Brèves du 1er au 7 novembre 2021

Bonsoir à tous, voici les brèves d’actualité de la semaine du 1er au 7  Novembre 2021 par le Collectif M1 PIDN 2021/2022 et deux de nos camarades qui se sont portés volontaires pour la rédaction des brèves cette semaine.

Très bonne lecture à tous et bonne fin de semaine.

Facebook annonce l’abandon de la reconnaissance faciale 

 

 

Ce mardi 2 novembre 2021, Facebook a annoncé qu’il n’utilisera plus la reconnaissance faciale. 

Alors que l’ancien algorithme de Facebook permettait de reconnaître les personnes présentes sur des photos ou vidéos postées sur ce réseau social, grâce à un système d’apprentissage propriétaire connu sous le nom de «  DeepFace », il n’en est plus de même aujourd’hui. 

Selon un communiqué délivré par Jerome Pesenti, le vice-président de la société, chargé de l’intelligence artificielle, ce sont les données de reconnaissances faciales accumulées sur plus d’un milliard d’utilisateurs qui ont été frappés par cette suppression. Désormais, lorsqu’un utilisateur du réseau publiera une photo, cet algorithme ne devinera plus les noms des personnes présentes dessus.
En effet, suite à de multiples plaintes concernant la mauvaise identification des personnes de couleur ayant déjà conduit à des arrestations injustifiées, accusations ou encore de condamnations, Facebook s’est vu obligé de reconnaitre, malgré lui, la dangerosité de cette technologie. À ce titre, une décision de février 2021 a été rendue dans laquelle Facebook a été accusé pour avoir utilisé des données liées à la reconnaissance faciale sans le consentement des utilisateurs. Ainsi, Facebook a été condamné à verser à ces demandeurs la somme de 650 millions de dollars de dommages-intérêts.

La position de Meta sur la question 

Alors que la maison mère des réseaux sociaux Facebook, Messenger, Instagram et WhatsApp anciennement dénommée Facebook, est récemment devenue Meta, la question est de savoir si cette dernière aussi décidera de renoncer à la reconnaissance faciale. En effet, dans la mesure où Meta s’inscrit dans le métaverse et vise la création d’un monde virtuel qui permettra à chacun de voir son destinataire virtuellement, il est difficile d’imaginer qu’elle s’en passera.  En ce sens, Meta évoque quelques réticences face à cet abandon. Cette disparition de la reconnaissance faciale entraînerait ainsi celle de « l’automatic alt text » (AAT). Cette technologie développée par la nouvelle maison mère favorise les descriptions d’images pour les aveugles et malvoyants. Or, sans la reconnaissance faciale, ce système d’AAT ne pourra plus identifier individuellement les personnes. Il reconnaîtra seulement le nombre de personnes présentes sur une photo. 

Face aux allégations de la lanceuse d’alerte, Frances Haugen, qui affirmait que le réseau social prônait davantage le profit au détriment de la sécurité, Meta a justifié que l’utilisation de la reconnaissance faciale était aussi avantageuse. En effet, Meta investit dans ce système. Cela lui permet de contrôler le contenu et les mauvaises utilisations de ses utilisateurs. D’autre part, cette utilisation quotidienne de la biométrie permet aussi de lutter contre la piraterie. Des arguments en faveur de la reconnaissance faciale mais périlleux pour la protection des données.

Anissa CHEIKH-BRAHIM

 

Sources :

https://www.cbnews.fr/digital/image-facebook-abandonne-reconnaissance-faciale-sa-plateforme-65009

https://www.usine-digitale.fr/article/meta-annonce-la-fin-de-la-reconnaissance-faciale-sur-facebook.N1156607

https://www.leprogres.fr/science-et-technologie/2021/11/02/facebook-va-arreter-la-reconnaissance-faciale-sur-les-photos-et-supprimer-les-donnees

La hausse des prix des appareils reconditionnés due à l’extension de la redevance copie privée aux produits d’occasion

 

Le Parlement a adopté, mardi 2 novembre 2021, une proposition de loi visant à appliquer la redevance copie privée aux produits d’occasion tels que les appareils reconditionnés.
L’instauration de cette redevance provient de la proposition de loi visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique en France (REEN). Ce projet de loi, bien que controversé, a été voté par l’Assemblée nationale puis le Sénat nonobstant la hausse des tarifs des produits de seconde main que cette nouvelle taxe risque d’engendrer.

Pour rappel, l’exception pour copie privée constitue une limite à l’exercice du droit d’auteur. Elle permet selon le Code de la propriété intellectuelle, d’effectuer des copies à usage privé et donc des reproductions à usage privé, sans autorisation.
Cette exception avait été critiquée par les ayants droits dans la mesure où elle dissuadait des personnes d’acheter des œuvres protégées.
Ainsi, si la copie privée existe depuis 1957, la loi “Lang” du 3 juillet 1985 avait institué en France la redevance pour copie privée afin de compenser le préjudice subi par les ayants droits au titre de ces exploitations privées. Une rémunération leur est ainsi versée en compensation.

Le mécanisme consiste à prélever cette rémunération sur les supports vierges d’enregistrement tels que les smartphones, clés usb, disques durs externes, boxe internet et désormais, les produits reconditionnés y seront également assujettis.
Les redevables de cette rémunération sont les fabricants et importateurs de supports d’enregistrements utilisables pour la reproduction à usage privé des œuvres. En réalité, le montant de cette rémunération est répercuté sur les consommateurs.
Il s’agit d’une des grandes critiques faite à l’encontre de cette redevance remise au goût du jour par la loi visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique en France.

Un communiqué du Sénat précise que ce texte « vise à orienter le comportement de tous les acteurs du numérique, qu’il s’agisse des consommateurs, des professionnels du secteur ou encore des acteurs publics, afin de garantir le développement en France d’un numérique sobre, responsable et écologiquement vertueux »Or, de nombreux auteurs dénoncent l’impact de cette loi sur le pouvoir d’achat dans un contexte tendu de hausse généralisée des prix.

Concrètement, cette redevance se traduit par un forfait fixe établi indépendamment du prix de vente, en se référant à la capacité de stockage des produits. A titre d’illustration, « la taxe s’élève à 10,08 euros (TVA comprise) pour un smartphone avec 64 Go de stockage ou plus ». Ce tarif correspond à 4 % du prix moyen de revente des appareils ce qui pose problème selon les professionnels du milieu dans la mesure où les marges brutes sont souvent inférieures à 10 %. 

Ainsi, avec l’extension de cette redevance pour copie privée, les intérêts des ayants droits ont été préférés au détriment de ceux des consommateurs. Une hausse des prix des appareils reconditionnés s’avère inévitable. 

Louise HECKEL

Sources : 

https://www.bfmtv.com/tech/le-parlement-adopte-la-taxe-copie-privee-sur-les-produits-electroniques-reconditionnes_AV-202111020467.html

https://www.presse-citron.net/pourquoi-les-smartphones-reconditionnes-vont-couter-plus-cher/

https://www.nextinpact.com/article/48684/le-senat-adopte-taxe-copie-privee-sur-produits-reconditionnes

https://www.frandroid.com/produits-android/smartphone/1113821_la-taxe-copie-privee-sur-les-smartphones-et-pc-reconditionnes-est-adoptee-combien-cela-va-nous-couter

Dépôt par Nike de 7 marques destinées à l’usage virtuel : une conséquence de l’arrivée du metaverse

 

 

Nike a déposé devant l’USPTO (United States Patent and Trademark Office) une demande de dépôt de 7 marques « utilisables dans un monde virtuel » la veille de l’annonce par l’entreprise Facebook inc. de son changement de nom pour Meta. Ce changement montre la volonté du groupe Meta de se tourner vers ce qu’il qualifie comme « le prochain chapitre de la connexion sociale », le metaverse.

Le metaverse serait un univers digital en 3 dimensions – introduit dans notre paysage technologique au moyen de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée – dans lequel chaque personne pourrait se créer un avatar à travers lequel elle interagirait de manière complètement novatrice avec les autres utilisateurs au moyen de plateformes de jeux, de messagerie, de travail, etc. La création et le succès ces dernières années d’influenceurs virtuels tels qu’Hatsune Miku au Japon laissent de plus comprendre que l’apparence de ces avatars aura une place d’importance au sein de ces interactions.

Les entreprises de mode ont ainsi identifié une occasion à saisir et ont déjà commencé à s’adapter. En effet Balenciaga a déjà conclu un partenariat avec Fortnite pour le design de tenues pour les avatars du jeu mises en ligne le 21 septembre dernier. Nike se prépare aussi à cette ère du métaverse par la création au sein de sa structure de postes de créateurs de matériels virtuels

 La technologie des NFT (à laquelle nous avons déjà consacré une brève le 24 octobre dernier) permet à une personne de revendiquer la propriété d’un élément virtuel en l’enregistrant de manière irréversible sur une blockchain. L’utilisation de cet outil permettrait ainsi aux marques de commercialiser pour les avatars du metaverse des éléments d’habillement accompagnés de l’équivalent virtuel d’un certificat d’authenticité. Gucci s’est déjà saisie de cette opportunité en vendant un sac virtuel plus cher que le même sac dans sa version réelle.

Ainsi, on peut analyser que le dépôt par Nike de ces 7 marques pour l’usage virtuel lui permettrait d’obtenir un monopole d’exploitation de celles-ci sur le metaverse. En associant de plus à cette exploitation la vente d’éléments virtuels affichant ces marques au moyen de NFT, elle pourrait empêcher la reproduction de ces éléments rendue si facile par internet et créer un marché virtuel autour de ces vêtements, chaussures, sacs et autres accessoires de mode dématérialisés. De plus, si ce dépôt aboutit, il permettrait à Nike d’empêcher que des NFTs irréversibles soient déposés sur ses éléments de marque et ainsi en être dépossédé dans le metaverse.

 La possibilité de déposer des marques vouées à l’usage virtuel pose cependant la question de l’organisation de la lutte contre la contrefaçon. Quelle forme serait celle-ci amenée à prendre et comment défendre les droits de ces marques déposées ?
La valeur des entreprises réside en grande partie dans leurs marques déposées. En effet, la marque Nike est déjà évaluée sur l’année 2021 à plus de 42 milliards de dollars. On peut ainsi se demander l’effet que ces dépôts auront sur cette valeur de la société Nike et plus largement de toutes les entreprises de mode faisant le choix de se consacrer au metaverse.

 L’USPTO doit encore évaluer ce dépôt avant de l’accorder. Cet enregistrement, s’il arrive, nous donnera plus d’éléments pour répondre à l’avenir à ces questions.

 

Jean SOUQUET-BASIEGE

Sources : 

https://www.thefashionlaw.com/nike-is-looking-to-the-metaverse-with-a-handful-of-new-virtual-focused-trademarks/

https://blockworks.co/nike-files-to-trademark-virtual-goods-hiring-metaverse-designers/

https://blogfr.influence4you.com/top-5-des-influenceurs-virtuels/

http://master-ip-it-leblog.fr/breves-du-18-au-24-octobre/

https://www.numero.com/fr/mode/balenciaga-fortnite-collection-virtuelle-reelle

https://lareclame.fr/dossier-metaverse-254865

https://www.journaldugeek.com/2021/11/03/nike-veut-entrer-dans-le-metaverse-de-facebook-avec-des-sneakers-en-nft/

https://www.blogdumoderateur.com/top-100-marques-plus-puissantes-2021-interbrand/

https://fr.fashionnetwork.com/news/Nike-depose-des-marques-destinees-a-une-utilisation-virtuelle,1349609.html

L’industrie musicale secouée par l’immixtion de l’intelligence artificielle en matière de plagiat

Source: hiphopcorner

  

C’est un débat redondant, le plagiat dans l’industrie musicale est de plus en plus médiatisé, surtout face à l’émergence de grandes plates-formes musicales comme Spotify, Deezer, Apple Music ou encore Soundcloud.
Pour régler ce problème épineux, l’intelligence artificielle suffit-elle à résoudre le problème ?

L’intelligence artificielle permet d’analyser facilement un morceau en fonction de trois critères afin de déceler un éventuel plagiat: il s’agit du rythme, de l’harmonie et de la mélodie.  Cela a pour conséquence qu’elle puisse s’immiscer dans le domaine du droit d’auteur mettant donc en danger pas mal d’artistes.
Pour se prémunir de cela, Spotify l’an dernier avait l’intention de développer une technologie très innovante. Il s’agissait pour un artiste d’évaluer en temps son morceau tout juste composé et de constater l’analogie avec de centaines des millions de titres enregistrés. S’il s’avérait que sa chanson ressemblait à une autre, il pouvait tout simplement modifier sa création musicale.

Mais comme dans les échecs, il existe un nombre fini de possibilités, par conséquent les morceaux auraient pour finalité de se ressembler quand bien même cela n’émane pas de l’intention de l’auteur. C’est pour cela que Damien Riehl, grand avocat Américain réputé pour plaider pour des procès de contrefaçons musicales, a fini par déposer 400 milliards de mélodies dans le domaine public. Selon lui « Il y a 200 000 mots dans la langue anglaise, mais seulement un nombre limité de tonalités dans la musique pour s’exprimer ».

Le problème étant qu’avec les trois critères immuables de l’intelligence artificielle pour déceler un éventuel plagiat dans l’industrie musicale ne sont pas suffisants. Dans la mesure où seul l’homme peut répondre à une question fondamentale à savoir si la chanson accusée de plagiat véhicule la même intention, le même message. Là où l’intelligence artificielle analyse les éléments techniques de l’oeuvre musicale, elle n’est pas apte à déceler la philosophie de l’œuvre musicale, seul l’homme peut le faire faire. 

Cela fait allusion à la cryptomnésie  qui est un processus cognitif dans lequel une personne a l’impression d’avoir produit une chanson sans savoir qu’elle a été déjà produite par quelqu’un d’autre antérieurement. C’est pour cela que cela peut conduire au plagiat involontaire en droit d’auteur.
C’est notamment le cas de la jeune chanteuse Olivia Rodrigo, une icône mondiale de la pop avec son premier album « Sour » qui a obtenu un  succès planétaire. Nonobstant, elle a fait l’objet très récemment d’allégations de plagiat concernant 11 titres de son album. Pour se dédouaner de toutes ces accusations, elle a accepté sans faire un procès d’ajouter des crédits de deux de ses morceaux « Good 4 U » et « Déjà Vu »  Taylor Swift et Hayley William du groupe Paramore bien qu’elle n’ait jamais collaboré avec elles. Ce qui permettra à ces artistes de toucher des millions de dollars.
Olivia Rodrigo à propos de ces accusations, a récemment déclaré, « Toute musique s’inspire d’une autre. Évidemment, j’écris mes propres paroles sur ma vie en premier lieu. J’ai écrit moi-même les paroles et la mélodie de « Good 4 U » un matin dans la douche. Mais tout artiste s’inspire d’autres artistes venus avant lui. C’est un procédé amusant et magnifique. Rien n’est jamais nouveau en musique. »

 La réelle question pour répondre à ce débat houleux serait de voir si le morceau accusé de plagiat répond à la même finalité que le morceau préexistant. Mais il semble que ce critère est insuffisant au vu des innombrables procès pour plagiat suite à l’avènement de l’intelligence artificielle.  

Cédric Neldé KOSSADOUM

Sources : 

https://www.lesechos.fr/weekend/spectacles-musique/plagiat-la-pop-sous-loeil-de-lintelligence-artificielle-1359452

https://www.20minutes.fr/high-tech/2924299-20201205-spotify-met-point-ia-detecter-plagiat-musiques 

https://www.msn.com/fr-fr/divertissement/celebrites/olivia-rodrigo-r%C3%A9pond-aux-accusations-de-plagiat-rien-nest-jamais-nouveau-en-musique/ar-AAPc7MG

 

COLLECTIF M1 PIDN 2021/2022 

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