Brèves du 15 au 21 novembre 2021

Bonsoir à tous, voici les brèves d’actualité de la semaine du 15 au 21 novembre 2021 par le Collectif M1 PIDN 2021/2022.

Très bonne lecture à tous et bonne fin de semaine.

Frances Haugen, lanceuse d’alerte en croisade contre Facebook

 

Source : Franceinter

Le 10 novembre dernier, Frances Haugen, lanceuse d’alertes et ex-salariée de Facebook, a été auditionnée par l’Assemblée nationale puis le Sénat, après être passée devant le Sénat américain, la Chambre des communes britanniques, le Web Summit à Lisbonne, puis le Parlement européen. L’objectif de ces consultations était d’alerter sur les dangers de Facebook pour trouver des solutions. 

Frances Haugen est à l’origine de l’affaire des “Facebook Files par laquelle elle a révélé les pratiques du plus grand réseau social mondial en publiant des centaines de documents internes. Ceux-ci révèlent les insuffisances du réseau dans sa politique de modération des contenus, son manque de transparence et la désinformation. Selon elle, les principaux problèmes concernent “les enfants, la sécurité publique et la démocratie”. Elle relève les risques liés au fonctionnement de l’algorithme qui met en avant des contenus jugés toxiques et violents. En effet, Facebook a déjà fait face à de nombreuses accusations par le passé, notamment en raison de contenus illégaux ou choquants, des soupçons de manipulation des élections, de la désinformation qu’il encourage, des problèmes de harcèlement et des effets négatifs sur la santé mentale, en particulier des plus jeunes. 

Pour contrer ces difficultés, Frances Haugen préconise d’élaborer de nouvelles lois, qu’il faudra appliquer fermement.
Selon elle, le DSA (Digital Services Act) a un énorme potentiel et pourrait servir d’exemple dans d’autres pays, notamment aux Etats-Unis. Ce texte, actuellement examiné par le Parlement européen et par le Conseil de l’Union européenne, est une législation sur les services numériques qui vise à adopter de nouvelles règles pour protéger nos démocraties. Avec cette réglementation, Facebook ne pourrait plus pratiquer son autorégulation habituelle, mais un contrôle externe sur les contenus et les algorithmes devrait s’appliquer, permettant ainsi de mieux contrôler les discours haineux, les fausses informations et d’imposer la transparence

La question de la responsabilité des plateformes est aussi au cœur des revendications. Elle souhaite leur imposer d’expliquer pour chaque préjudice identifié ce qu’elles comptent faire pour y remédier.
Les technologies avancent plus vite que le droit, d’où l’importance des lanceurs d’alerte selon Haugen, qui permettent au législateur de prendre conscience des problèmes internes, car presque personne, en dehors de Facebook, ne sait ce qui se passe à l’intérieur de Facebook

La loi Sapin II du 9 décembre 2016 sur la transparence et la lutte contre la corruption avait amorcé une protection des lanceurs d’alerte, avec des résultats jugés décevants. Une directive européenne du 23 octobre 2019 vise à renforcer cette protection et devrait être transposée en France d’ici fin 2021. Une proposition de loi a été déposée et était en discussion le 17 novembre à l’Assemblée nationale. Elle va encore plus loin que la simple transposition puisqu’elle permet au lanceur d’alerte de saisir indifféremment le canal interne de l’entreprise ou le canal externe (autorité administrative, judiciaire ou ordres professionnels), le champ de dénonciation est plus large et prévoit également une protection financière de ces personnes exposées à des représailles de la part de leur ex-employeur visé par la dénonciation. 

Aubérie GASC

Sources :

https://www.la-croix.com/Economie/Frances-Haugen-Obligeons-plateformes-comme-Facebook-assumer-responsabilites-2021-11-18-1201185818

https://siecledigital.fr/2021/11/10/facebook-files-frances-haugen-devant-les-deputes-francais/

https://siecledigital.fr/2021/11/09/frances-haugen-a-lorigine-des-facebook-files-salue-le-dsa-europeen/

https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/11/16/vers-un-consensus-pour-renforcer-la-protection-des-lanceurs-d-alerte_6102257_3224.html

https://www.bfmtv.com/tech/l-algorithme-de-facebook-promeut-les-contenus-polemiques-selon-un-rapport-interne_AN-202109160169.html

https://www.lemonde.fr/pixels/article/2021/10/26/comment-l-algorithme-de-facebook-echappe-au-controle-de-ses-createurs_6099888_4408996.html

 

Spotify à la conquête du livre audio

La société suédoise Spotify créée en avril 2006 s’est imposée au fil des années comme leadeuse sur le marché du streaming musical. Spotify est présent dans plus de 170 pays, et comptait 345 millions d’utilisateurs, dont 155 millions d’abonnés payants en février 2021 ; une très belle prouesse en l’espace de 15 ans.
Alors que la fonctionnalité « Paroles », qui permet d’afficher en temps réel les paroles de la musique joué, a enfin été déployée sur son application, l’entreprise suédoise s’est lancée un nouveau défi.

Récemment, elle a annoncé son intention de diversifier une fois de plus ses activités. Après avoir entamé son entrée dans le marché du podcast, elle a racheté le géant américain Findaway. L’entreprise américaine est considérée comme le géant du livre audio ; en effet, Findway affirme détenir le plus important catalogue de livres audio au monde. L’acquisition devrait être définitive à la fin de l’année, mais aucun montant n’a été communiqué à l’heure actuelle.
L’entreprise Findway a été créée en 2005 et collabore actuellement en tant que grossiste avec des distributeurs majeurs du secteur tel que Apple, Google ou encore la célèbre entreprise Audible détenue par Amazon.

Spotify entend bien révolutionner le marché du livre audio de la même manière qu’elle a pu le faire pour la musique ou le podcast.
Il est facile de comprendre l’intérêt de ce secteur pour Spotify, lorsque le cabinet de recherche Omdia annonce que le chiffre d’affaires mondial du livre audio prévu en 2021 est de 4,8 milliards de dollars et que pour 2026 il est estimé à 9,3 milliards.

En soi, l’entreprise n’en est pas à son premier coup d’essai dans ce secteur puisqu’elle avait déjà proposé sur la plateforme de nombreux titres de livre au format audio. Par exemple, en 2020 elle avait mis à disposition gratuitement le premier tome de la célèbre saga fantastique “Harry Potter” qui avait tout de même été en partie lu par l’acteur Daniel Radcliffe qui incarnait le personnage d’Harry dans les films. Elle avait également pu conclure divers accords pour permettre à ses abonnés d’accéder à des catalogues de plateformes du secteur.

Toutefois, cette fois-ci l’objectif est différent puisque l’entreprise souhaite que ses abonnées puissent acheter n’importe quel livre audio sur la plateforme pour l’écouter ensuite.
Ce système n’est pas sans rappeler ce qu’elle avait mis en place pour les podcasts. Effectivement, en avril dernier elle avait lancé son service Open Access Platform, principalement aux États-Unis, permettant aux éditeurs de podcast de monétiser leurs contenus en rendant certains de leurs contenus payants. Désormais, ce service s’étend progressivement depuis quelques jours à d’autres pays et bientôt à la France. Ce système devrait également être étendu aux éditeurs et auteurs de livres audio.
L’objectif est de créer une synergie entre son activité de podcast et de bookaudio. 

De manière évidente cette nouvelle acquisition et diversification doit permettre à l’entreprise de mieux faire face à ses concurrents Apple ou Amazon. Aussi, faut-il s’attendre à voir Spotify se lancer dans le streaming vidéo ou dans le stream gaming ? Affaire à suivre.

Anthony THOREL

 

Sources : 

https://www.clubic.com/musique-streaming/spotify/actualite-394104-spotify-podcast-les-abonnements-dispo-en-france-des-la-semaine-prochaine.html

https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/09/spotify-deezer-apple-amazon-le-streaming-musical-toujours-en-croissance_6083448_3234.html

https://www.frandroid.com/services/streaming-musical/1129217_fini-le-yaourt-spotify-affiche-les-paroles-des-chansons-en-temps-reel

Les Echos – Lundi 15 novembre 2021 – Spotify se renforce dans les livres audio en rachetant Findaway – High-Tech & Medias – page 27.

 

Pfizer accorde des sous-licences de sa pilule anti-Covid

 

Source: lesechos

Le mardi 16 novembre, le géant pharmaceutique américain Pfizer a annoncé dans un communiqué avoir demandé l’autorisation à l’agence américaine des médicaments (FDA) de mettre sur le marché sa pilule contre le Covid-19, qui sera commercialisée sous le nom de Paxlovid. Pris chez soi dès les premiers signes de symptômes en cas d’infection, ce traitement a démontré une efficacité de 89% contre les hospitalisations et décès lors des essais cliniques. Cette avancée fait échos au développement de Molnupiravir, traitement antiviral développé par le laboratoire américain Merck et qui a été autorisé début novembre au Royaume-Uni.
Dans son communiqué, le PDG du laboratoire Pfizer, Albert Bourla, a affirmé que « l’efficacité écrasante atteinte dans notre étude clinique du Paxlovid, et sa capacité à aider à sauver des vies et maintenir les gens hors de l’hôpital s’il est autorisé, souligne le rôle crucial que les thérapies antivirales peuvent jouer dans la bataille contre le Covid-19 ». 

 Cependant, ce n’est pas tout : le laboratoire et la Communauté de brevets sur les médicaments (MPP), créée par Unitaid, l’organisation internationale d’achats de médicaments, ont annoncé que, une fois l’autorisation de la mise sur le marché accordée, les fabricants de génériques se verront accorder des sous-licences et pourront ainsi produire le traitement. Cet accord de licence volontaire n’a qu’un but : permettre un accès mondial au traitement.

Dans cette logique de combat de la pandémie, Pfizer a annoncé qu’il ne recevra « pas de redevances sur les ventes dans les pays couverts par l’accord, aussi longtemps que le Covid-19 reste classé comme une urgence de santé publique de portée internationale par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) », rapporte le journal le Monde.
Sont visés les pays « revenu moyen inférieur et inférieurs », mais également les pays à « revenu moyen supérieur » d’Afrique subsaharienne, précise Hervé Verhoosen lors d’un briefing à Genève. Au total, 95 pays à revenu moyen ou inférieur sont concernés, cela couvre environ 53% de la population mondiale. Cependant, l’Argentine, le Brésil, la Chine, la Malaisie ou encore la Thaïlande ne prendront pas part à cet accord, ce qui décourage quelque peu MSF.

Actuellement, le prix du traitement n’est pas connu, mais, selon Médecin Sans Frontière (MSF) il faudra compter environ 700 dollars dans les pays riches. 

Ainsi, en accordant des sous-licences aux fabricants de génériques, et cela de façon gratuite, notamment dans les pays pauvres, le laboratoire Pfizer rend accessible à un plus grand nombre les traitements antiviraux contre le Covid-19. Il s’agit sans nul doute d’une avancée considérable qui, espérons-le, portera ses fruits et permettra de limiter au mieux la diffusion du Covid-19 dans les jours à venir.

 

Loriane LAVILLE

 

Sources : 

https://www.pfizer.com/news/press-release/press-release-detail/pfizer-seeks-emergency-use-authorization-novel-covid-19

https://www.washingtonpost.com/health/2021/11/16/administration-purchases-pfizer-anti-covid-pill/

https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/le-laboratoire-pfizer-demande-l-autorisation-de-sa-pilule-contre-le-covid-19-aux-etats-unis_4847495.html

https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/16/pfizer-signe-un-accord-pour-faciliter-l-acces-mondial-a-sa-pilule-contre-le-covid-19_6102289_3244.html

https://www.lesechos.fr/industrie-services/pharmacie-sante/pfizer-demande-lautorisation-de-sa-pilule-anti-covid-aux-etats-unis-1364317 (image)

Une proposition de loi vise à renforcer l’usage du contrôle parental sur Internet 

 

 

 

« Encourager l’usage du contrôle parental sur certains équipements et services vendus en France et permettant d’accéder à Internet », tel est l’intitulé de la proposition de loi déposée à l’Assemblée nationale le mercredi 3 novembre 2021 par le député Bruno STUDER.
Le texte, rendu public le vendredi suivant sa déposition, est le fruit de plusieurs mois de travail et discussions entre le secrétaire d’Etat chargé de la transition numérique et des communications, celui chargé de l’enfance et des familles, les associations de protection de l’enfance et les fabricants et opérateurs.

Il s’inscrit dans la lignée de textes et projets antérieurs qui reflètent une volonté de renforcement de la protection de la santé physique et psychique des mineurs dans l’environnement numérique. A titre d’exemples, la loi pour la confiance dans l’économie numérique de 2004 a d’ores et déjà imposé aux fournisseurs d’accès d’informer leurs abonnés de l’existence de moyens de filtrage d’accès à Internet. Avec le règlement général sur la protection des données et la loi informatique et libertés, les mineurs se sont vus reconnaître pour la première fois des droits numériques. Enfin, la plateforme « Je protège mon enfant » recense, de son côté, les solutions de contrôle parental mis à la disposition des parents pour prévenir toute exposition de leur enfant à des contenus pornographiques.

Ces initiatives bienvenues méritent toutefois d’être soutenues et amplifiées. Responsabiliser les parents d’internautes mineurs qui mesurent de plus en plus mal l’ampleur de ces activités numériques, c’est ici l’ambition des parlementaires. Ces derniers estiment que les dispositifs de contrôle parental sont encore trop difficiles à installer et à utiliser, qu’ils ne sont pas à la portée de tous les parents. A cela s’ajoute le développement constant d’objets connectés, lequel rend nécessaire la multiplication de tels dispositifs

Ainsi, même si la plupart des smartphones et ordinateurs sont déjà équipés d’outils de contrôle, ils demeurent méconnus ou ignorés des parents et l’usage d’Internet que font les enfants s’affiche préoccupant. Une étude organisée en 2020 par la CNIL a effectivement révélé que 82% des mineurs de 10 à 14 ans se rendent régulièrement sur Internet sans leurs parents, contre 95% des enfants de 15 à 17 ans. Les pratiques numériques des jeunes sont « massives et de plus en plus précoces », la navigation sur Internet sans intervention parentale est généralisée

La loi proposée a donc pour objet de rendre obligatoire, pour tous les fabricants d’objets connectés, l’installation d’un système de contrôle parental gratuit. Mais, pour les parents, rien n’est imposé: ils seraient ainsi libres d’activer, ou non, le contrôle parental par défaut. Cette subtilité a son importance car forcer l’activation d’un contrôle parental par défaut aurait sûrement posé des difficultés en matière de libertés individuelles puisque cela aurait signifié, de facto et dans une plus large mesure, de restreindre l’accès à Internet par défaut.

L’objectif premier de ce texte est de limiter l’exposition des mineurs à la pornographie sur le net, mais également de les protéger contre les contenus haineux et violents et contre l’action de réseaux criminels, terroristes ou pédophiles. Il apparaît capital de pouvoir réguler l’accès à Internet des plus jeunes qui, par voie de conséquence, sont les plus vulnérables. 

Élaboré par des députés de la majorité présidentielle, il devrait être débattu début 2022. S’il est adopté, la mise en œuvre de ces nouvelles obligations sera placée sous le contrôle de l’Agence nationale des fréquences, laquelle supervise déjà la mise sur le marché des équipements. 

 

Chiara BUONAROTA

 

Sources : 

https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b4646_proposition-loi, https://www.cnil.fr/fr/droits-numeriques-des-mineurs-la-cnil-publie-les-resultats-du-sondage-et-de-la-consultation-publique, https://www.lemonde.fr/pixels/article/2021/11/12/une-nouvelle-proposition-de-loi-vise-a-renforcer-l-usage-du-controle-parental-sur-internet_6101807_4408996.html, https://www.numerama.com/politique/754690-vers-plus-de-controle-parental-par-defaut-sur-tous-les-appareils.html https://www.dossierfamilial.com/actualites/famille/emmanuel-macron-souhaite-un-controle-parental-generalise-sur-les-smartphones-898883

 

 

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