Bonsoir à toutes et à tous,
Les brèves du 18 au 25 février sont disponibles sur notre blog.
Cette semaine :
🧠 Découvrez la nouvelle intelligence artificielle Sora, le nouveau générateur de vidéos par Open AI
💻 Renseignez vous sur la violation de données personnelles de plus de 33 millions de personnes
🛰 Restez informés sur une nouvelle menace à la paix orbitale : une arme russe antisatellite qui semble concentrer les inquiétudes de Washington
🚀 Informez vous sur le décollage réussi de la fusée H3 par l’agence spatiale japonaise
📂 Intéressez vous aux chiffres : l’INPI note une profession importante des dépôts de brevet en France
En vous souhaitant une bonne lecture et une bonne semaine !
Le Collectif 🔆
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Sora : la nouvelle intelligence artificielle d’Open AI de génération de vidéos
Ce 15 février 2024 OpenAI vient d’introduire l’incroyable intelligence artificielle Sora, un modèle révolutionnaire de génération de vidéo par un prompt textuel, capable de créer des vidéos d’une durée allant jusqu’à près d’une minute. Ce modèle se distingue par sa qualité visuelle et sa fidélité aux instructions des utilisateurs. Actuellement accessible uniquement à des équipes d’experts en sécurité pour évaluer les risques potentiels, ainsi qu’à des artistes visuels, designers et cinéastes pour recueillir leurs retours, Sora représente une avancée majeure dans le domaine de l’intelligence artificielle. Aucune date de sortie n’est encore envisagée, mais l’attente va être longue au vu des images bluffantes révélées par OpenAI.
Capable de générer des scènes complexes avec plusieurs personnages, différents types de mouvements et un souci du détail tant pour les sujets que pour les arrière-plans, Sora comprend non seulement les instructions textuelles, mais aussi la manière dont ces éléments interagissent dans le monde réel (détails, ombres, reflets, couleurs…). Le modèle excelle dans l’interprétation des prompts en langage naturel, permettant la création de personnages expressifs et de multiples plans au sein d’une même vidéo tout en conservant un style visuel cohérent.
Cependant, Sora présente certaines limites, notamment dans la simulation physique de scènes complexes et la compréhension des séquences de cause à effet. Des améliorations sont en cours pour surmonter ces défis, notamment via des tests poussés sur le contenu trompeur et l’intégration de métadonnées pour clairement identifier les vidéos générées par Sora.
Sora emploie une architecture de diffusion, similaire aux modèles GPT, offrant des performances de mise à l’échelle bien supérieures aux anciens modèles. Celui-ci peut notamment générer des vidéos entières d’un coup ou étendre des vidéos existantes, en s’assurant que les sujets restent cohérents même lorsqu’ils sortent temporairement du champ de vision. En représentant les vidéos et les images en tant qu’ensembles de petites unités de données, ou « patches » (similaires aux tokens dans GPT), Sora peut être entraîné sur une gamme plus large de données visuelles. Cette approche innovante, combinée à la technique de « recaptioning » de DALL.E 3, permet à Sora de suivre fidèlement les instructions textuelles des utilisateurs dans les vidéos générées.
Avant son intégration définitive dans les produits d’OpenAI, des mesures de sécurité importantes sont mises en place, notamment des tests adversariaux et le développement d’outils de détection de contenus trompeurs. Ces efforts visent à préparer le déploiement de Sora, tout en garantissant sa conformité avec les politiques d’utilisation d’OpenAI, dans la continuité des méthodes de sécurité établies pour les autres produits proposés par OpenAI.
L’entreprise s’engage également à collaborer avec des décideurs politiques, des éducateurs et des artistes du monde entier pour comprendre leurs préoccupations et identifier des cas d’utilisation positifs pour cette nouvelle technologie. Mais malgré une recherche active et des tests approfondis, l’impact complet de Sora reste à explorer. Une nouvelle marque de l’importance de l’apprentissage à partir de l’utilisation réelle pour développer des systèmes d’IA de plus en plus sûrs.
Cette nouvelle sortie est à mettre en lien avec l’AI Act, nouveau cadre réglementaire au niveau européen, approuvé à l’unanimité il y a peu. A se projet, Sora est une véritable révolution dans le domaine de l’intelligence artificielle, mais représente une nouvelle avancée dont les législations devront se saisir rapidement.
Lucas SANFILIPPO
Sources :
–https://www.youtube.com/watch?v=_yfSsQG7FzE
Violation de données personnelles des prestataires de tiers payant, plus de 33 millions de personnes concernées
Fin janvier, l’état civil, la date de naissance ainsi que le numéro de sécurité sociale et bien d’autres informations de plus de 33 millions de personnes ont été volées suite à l’attaque des assurés sociaux Viamedis et Almerys. Pour autant, la CNIL précise que les informations bancaires, données médicales, remboursements santé, coordonnées postales, numéro de téléphone et adresses e-mail n’ont pas été touchées par l’attaque.
Viademis et Almerys assurent la gestion du tiers payant des complémentaires de santé. Ils ont alerté la CNIL du piratage dont ils ont été victimes déclenchant ainsi une enquête de cette dernière. La présidente de la CNIL souhaite évaluer les mesures de sécurité mises en place avant et après l’incident étaient conformes aux exigences du RGPD. Conformément au RGPD, les deux opérateurs doivent informer individuellement et directement toutes les personnes concernées par cette violation.
La CNIL recommande la prudence face aux sollicitations, en particulier celles liées aux remboursements de frais médicaux, et conseille également de surveiller régulièrement les activités sur les comptes.
La Commission semble particulièrement sollicitée en ce début d’année 2024. En effet , cette affaire survient en parallèle de la mise en demeure de plusieurs établissement de santé par cette dernière. En effet, le 09 février 2024, elle enjoint ces établissements à prendre des mesures correctrices permettant d’assurer la sécurité les dossiers informatisés de patients. Ces dossiers centralisent l’ensemble des données de santé des patients pris en charge au sein d’un établissement de santé et de ce fait, ils contiennent des informations sensibles et un volume de données important. Une sécurité renforcée de ces dossiers est donc essentielle.
Pour cela, la CNIL conseille d’instaurer une « politique d’authentification robuste (notamment avec des mots de passe suffisamment complexes) ». Elle conseille également de « prévoir des habilitations spécifiques pour que chaque professionnel de santé et personnel administratif n’accède qu’aux dossiers dont il a à connaitre ». Ces habilitations peuvent être complétées par un mode « bris de glace » qui permettrait aux agents et professionnels de santé d’avoir accès à d’autres données pour tout patient en cas d’urgence. Enfin, elle préconise de tracer les accès à ces dossiers afin de savoir qui s’est connecté à la base de données, quand et à quoi la personne a eu accès.
Jeanne BUCLEZ
Sources :
https://www.ouiemagazine.net/2024/02/12/cyberattaque-conseils-cnil-patients/
La crainte américaine face à une nouvelle arme russe antisatellite
Ce mercredi, pendant que certains profitaient d’une journée avec leur partenaire, d’autres s’inquiétaient de l’annonce du développement d’une nouvelle arme antisatellite par la Russie. Le 14 février, le New York Times rapportait que des hauts responsables américains avaient averti le congrès et les alliés européens d’une nouvelle menace majeure émanant de la Russie : une nouvelle arme spatiale qui pourrait compromettre l’intégrité du réseau satellitaire américain.
Cette annonce a été faite par le biais d’un communiqué adressé au Congrès de Michael Turner, président républicain de la commission du renseignement, enjoignant l’administration Biden à déclassifier les informations concernant cette menace. Selon les informations rapportées, cette arme potentielle serait déployée dans l’espace et fonctionnerait comme un dispositif antisatellite, capable de compromettre les communications civiles et militaires ainsi que les opérations de surveillance par satellite. Une telle initiative remettrait en question l’ultime accord de désarmement auquel la Russie et les Etats-Unis sont parties prenantes. En effet, une telle arme reviendrait à violer le traité sur l’espace signé en 1967, qui reconnait le principe d’utilisation pacifique de l’espace. Ce traité avait été conclu dans le contexte d’une crainte que l’URSS ou les Etats-Unis n’installent des armes de destruction massive en orbite, et notamment des armes nucléaires, susceptibles d’être envoyées directement depuis l’espace.
Cependant, cette arme ne ferait que s’inscrire dans la continuité de la politique spatiale agressive de la Russie, qui s’est déjà illustrée par le déploiement de nombreux satellites espions et de dispositifs de brouillage. Selon les rapports, cette arme aurait pour objectif de neutraliser des satellites via l’émission de radiations nucléaires, mais il convient de souligner que ce projet n’est qu’hypothétique même s’il suscite déjà une vive inquiétude du côté de Washington. Les Etats-Unis ne seraient actuellement pas en position de résister à une telle innovation dans la guerre spatiale. Si la Russie devait concrétiser ce projet et se détourner du traité sur l’espace, cela pourrait rapidement conduire à une escalade dans la course aux armements spatiaux.
De son côté, la Russie dément toute les informations publiées dans la presse américaine et dénonce un nouveau stratagème des américains pour déstabiliser politiquement le pays, sans apporter aucune preuve d’un tel projet militaire. Le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov parle de « ruse » qui aurait pour objectif de favoriser l’adoption par le Congrès américain d’une nouvelle aide financière pour soutenir l’effort de guerre ukrainien. En effet, le Congrès se retrouve dans un conflit politique sur l’adoption d’une nouvelle aide de 60 milliards de dollars pour l’Ukraine, Israël et Taïwan, pour les aider à faire face à leurs conflits. Même si les démocrates ont voté pour cette aide, le chef républicain de la chambre refuse de voter pour le projet.
Toujours est-il que ce projet militaire ne serait qu’au stade de développement et ne constitue pas une menace immédiate. Mais face à une telle inquiétude, les puissances spatiales vont certainement œuvrer à développer des recherches pour pouvoir faire face à une telle menace.
Paul LECOMPTE
Sources :
https://www.nytimes.com/2024/02/14/us/politics/intelligence-russia-nuclear.html
Lancement réussi pour la JAXA et sa fusée H3
Ce samedi matin, vers le coup des neuf heures au Japon, sur l’île de Tanegashima (un peu plus d’une heure du matin en France), la JAXA* a réalisé avec succès sa troisième tentative de décollage de sa fusée H3. Le lanceur a ainsi démontré son opérabilité et a également libéré deux petits satellites d’observations.
Il s’agit du second succès successif d’envergure après l’alunissage réussi du module SLIM en janvier dernier.
La JAXA a par la suite confirmé la réussite de l’opération à travers un communiqué officiel en informant que « Le véhicule de lancement a volé comme prévu et le deuxième étage du véhicule de lancement H3 a été injecté sur l’orbite prédéterminée. Environ 16 minutes et 43 secondes après le décollage, la séparation du CE-SAT-IE a été confirmée. ». Son président, Hiroshi Yamakawa a exprimé son soulagement et a confirmé la volonté de l’agence spatiale japonaise à renforcer sa collaboration avec les secteurs privés.
Le Ministre chargé de la politique spatiale japonaise, Fumio Kishida, est également intervenu et a souligné l’importance de la réussite du lancement de la fusée H3, autant pour l’indépendance du Japon dans son accès à l’espace, que pour le développement économique de la nation.
Ce succès est d’autant plus important que cette fusée H3, le lanceur lourd dernière génération destiné à rivaliser avec le Falcon 9 de SpaceX a connu de nombreux pépins antérieurement à ce succès. En effet, le premier essai en février 2023 n’avait même pas vu la fusée décoller dû à un problème d’allumage de ses propulseurs d’appoint. Le second essai, le mois suivant, a rencontré son échec un peu plus loin et de manière plus spectaculaire, lorsque la défaillance des moteurs du deuxième étage a forcé la JAXA à détruire manuellement la fusée en plein vol.
Au-delà de la victoire symbolique, la fusée H3 constitue en elle-même une véritable puissance puisqu’étant capable de transporter jusqu’à 6 tonnes de cargaison, elle peut être utilisée afin de remplir des usages variés telles la mise en orbite de satellite, l’étude de météorologie ou encore la poursuite d’études scientifiques. De plus, la fusée H3 ne devrait coûter « que » 5 milliards de yens, soit 33,3 millions de dollars par unité, ce qui constitue une division par deux des coûts de son prédécesseur, la fusée H-IIA. A ce regard, il s’agissait également pour la JAXA d’une course contre la montre car le prédécesseur de la fusée H3, était prévue d’être retirée du programme spatial japonais dès le début de la prochaine année fiscale.
Ce succès montre une nouvelle fois l’ambition spatiale japonaise, sa capacité technologique ainsi que sa volonté de s’imposer comme l’une des principales puissances spatiales mondiales.
* Agence d’exploration aérospatiale japonaise
Ken SERAIN-YAMASAKI
Sources :
https://global.jaxa.jp/press/2024/02/20240217-1_e.html
https://www.japantimes.co.jp/news/2024/02/17/japan/science-health/japan-h3-rocket-retry/
https://www.nasaspaceflight.com/2024/02/jaxa-second-h3/
Diffusion live du décollage :
https://www.youtube.com/live/hEQOlhDRddI?si=avNmudh6_5B_ASbS&t=4939
Progression importante des dépôts de brevets en France
Les dépôts de brevets en France ont enregistré une progression significative en 2023, avec un total de 15 566 demandes reçues par l’Institut national de la propriété industrielle, marquant ainsi une augmentation historique de 5,6 % par rapport à l’année précédente. Cette croissance ramène le nombre de dépôts au niveau de 2019, avant l’impact de la pandémie de Covid-19. Cette reprise est saluée comme une réussite pour les chercheurs et ingénieurs français, après deux années de stagnation. Pascal Faure, directeur général de l’Inpi, souligne que cette hausse est un indicateur positif de l’investissement continu des entreprises françaises dans l’innovation, renforçant ainsi la souveraineté nationale.
En parallèle, les dépôts de dessins et modèles, en baisse depuis 2020, ont également augmenté l’an dernier, enregistrant une hausse de 2,8 % pour dépasser les 5 500 demandes. Toutefois, ils demeurent moins nombreux qu’avant 2021. Pascal Faure annonce l’introduction de nouvelles dispositions concernant les applications numériques cette année, résultat d’un travail continu auprès des start-up de la French Tech pour les encourager à protéger et valoriser leurs innovations.
Concernant les entreprises les plus actives en matière de protection de la propriété intellectuelle, Safran et Stellantis conservent leur position de leader en 2022, suivies par le CEA, Valeo et L’Oréal, ainsi que par le CNRS et Renault. L’électrification de l’automobile et la relance du programme nucléaire sont citées comme des facteurs importants stimulant les dépôts de brevets, tout comme les initiatives dans le domaine de l’industrie verte.
En revanche, la tendance est à la baisse pour les dépôts de marque, avec une diminution continue depuis un pic en 2021. Après être passées en deçà de 95 000 en 2022, elles ont encore reculé de 1,4 % entre 2022 et 2023, atteignant un total de 93 081.
Idil SENOL
Sources :
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