Brèves du 14 décembre au 20 décembre 2020

Bonsoir ! Voici les brèves de la semaine, bonne lecture à tous.

 

 

La Commission européenne lance un nouveau projet contre les cyberattaques : Renforcement de la cybersécurité dans l’UE

La Commission européenne, déjà imprégnée par les questions et évolutions actuelles, comme en témoignent les récents projets menés dans les domaines de l’économie numérique, de la défense et de la lutte contre le terrorisme, poursuit cette idée de protection avec un nouveau projet de lutte contre la cybercriminalité.

Ce mercredi 16 décembre 2020, Margaritis Schinas, vice-président de la Commission européenne, et Thierry Breton, commissaire au Marché intérieur, ont fait part de cette nouvelle stratégie de cybersécurité de l’Union européenne. Ces derniers ont avant tout rappelé l’importance majeure de l’organisation de la cybersécurité à l’échelle de l’Union européenne, notamment en rappelant qu’elle « a toujours été à la pointe de la cybersécurité » et que « c’est le premier endroit dans le monde où 27 pays ont convenu ensemble d’une approche commune, d’un cadre réglementaire pour la cybersécurité, dite directive NIS, et même d’un plan directeur de riposte aux cyberattaques de grande ampleur en Europe ».

Néanmoins ces cybermenaces ne cessent de s’accroître. Or la Commission européenne semble mesurer l’influence de ces menaces. Elle devient par exemple réticente face à l’accroissement des stockages dématérialisés, tels que le cloud, source de cyberattaques. Ainsi, il est essentiel d’intervenir, notamment en réformant la directive NIS. Cette dernière correspond à la première loi européenne sur la sécurité des réseaux et des systèmes d’information, entrée en vigueur en 2016. Or pour en améliorer l’effectivité, et l’adapter aux enjeux actuels, des modifications se sont imposées.

La vision nouvelle semble insister sur un renforcement des mesures de surveillance, ou encore sur la mise en place de sanctions administratives plus strictes. Il a été énoncé lors de la présentation des grandes lignes du projet que les propositions comprenaient un renforcement des « obligations des acteurs économiques autour de règles communes et harmonisées, en particulier pour assurer la sécurisation des chaînes de valeurs, comme celle par exemple de la fabrication des vaccins, des centres de données, ou des entreprises de télécoms »

Cela amène à une corrélation avec les situations très préoccupantes vécues par le domaine pharmaceutique ou par les laboratoires de recherche en cette période de Covid-19, établissements de santé qui ont été victimes de nombreuses cyberattaques. Il faut donc réagir de manière urgente pour éviter que ces comportements ne se décuplent. Or cette urgence semble avoir été prise en compte, comme le montre le discours de Margaritis Schinas et Thierry Breton, qui ont assuré qu’il « est urgent pour l’Europe de renforcer ses moyens technologiques, opérationnels et politiques lui permettant de faire face à une cyberattaque d’ampleur, qui toucherait simultanément plusieurs pays de l’Union. Avec ce bouclier européen, nos objectifs sont clairs : détecter, défendre, dissuader ». Deux organismes seront essentiellement chargés de faire office de « bouclier européen », avec en premier lieu l’Agence de l’Union européenne pour la cybersécurité (ENISA) étant un centre spécialisé en matière de cybersécurité, et en second lieu CyCLONe qui est réseau assurant une cyber coopération entre les Etats membres.

Il convient de saluer la prise en compte réelle par la Commission européenne des dangers des cyberattaques, en espérant que ce projet soit mené à bien et réduise ces menaces.

Sources :

 

 

Une ambitieuse proposition de la Commission de l’Union Européenne pour réguler l’espace numérique pour les décennies à venir

En Europe la dernière grande directive encadrant juridiquement les services numériques est la directive sur le commerce électronique adoptée en 2000, il y a 20 ans. En 20 ans, l’écosystème numérique a beaucoup évolué, progresser toujours plus dans nos sociétés avec notamment l’émergence et la montée en puissance des entreprises qui constituent la Big Tech. On peut ici penser à Google, Amazon, ou Apple dont la capitalisation dépasse désormais les 1 000 milliards de dollars et qui sont régulièrement sanctionnés par les instances de l’Union européenne pour des questions relatives à la protection des données personnelles de leurs utilisateurs ou encore pour pratiques déloyales ou abus de position dominante sur le marché. Une modernisation de la législation visant à réguler l’espace numérique était donc nécessaire et c’est ainsi que ce mardi 15 janvier 2020 ont été présenté par Thierry Breton, commissaire européen chargé du marché intérieur et Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive de la Commission européenne en charge de la Concurrence la proposition de deux règlements : le Digital Services Act (DSA) et Digital Market Act (DMA)

Deux textes visant à encadrer respectivement la législation sur les services numériques (le DSA) et la législation sur les marchés du numérique (le DMA). Ces derniers selon la Commission constitueront  un « corpus réglementaire moderne applicable dans l’ensemble du marché unique » qui « stimulera l’innovation, la croissance et la compétitivité et permettra aux utilisateurs de disposer de services en ligne nouveaux, de meilleure qualité et fiables. » tout en soutenant « l‘expansion de plateformes de taille plus modeste, de petites et moyennes entreprises et de jeunes pousses, en leur offrant un accès aisé à la clientèle dans l’ensemble du marché unique ». L’objectif de ces deux textes est bien selon Thierry Breton « d’organiser notre espace numérique pour les prochaines décennies » dans lequel « tous les prestataires de services numériques en Europe et leurs utilisateurs bénéficient de la sécurité, de la confiance, de l’innovation et de perspectives commerciales ».

La législation sur les services numériques (le DSA) vise à assurer une meilleure protection des utilisateurs des services numériques par un renforcement de la législation relative au contenu disponible en ligne avec  « la mise en place de nouvelles procédures visant à supprimer plus rapidement les contenus illicites et à protéger pleinement les droits fondamentaux des utilisateurs en ligne. » et la création pour les plus grandes entreprises du secteur, celle qui touchent plus de 10% de la population de l’Union européenne d’une nouvelle structure de surveillance qui «  comprendra un comité des coordinateurs nationaux pour les services numériques et conférera des pouvoirs spéciaux à la Commission en ce qui concerne la surveillance des très grandes plateformes, y compris la possibilité de les sanctionner directement. »

La législation sur les marchés numériques (le DMA) vise elle à garantir un meilleur contrôle du comportement des grandes plateformes qui agissent en tant que « contrôleurs d’accès » sur le marché numérique. Si le nom d’aucune entreprise est ici directement visé par la Commission, il ne fait guère de doute que c’est notamment les GAFAM qui sont ici directement visés. La Commission européenne considère que ces grandes plateformes qui « occupent ou occuperont dans un avenir prévisible une position solide et durable » peuvent par un contrôle d’accès du marché numérique « empêcher les entreprises utilisatrices et ses concurrents de fournir aux consommateurs des services précieux et innovants, ou ralentir leurs efforts en ce sens. »  Ainsi le DMS aura pour objet de lutter contre « ces pratiques déloyales de la part des contrôleurs d’accès et en prévoyant un mécanisme de contrôle du respect des règles fondé sur des enquêtes de marché ».

Il faut désormais que le Parlement Européen et les États membres examinent ces propositions de la Commission avant l’adoption de ces textes qui seront une fois adoptés d’application directe au sein de l’Union Européenne, cela prendra probablement au moins 2 ans. Ces deux projets législatifs feront à n’en pas douter l’objet encore de nombreux et vifs débats dans un secteur ou le lobbying est important et les enjeux colossaux

Sources :

 

 

 

Netflix dévoile les secrets de son IA de recommandation

Le 10 décembre 2020, la plateforme Netflix a publié un billet de blog dans lequel elle révèle le fonctionnement de son intelligence artificielle de recommandation de contenu

L’intelligence artificielle (IA), consiste à mettre en œuvre un certain nombre de techniques visant à permettre aux machines d’imiter une forme d’intelligence réelle. Elle est utilisée à ce jour dans le domaine du streaming, afin de pouvoir cerner les goûts et les envies des utilisateurs, et de leurs proposer un contenu toujours plus adapté.  C’est l’objectif de la plateforme Netflix.

Pour cela, plusieurs méthodes sont utilisées et révélées par la plateforme, notamment le machine learning et la modélisation statistiques. Le machine learning est une technique de programmation informatique qui utilise des probabilités statistiques, pour donner aux ordinateurs la capacité d’apprendre par eux-mêmes sans programmation explicite. La modélisation statistiques est quant à elle, une manière simplifiée et formalisée mathématiquement d’approcher la réalité, elle permet à partir de données parfois hétérogènes d’agencer les différents facteurs et de quantifier leurs effets dans un but de prévision. 

Netflix se base sur différentes données (genre, contenu, durée, série ou film..) qui lui permettent d’établir des modèles sur des comportements similaires au sein d’un même pays. L’objectif est de proposer le bon contenu au bon public.  

Une étude publiée par BetaSeries il y a quelques mois, soulignait l’importance de la recommandation pour se distinguer, alors que les programmes proposés sont de plus en plus nombreux en streaming et que la concurrence est rude. En effet comme l’explique Netflix, il est difficile de prévoir si un spectacle ou un film va avoir du succès. La plateforme possède un catalogue de milliers de films et séries pour plus de 195 millions d’utilisateurs à travers 190 pays, qui ont des goûts variés et différents les uns des autres. Cela rend les revenus incertains.  C’est pour réduire cette incertitude que depuis longtemps dans l’industrie du divertissement, les données sont consultées pour cerner l’audience. 

Pour cela, Netflix utilise aujourd’hui un espace à haute dimension appelé « carte de similarité », qui permet d’identifier les genres qui partagent des éléments communs et des titres similaires. La plateforme explique que « ces cartes de similarité constituent un outil précieux d’idéation et d’exploration pour nos décideurs créatifs ».  Cela permet d’améliorer le succès du contenu. Ainsi, si un drame est susceptible de se vendre correctement en Espagne, Netflix peut intensifier le marketing dans la région et préparer les doublages et les sous-titres plus tôt que dans un autre pays où ce drame a peu de chance de plaire. La commercialisation est plus facile, et le risque de se tromper s’en trouve minimisé. 

Certains considèrent néanmoins, que l’utilisation de l’IA pour recommander du contenu contribue à une déshumanisation de l’industrie du cinéma et de l’audiovisuel. 

Sources: 

 

Suite du Brexit :

Les utilisateurs de Facebook au Royaume-Uni perdent la protection européenne sur les données

Alors que le Brexit sera très prochainement effectif, l’agence de presse Reuteurs a annoncé que Facebook se préparait à faire basculer ses utilisateurs sous le régime américain.

Actuellement, les utilisateurs britanniques de Facebook, Instagram et Whatsapp sont soumis à la législation européenne en étant reliés à Facebook Irlande, pays membre de l’UE.

Dès lors, les habitants du Royaume-Uni vont devoir agréer de nouvelles conditions. La branche britannique de Facebook a indiqué que « Comme d’autres entreprises, Facebook a dû procéder à des changements pour répondre au Brexit et va transférer les responsabilités et obligations légales des utilisateurs britanniques de Facebook Ireland à Facebook Inc. Il n’y aura aucun changement dans les contrôles de confidentialité ou les services que Facebook offre aux personnes au Royaume-Uni ».

Cette nouvelle a provoqué un véritable tollé et a fait surgir certaines craintes. En effet, alors que le régime européen de protection des données figure parmi les plus stricts au monde (notamment renforcé avec le Digital Services Act), en Outre-Atlantique, les mesures sont beaucoup plus souples. A titre d’exemple, la Cloud Act de 2018 permet au gouvernement des États-Unis d’obtenir plus facilement des données détenues par les entreprises américaines quand bien même, ces informations viseraient des utilisateurs étrangers.

Bien que les utilisateurs demeurent protégés par les lois du Royaume-Uni, alignées au Règlement général sur la protection des données (RGPD), le pays sera amené à négocier de nouveaux partenariats commerciaux et devrait, en ce sens, se tourner de l’autre côté de l’Atlantique.

Ce n’est d’ailleurs pas la seule entreprise à envisager ce basculement à l’instar de l’annonce fait par Google en février dernier. Ainsi, difficile de savoir si le Royaume-Uni gardera le cap face à ce changement et s’il parviendra à conserver des mesures strictes en faveur de la protection des données de ses citoyens.

Sources :

Promotion 2020/2021

MasterIPIT