Bonsoir, voici les brèves de la semaine. Très bonne lecture à tous !
Un hôpital public victime d’un rançongiciel
En pleine crise sanitaire, l’hôpital Nord-Ouest de Villefranche-sur-Saône a subi lundi 15 février une cyberattaque. Comme souvent, cette attaque a eu lieu au milieu de la nuit à 4h30 du matin. Fidèles à leur modus operandi, une étude de FireEye confirme que 76% des rançongiciels se font dans la nuit ou en dehors des heures de travail afin d’attaquer les structures au moment où elles sont les plus vulnérables.
Les réseaux informatiques de l’hôpital ont été attaqués par un rançongiciel (un ransomware en anglais) paralysant ainsi le système. Ce sont des piratages opérés depuis l’étranger visant à réclamer une somme d’argent conséquente en échange de quoi ils débloqueront les ordinateurs. Dès lors, le communiqué de presse de l’hôpital affirme que des professionnels en cybersécurité sont intervenus rapidement afin de tenter de limiter la portée de l’attaque : « Les accès au système d’information et à internet ont été coupés. Tous les postes de travail ont été déconnectés, à l’exception du standard des urgences, l’ensemble de la téléphonie a été rendue inaccessible ».
Ce n’est pas la première fois qu’un hôpital subit telle manœuvre barbare. Mais, pourquoi s’en prendre aux hôpitaux ?
Avec le contexte sanitaire acutel, les hôpitaux semblent être de bonnes cibles pour les hackers. Ces derniers estiment qu’en raison de la pandémie mondiale et du risque de saturation des services, les rançons seront payées plus facilement et rapidement.
Quelles sont les conséquences de l’attaque ?
L’équipe médicale tourne au ralenti, le traitement des dossiers et les ordonnances sont faites sur papiers, connaître les antécédents médicaux des patients devient plus complexe. Si les urgences continuent de fonctionner, les interventions chirurgicales qui devaient être programmées ce mardi 16 février ont été reportées.
Le plus gros problème demeure que de plus en plus d’hôpitaux en sont désormais victimes. Le mois dernier, l’hôpital de Dax et la métropole d’Angers en ont fait les frais, et l’année dernière, celui de Rouen s’est également retrouvé pris entre les griffes de cyberattaques. Pourtant, en France, la position est claire : les établissements publics victimes de ces agissements ne doivent pas accepter de payer.
En tout cas, si un pas de côté est fait sur cette ligne directrice, la nouvelle sait se faire discrète. Le but étant que les hôpitaux adoptent la même position afin de faire barrage aux ransomware. On notera qu’à la fin de l’année dernière, un hôpital du New Jersey avait fini par payer une rançon à hauteur de 600 000 dollars afin de voir ses ordinateurs se faire débloquer.
Pierrine CERVI
Sources :
- https://www.zdnet.com/article/most-ransomware-attacks-take-place-during-the-night-or-the-weekend/
- https://siecledigital.fr/2021/02/16/hopital-villefranche-sur-saone-cyberattaque/
- https://www.francetvinfo.fr/internet/securite-sur-internet/cyberattaques/rhone-lhopital-de-villefranche-sur-saone-victime-d-une-attaque-informatique_4298319.html
Création par le CSA d’une nouvelle direction en charge de la régulation des plateformes en ligne
Le contexte actuel lié à la crise sanitaire amplifie l’usage des outils numériques, particulièrement utiles. Mais certains peuvent s’en servir non pas pour un usage bienveillant, mais au contraire pour manipuler les nombreux utilisateurs via des fausses informations, ou encore par des incitations à la haine, et cela notamment sur les diverses plateformes en ligne.
Cette manipulation malintentionnée était déjà présente depuis des années dans l’univers numérique, mais une réelle prise de conscience se fait ressentir, notamment par l’autorité publique indépendante dite Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Cet organisme a cette année décidé de mettre en place une nouvelle direction liée à la régulation des plateformes sur internet.
Effectivement, le 17 février 2021, CSA a annoncé la création d’une nouvelle direction en charge de la régulation des plateformes en ligne. Par plateforme en ligne, le CSA mentionne plusieurs exemples illustratifs : « réseaux sociaux, moteurs de recherche, plateformes de partage de vidéos… ».
Cette nouvelle direction sera dirigée par Lucile Petit, qui était cheffe de l’équipe de projet sur la régulation des plateformes en ligne. Cette équipe de projet avait été créée en 2019 suite à la loi « anti-infox » du 22 décembre 2018, demandant notamment au CSA de superviser les dispositifs de lutte contre la manipulation de l’information. Par cette entité, le CSA avait pour mission de veiller à l’application de ce dispositif. Cette équipe de projet montre que le CSA envisageait déjà depuis quelques années les enjeux liée à cette régulation des plateformes en ligne.
Désormais, la création de cette nouvelle direction en charge de la régulation des plateformes en ligne donne une réelle ampleur à cette mission. L’objectif est donc de mettre en place une « régulation « systémique » de ces acteurs », et par acteur cela sous-entend les plateformes ayant une activité d’intermédiaire en ligne. Ces dernières doivent appliquer des outils et moyens nécessaires pour répondre de manière effective aux objectifs de politique publique, visant notamment à lutter contre « les contenus illicites et préjudiciables et de protection du public ».
Le rôle de cette direction sera ainsi de veiller à une effective mise en œuvre des mesures, au moyen de recueil d’informations auprès des opérateurs. Aussi, des recommandations pourront être adressées à ces opérateurs pour lutter plus efficacement contre la diffusion d’informations erronées.
Par ailleurs, il semblerait que de futures transformations dans le cadre de cette nouvelle direction soient déjà envisagées. Le communiqué de presse du CSA assure ainsi que « Ces compétences pourraient être confortées par le projet de loi confortant le respect des principes de la République, en cours de discussion au Parlement, et, à terme, par la mise en œuvre du Digital services act présenté récemment par la Commission européenne ».
Mélinda GUREN
Sources :
- https://www.csa.fr/Informer/Espace-presse/Communiques-de-presse/Le-CSA-poursuit-sa-transformation-avec-la-creation-d-une-direction-des-plateformes-en-ligne-et-la-mise-en-place-de-dispositifs-a-destination-du-grand-public
- https://www.csa.fr/Informer/Espace-presse/Communiques-de-presse/Regulation-des-plateformes-le-CSA-met-en-place-une-equipe-projet-et-s-entoure-d-un-comite-d-experts-sur-la-desinformation-en-ligne
- https://www.usine-digitale.fr/editorial/le-csa-muscle-ses-competences-en-matiere-de-regulation-des-plateformes-en-ligne.N1062259
- Image : https://www.csa.fr/
Une plainte collective de plusieurs associations de consommateurs en Europe à l’encontre de TikTok
Parmi les réseaux sociaux les plus utilisés dans le monde, il est évident que TikToK s’est fait une place attirant notamment les plus jeunes. Avec un nombre toujours plus croissant d’utilisateurs dans le monde le réseau social ne passe pas inaperçu sur la toile et rare sont désormais les semaines ou comme les GAFAM ce dernier ne fait pas l’objet de plusieurs articles en ligne que cela soit le cadre de la guerre commerciale entre Washington et Pékin concernant l’application ou encore pour dénoncer des usages inquiétants présents sur cette dernière. Cette semaine, difficile donc de passer à côté du dépôt d’une plainte européenne contre l’application par plusieurs associations de consommateurs en Europe. C’est notamment le cas d’UFC-Que Choisir qui dans un communiqué le mardi 16 février affirme se joindre à la plainte du Bureau Européen des Unions de Consommateurs (BEUC) auprès de la Commission européenne et du réseau des autorités de protection des consommateurs. L’UFC-Que Choisir alerte ainsi la DGCCRF tout en l’invitant à enquêter sur ce réseau social de plus en plus populaire qui devrait atteindre 1,2 milliard d’utilisateurs dans le monde cette année.
Mais qu’est-il exactement reproché à TikTok ? Dans son communiqué l’UFC-Que Choisir soulève quatre points à l’encontre du réseau.
L’UFC-Que Choisir reproche pour commencer à l’application de « bafouiller » les droits des utilisateurs. Elle relève notamment que la rédaction des conditions d’utilisation de Tiktok sont « peu claires » et comportent « des clauses contraires à la loi et qui favorisent TikTok au détriment de ses utilisateurs ». Pour l’UFC-Que Choisir les choses sont claires : « TikTok se donne le droit de faire ce qu’il veut des vidéos publiées : les utiliser, les modifier, les reproduire sans que les utilisateurs n’aient leur mot à dire. C’est illégal. »
Il est également reproché à TikToK de ne pas réussir à protéger les utilisateurs les plus jeunes présents sur la plateforme. En effet, si l’application n’est en théorie accessible qu’à partir de 13 ans, en pratique 45% des enfants de moins de 13 ans en France auraient selon l’UFC-Que choisir indiqué d’avoir déjà utilisé l’application. L’association dénonce le manque de protection contre les publicités cachées sur l’application ainsi que des « contenus potentiellement dangereux ». Pour appuyer l’incapacité de l’application à protéger les plus jeunes l’UFC-Que Choisir rappelle le drame survenu mi-janvier en Italie avec la mort d’une enfant de 10 ans qui participait au « jeu du foulard » sur le réseau. Sont aussi évoqués par l’UFC-Que Choisir les « vidéos sexualisées parfois proposées aux utilisateurs après quelques minutes de visionnage ». Il est ici évident que l’existence de telle pratique sur l’application met ici en avant les défaillances de l’application pour garantir la protection des plus jeunes, défaillances pourtant bien lourdes de conséquences.
L’UFC-Que Choisir dénonce aussi un système de monnaie virtuelle trompeur qualifiant même la pratique de « détestables » cette dernière incitant les adolescents d’après les associations de consommateurs européens à « à fournir de l’argent à leurs TikTokeurs préférés ». Enfin est également pointé du doigt la surexploitation des données par le réseau social l’UFC-Que Choisir soulevant que « TikTok n’informe pas clairement ses utilisateurs sur les données personnelles qui sont collectées, leur but et destination contrairement aux obligations du RGPD. »
Il ne reste désormais plus qu’à espérer dans l’attente des suites de cette plainte que celle-ci conduira TikTok à trouver des solutions pour cesser les multiples infractions aux droits des utilisateurs que dénoncent ici les associations afin que tous et notamment les plus jeunes utilisateurs du réseau puissent utiliser ce dernier en toute sécurité.
Florent EL ABIDI
Sources :
- TikTok – Dépôt d’une plainte européenne contre l’application – UFC-Que Choisir
- TikTok est la cible d’une plainte collective des consommateurs européens – ZDNet
- TikTok : dépôt d’une plainte contre l’application qui ne protège pas assez les mineurs (la-croix.com)
Le bitcoin franchit pour la première fois le cap des 50 000 dollars!
Le mardi 16 février 2021, pour la première fois de son histoire, le bitcoin passe le cap des 50 000 dollars, pour atteindre précisément 50.547,70 dollars vers 12h35 (13h35 heure française). Il en résulte que sa valeur a quintuplé depuis une performance vertigineuse en 2020.
Cette célèbre cryptomonnaie (sinon la plus célèbre), a connu un coup d’accélérateur depuis la décision surprise de l’entreprise Tesla, d’y investir 1,5 milliards de dollars (1,23 milliards d’euros), et de se préparer à l’accepter comme moyen de paiement pour ses voitures électriques. En effet, Elon Musk figure parmi les plus fervents partisans de cet actif, toujours décrié par ses adversaires comme volatil et hautement spéculatif, mais de plus en plus accepté par les investisseurs. Le patron de Tesla n’hésite d’ailleurs pas, lui, à vanter les mérites des cryptomonnaies sur ses réseaux sociaux.
« L’intervention de Musk a créé un intérêt et plus les gens vont l’adopter et l’utiliser comme moyen de paiement, plus il a de chance de devenir une monnaie grand public, ce qui alimenterait également l’intérêt des spéculateurs », commente Russ Mould, directeur des investissements chez AJ Bell.
Le bitcoin, de plus en plus utilisé par les investisseurs dans une stratégie de diversification, fait également le bonheur des banques. Les plus vieilles banque de Wall street BNY Mellon et MasterCard, ont succédé la semaine dernière au géant BlackRock ou au service paiement PayPal, qui ont tous annoncé de nouveaux projets sur les cryptomonnaies ces derniers mois.
Par ailleurs, les positions à l’achat sur le bitcoin ont supplanté pour la première fois en janvier celles sur les valeurs technologiques comme thème favori des investisseurs, selon l’enquête mensuelle de Bac of America auprès des gérants de fonds. Cela constitue un autre signe de son accélération en cours.
Il faut cependant manier cette évolution avec des pincettes en raison des fluctuations à prévoir, ce que rappelle Jacob Skaaning du fond spéculatif ARK36, spécialisé dans les cryptomonnaie. Ce dernier déclare: « J’aimerais toutefois inviter à la prudence. Ma vision à long terme demeure haussière mais des fluctuations importantes du prix sont à attendre. Le bitcoin demeure extrêmement volatil. ».
Les banques centrales elles restent sceptiques face à l’essor de ce type d’actifs. Plusieurs banquiers centraux ont refusé l’idée de considérer le bitcoin comme une monnaie à part entière, ou même comme un « or numérique ». Christine Lagarde, présidente de la Banque Centrale Européenne, a jugé en début de mois que le bitcoin était un « actif spéculatif » et pas une monnaie. Aussi selon Russ Mould, plus les gens commenceront à l’utiliser et à lui donner davantage de légitimité, plus il sera difficile pour les banques centrales de le contenir.
Néanmoins, si certains observateurs du marché se méfient de cette montée historique, d’autres estiment que la situation est différente de celle de 2017 quand les prix avaient grimpé avec la même dynamique avant de s’écraser début 2018.
Par ailleurs, au delà du bitcoin, d’autres cryptomonnaies sont entrain émerger. C’est le cas de l’ethereum son grand rival, qui évolue mardi tout près de son nouveau record de 1.800 dollars. Le dogecoin entre également dans la course depuis que Elon Musk l’a propulsé vers un record en lui en apportant son soutien sur Twitter.
Ainsi, il reste aujourd’hui à attendre, en espérant pour les partisans du bitcoin que cette montée fulgurante ne cache pas une chute encore plus spectaculaire…
Audrey NICOLLE
Sources :
- https://www.challenges.fr/high-tech/le-bitcoin-depasse-50-000-dollars-pour-la-premiere-fois_751290
- https://www.lefigaro.fr/conjoncture/le-bitcoin-passe-la-barre-50-000-dollars-pour-la-premiere-fois-20210216
- https://pixabay.com/fr/photos/bitcoin-crypto-monnaie-num%C3%A9riques-2007769/