 5.1.e du RGPD, concernant le manquement à l’obligation de conserver les données pour une durée limitée à l’objectif recherché. En effet la durée de conservation définie par la société était de 10 ans à l’issue de laquelle les comptes des utilisateurs étaient désactivés, et non pas supprimés comme cela devrait être le cas. En outre, les données étaient donc encore conservées pendant une durée indéterminée par la société.
Le suivant est un manquement aux articles 12 et 13 du RGPD, sur l’obligation d’informer les personnes. En effet la CNIL révèle que la politique de confidentialité de l’entreprise était « incomplète et obsolète », car les informations étaient fournies en anglais, malgré que le public visé par la société était en grande partie francophone. L’information des personnes se révèle alors être caduque.
Enfin la CNIL constate un manquement à l’article 32 du RGPD, sur l’obligation d’assurer la sécurité des données personnelles. En effet la société ne disposait pas de règles de complexité de mots de passe suffisamment robustes, et près de 50 000 de ces mots de passe étaient stockés en clair sur une base de données de l’entreprise, en plus d’être associés aux adresses électroniques et identifiants des utilisateurs de l’application. De surcroît, ces mots de passe étaient stockés par un algorithme de hachage obsolète (SHA-1). Ces données d’utilisateurs étaient alors exposées à des risques d’attaque et de vol.
La Commission nationale constatera finalement un énième manquement à l’article 82 de la loi Informatique et Libertés, concernant les obligations liées à l’utilisation des cookies et traceurs. La société collectait des données des utilisateurs par un mécanisme de reCAPTCHA, fourni par la société Google. Toutes ces données étaient ainsi directement transmises à la GAFAM, sans aucun accord préalable des utilisateurs pour accéder aux informations stockées, ou pour les écrire. Cet absence d’accord a concerné près centaine de milliers d’utilisateurs de l’application.
Lucas SANFILIPPO
Sources :
–https://www.legifrance.gouv.fr/cnil/id/CNILTEXT000048907667
Ferret: Apple en quête d’innovation en matière d’intelligence artificielle
En ce début d’année 2024 le chercheur Zhe Gan de l’équipe d’intelligence artificielle d’Apple a brièvement présenté Ferret comme étant un modèle de langue innovant car capable de faire un réel progrès dans la génération de textes, la reconnaissance d’objets ou encore la représentation spatiale.
En effet, ce modèle de langue mis au point par Apple en partenariat avec l’université de Columbia est multimodal c’est-à-dire qu’il est est capable d’étudier et de produire des croquis, du texte, du son ou encore des vidéos. La chercheur Zhe Gan a d’ailleurs assuré que : « le logiciel de Ferret montre souvent une compréhension plus précise des images que Chat GPT-4 » faisant ainsi un clin d’œil à son concurrent Open AI à l’origine de ChatGPT.
Ainsi, même si la firme américaine indiquait s’intéresser au sujet, elle n’avait jusqu’à présent pas présenté quelque chose de concret jusqu’à ce jour. Tout commence en octobre 2023 lorsqu’Apple a discrètement publié sur GitHub ses travaux concernant Ferret. L’entreprise à la marque en forme de pomme explique vouloir développer Ferret en s’appuyant sur un « échantillonneur visuel sensible à l’espace » afin de réduire les « hallucinations » c’est-à-dire la capacité des intelligences artificielles à parfois se tromper. Grâce à ce procédé le logiciel de Furret est capable de reconnaître un animal avec des indications relatives à sa race ou encore à sa posture. Pour y arriver Furret examine une région spécifique d’une image puis il détermine les éléments qui pourraient être utiles en réponse à une requête, par la suite il identifie ces éléments et dessine un cadre autour d’eux. Enfin, il peut utiliser les éléments identifiés suite à une requête d’un utilisateur tout en utilisant le contexte d’autres éléments détectés dans l’image pour fournir une réponse assez précise de l’animal.
Par ailleurs, concernant les notes de recherche de l’équipe d’Apple, elles précisent que « les données et le code sont destinés à un usage de recherche uniquement et font l’objet d’une licence ». De ce fait, les modèles formés à l’aide du jeu de données ne peuvent pas être utilisés en dehors du cadre de la recherche.
L’objectif d’Apple par la création de Ferret est de s’imposer dans le récent univers des chatbots. En effet, cet environnement de personne à machine est assez récent car le premier programme informatique qui simule et traite une conversation humaine est créé en1966. Il s’agit d’Eliza qui est un robot conversationnel mis au point au Massachusetts Institute of Technology par l’ingénieur informatique Joseph Weizenbaum. Plus récemment on observe un essor d’une multitude de chatbots permettant d’analyser des images, des textes ou encore de répondre à l’oral. Tel est le cas, par exemple, de ChatGPT lancé par Open AI en 2022, de Bard lancé par Google en 2023 ou encore de Bing Chat intégré au moteur de recherche Bing en février 2023.
Pour se démarquer de ses concurrents Apple compte sur la présence de deux facteurs: Le premier porte sur l’équipe de travail affecté à ce colossal projet car elle est composée de certains des meilleurs spécialistes du monde en matière d’intelligence artificielle tel que Zhe Fan, Liangliang Cao ou encore Shih-Fu Chang. Le second facteur traite de l’énorme puissance de calcul sur laquelle Apple va s’appuyer pour mener à bien ce projet. Pour ce faire, Apple va utiliser huit processeurs graphiques Nvidia A100 afin que Ferret soit à la pointe de la technologie et cela en permettant par exemple d’améliorer les interactions basées sur l’image avec l’assistant maison Siri.
Ismaël FERNANE
Sources :
https://portail.free.fr/tech/sciences/ferret-la-nouvelle-arme-secrete-dapple-dans-lintelligence-artificielle/
https://www.lepoint.fr/high-tech-internet/intelligence-artificielle-ferret-le-stimulant-projet-d-apple-pour-accelerer-la-bataille-de-l-ia-07-01-2024-2549170_47.php
https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/apple-ferret-nouvelle-arme-secrete-apple-intelligence-artificielle-110536/
https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-apple-dans-la-course-aux-llm-avec-ferret-92545.html
OpenAI retire l’interdiction de l’usage des termes militaires dans ChatGPT
Ce jeudi 10 janvier, OpenAI a silencieusement supprimé l’interdiction sur ChatGPT d’utiliser les termes « militaires et guerre » de ses conditions d’utilisation. En effet jusqu’alors, l’interdiction portait sur toute « activité qui présente un risque élevé de préjudices physiques », comprenant le « développement d’armes » ainsi que l’usage pour le « militaire et la guerre ». Cette interdiction excluait ainsi tout usage militaire de ChatGPT, notamment par les institutions de Défense nationale.
Selon le porte-parole d’OpenAI, cette décision ne remet pas en cause l’interdiction de l’utilisation préjudiciable de l’intelligence artificielle à des fins plus précises telles que le développement d’armes ou celle de « ne pas nuire aux autres ». De plus, il ajoute que ces mentions plus générales actuellement présentes sur leur politique d’utilisation sont suffisamment larges pour empêcher la survenance de préjudices physiques.
Cette décision a été prise afin de rendre l’ensemble des principes soutenus par la société plus universels, mais également de les rendre plus facile à retenir afin de faciliter la création de clones de ChatGPT par des utilisateurs privés. Le site Internet d’OpenAI énonce également la volonté de rendre plus « clair » et plus « lisible » les conditions d’utilisation comme principale justification des changements opérés par la plateforme.
La principale inquiétude née de ce changement des conditions d’utilisation serait la préparation d’une généralisation de l’utilisation des IA dans les conflits armés. En effet, comme le souligne l’Intercept, bien que l’autorisation de l’utilisation aux fins militaires est limitée aux utilisations non violentes, cela permettrait tout de même de rendre ChatGPT accessible aux branches non violentes de l’armée (analyste par exemple) ce qui viendrait indirectement assister une institution dont le principal but est la létalité.
Cette décision est également annonciatrice d’un affaiblissement de la position traditionnelle d’OpenAI de ne pas travailler en coopération avec le militaire. En effet, un porte-parole de la société a annoncé au journal Business Insider que certaines affaires de sécurité nationale recouperaient avec les objectifs poursuivis par la société, ce qui laisse penser à la possibilité d’une coopération future plus étroite entre les institutions de Défense et OpenAI.
Ken SERAIN-YAMASAKI
Sources :
https://www.businessinsider.com/openai-usage-policy-chatgpt-military-purposes-2024-1?r=US&IR=T
https://theintercept.com/2024/01/12/open-ai-military-ban-chatgpt/
https://openai.com/policies/usage-policies
Stellantis Ventures investit dans la startup française Tiamat et sa technologie de batterie sodium-ion
Ce vendredi 12 janvier 2024, Stellantis Ventures a investi dans Tiamat et sa technologie de batterie sodium-ion.
En effet, le premier fonds de capital-risque de Stellantis, le groupe automobile multinational italo-franco-américain fondé le 16 janvier 2021 résultant de la fusion des groupes PSA Peugeot-Citroën et Fiat Chrysler Automobiles, investit dans une nouvelle technologie de batterie pour ses véhicules afin de continuer la mise en œuvre de son plan stratégique Dare Forward 2030.
L’investissement dans les batteries sodium-ion pour ses véhicules d’entrée de gamme.
Tiamat est une entreprise dérivée du Centre National de la Recherche Scientifique français dont elle exploite les meilleures innovations. Elle est la première entreprise au monde à avoir récemment commercialisé une technologie sodium-ion dans un produit électrifié.
La nouvelle technologie qu’elle a lancée semble donc être une bonne alternative aux batteries LFP (lithium fer phosphates) largement utilisées aujourd’hui selon Stellantis. Avantageuse au niveau du prix, de la durabilité, du stockage et de la maîtrise des matières premières, cet investissement est opportun pour Stellantis Ventures qui a pour objectif d’offrir des solutions de mobilité sûres, propres et abordables à des clients du monde entier.
Le gain de coût pourrait en effet permettre de commercialiser des petits véhicules plus accessibles.
L’objectif d’un bilan carbone net zéro d’ici à 2038
« L’exploration de nouvelles options pour des batteries plus durables et abordables utilisant des matières premières largement disponibles est un élément clé de nos ambitions dans le cadre du plan stratégique Dare Forward 2030, lequel nous permettra de parvenir à un bilan carbone net zéro d’ici 2038 » a énoncé Ned Curic, Chief Engineering et Technology Officer de Stellantis. Cet investissement va permettre selon lui de répondre à la demande des clients qui est la volonté d’avoir accès à des véhicules non polluants qui offrent à la fois une grande autonomie, des performances élevées et un prix abordable.
En effet, ce plan stratégique prévoit d’atteindre, d’ici à 2030, un mix de ventes de véhicules électriques à batterie (BEV) de 100 % pour les voitures particulières en Europe et de 50 % pour les voitures particulières et les véhicules utilitaires légers aux États-Unis.
A côté de cela, Stellantis s’est assuré des approvisionnements en matières premières nécessaires aux véhicules électriques jusqu’en 2027 en signant des accords clés dans le monde entier. Elle investit également dans le développement de technologies alternatives pour le stockage de l’énergie, avec notamment les batteries à électrolyte solide en collaboration avec Factorial Energy, la chimie lithium-soufre avec Lyten Inc.
La mise en route du projet :
La production ne saurait tarder puisque Tiamat prévoit de construire l’usine de batteries sodim-ion dans les Hauts-de-France à la fin de l’année et de démarrer la production fin 2025. L’usine sera destinée d’abord aux outillages électriques et aux applications de stockage stationnaire, puis il est prévu qu’elle produise à terme 5 GWh de cellules de batteries par an.
Pour cela elle utilise les recettes issues de la levée de fonds, à laquelle participe Stellantis Ventures, le montant global du projet s’élevant à 500 millions d’euros. Le montant de la participation de Stellantis n’a pas été dévoilé, mais selon Hervé Beuffe, le directeur général de Tiamat, il ne lui permettra pas de devenir premier actionnaire de l’entreprise.
Tiamat n’est toutefois pas la seule entreprise à croire en l’avenir de la batterie sodium-ion. Plusieurs entreprises chinoises indiquent qu’elles font déjà tourner des prototypes de ce type de batteries sans donner d’indication sur leur compétitivité.
Idil SENOL
Sources :
https://plana.earth/fr/academy/what-is-difference-between-carbon-neutral-net-zero-climate-positive
Une IA permettant de déterminer les empreintes des différents doigts d’une même main
Un système d’intelligence artificielle a été développé par des chercheurs américains pour permettre l’identification des empreintes digitales d’une seule et même personne sur ses différents doigts, qui pourrait à terme permettre d’importants progrès dans le domaine de la police scientifique.
A l’origine de sa formation, l’embryon humain débute avec des doigts à la surface totalement lisses. Cependant, au cours de son développement prénatal, la peau de l’embryon subit diverses rétractations, formant ainsi de petites rides, caractéristiques du derme. Ces plis cutanés vont permettre de déterminer ce que l’on appelle les dessins papillaires, qui sont formés par des crêtes présentes sur l’épiderme, en surface de la peau. Toutefois, sous l’influence d’une multitude de facteurs, qu’ils soient génétiques et environnementaux, comme par exemple la vitesse de développement de l’embryon, son alimentation ou encore ses mouvements, ces dessins papillaires varient d’une personne a une autre. Il est donc extrêmement rare que deux personnes puissent partager une empreinte exactement identique. C’est ce qui explique que même deux jumeaux ou encore que chaque doigt d’une même personne n’auront pas les mêmes empreintes digitales. En conséquence, récupérer une empreinte digitale d’un doigt non enregistré préalablement peut se révéler d’aucune utilité, en tous cas, dans l’état actuel de la technique.
En effet, ce vendredi 12 janvier, des chercheurs de la Columbia University à New York, ont publié une étude qui pourrait revenir sur cette croyance scientifique. Leur étude, publiée dans la revue scientifique multidisciplinaire Science Advances, établit une nouvelle perspective dans le travail d’identification des empreintes digitales. Selon leurs résultats, basés sur l’intelligence artificielle, les doigts d’une même personne présenteraient une même signature, identifiable avec une certaine efficacité. Jusqu’à présent, pour identifier une empreinte, on recourrait à l’étude des minuties, c’est-à-dire essentiellement sur des terminaisons ou des bifurcations des plis cutanés. Ici, l’intelligence artificielle se focalise sur d’autres parties des doigts, plus centrales avec les angles et les arrondies que forment notre épiderme, avec la détermination de « leads ». Ces nouvelles techniques pourraient contribuer à améliorer la capacité à trouver des pistes d’enquête lorsque les empreintes digitales découvertes sur les scènes de crime proviennent de doigts différents de ceux déjà répertoriés au sein du dossier.
Néanmoins, les chercheurs reconnaissent eux-mêmes que leur système actuel, n’atteint pas le même degré de précision que les technologies couramment utilisées pour établir la concordance entre deux empreintes digitales. Ils soulignent notamment dans leur article, que dans son état actuel, le système « ne serait donc pas approprié pour être utilisé comme élément de preuve devant un tribunal ou dans des situations d’authentification ». Ces travaux de recherche visent principalement à pouvoir orienter la médecine légale et les procédés d’enquêtes policières. D’autant plus qu’il est important de noter que ce système n’a pas encore démontré sa capacité à déterminer des concordances fiables dans le cas de données dégradées, or sur une scène de crime, les empreintes digitales sont rarement aussi préservées que celles sur utilisées lors des expérimentations menées.
Les chercheurs mettent aussi en garde sur la possibilité de biais pour les potentiels futurs utilisateurs de cette technologie, car leurs expériences en matière d’équité démographique soulignent « le risque que certains groupes démographiques fassent l’objet de fausses enquêtes plus souvent que d’autres », avec des implications potentielles liées au sexe ou à l’origine ethnique des populations concernées.
Paul LECOMPTE
Sources :
https://www.caminteresse.fr/sciences/pourquoi-nos-empreintes-digitales-sont-elles-uniques-11106963/
https://www.police-scientifique.com/empreintes-digitales/caracteristiques