Brèves du 1er Mars au 7 Mars 2021

Bonsoir, voici les brèves de la semaine, très bonne lecture à tous !

 

 

Vidéo « Deep fake » de Tom Cruise sur TikTok  : quand la technologie prend le dessus 

 

Cette vidéo TikTok de Tom Cruise a fait le buzz ces derniers jours, car elle montre un deep fake, c’est-à-dire un enregistrement vidéo ou photo réalisé ou modifié grâce à l’intelligence artificielle. En effet, on y voit Tom Cruise jouer au golf. Certes l’acteur aurait très bien pu se filmer dans une telle situation, mais il n’en est rien ici, car la personne que l’on voit n’est pas Tom Cruise! 

Si au premier regard tout semble là (rire, gestuelle, dentition parfaite, sourire), certains détails vendent la mèche. L’acteur de 58ans semble déjà beaucoup plus jeune, et plus grand d’une quinzaine de centimètre. Ensuite, si l’on avance image par image, on peut constater quelques raccords ratés ou bugs visuels. Au moment où l’acteur retire ses lunettes de soleil, son visage est différent le temps d’une seconde, et sa main légèrement transparente. 

Cette vidéo « deep fake » avec Tom Cruise si elle n’est pas méchante, prouve bien une chose: il est désormais impossible de distinguer une fausse d’une vraie vidéo. Même s’il existe des outils puissants basés sur l’intelligence artificielle pour détecter la supercherie, il est souvent trop tard, et le grand public est piégé. En effet, le deep fake (abréviation de « deep learning » et « fake ») fait référence à des contenus faux qui sont rendus très crédibles par l’intelligence artificielle. D’ailleurs, la plateforme qui détecte les deepfakes, Deepware, n’a rien vu à la supercherie de la vidéo Tiktok!

Le développeur Victor Riparbelli estime que « 90% du réalisme vient d’un imitateur de Tom Cruise: cheveux, voix, vêtements etc ». Selon lui, le must est un « face swap », une technique qui utilise l’intelligence artificielle pour cartographier deux visages et les inverser.  Ce dernier estime que si ce deep fake de Tom Cruise est aussi bluffant, c’est parce que « tout est réel sauf les textures du visage », qui sont appliquées par-dessus les expressions faciales de l’imitateur. 

En matière de « deepfake », la technologie a donc pris le dessus, et cela pose problème à l’ère du complotisme et de la manipulation de masse des fausses informations. « Ce n’est pas parce qu’on a le sentiment, à titre personnel, de faire la différence entre les médias inventés et authentiques que nous sommes prêts à laisser tomber. Ce que pense le grand public importe », explique Rachel Tobac, PDG de SocialProof Security. Cette dernière regrette l’absence d’outil grand public pour détecter ce type de fausses vidéos. 

En effet, le deep fake est puni par la loi. Dans les conditions générales d’utilisation de TikTok, on peut lire noir sur blanc qu’il est interdit de « vous faire passer pour une quelconque personne ou entité (…)”.  

Ici, le compte DeepTomCruise est à prendre davantage comme une démonstration technologique plutôt qu’une réel intention d’usurper l’identité de Tom Cruise. L’objectif est surtout de montrer qu’il est désormais impossible de distinguer une vraie vidéo d’une fausse. Cependant, la situation pourrait devenir très inquiétante si des esprits malveillants s’emparaient de ces outils afin de tromper le public, ou encore  se venger (ou harceler) une personnalité.

À l’heure des Fake News, un rapport français alertait déjà en 2018 sur une technologie ayant le potentiel de « faire dire n’importe quoi à n’importe qui, rendant la désinformation indétectable ».  En France, l’exécutif redoute les « deepfake » désignées comme une menace pour la campagne présidentielle de 2022, qui pourrait être entachée par la multiplication de  « faux » quasi indétectables…

 

Audrey NICOLLE

 

Sources

 

 

 

 

La fin des cookies tiers sur Google pour un meilleur respect de la vie privée des internautes.

Aujourd’hui il est difficile de se passer des services gratuits que propose Google, cependant cela n’est pas sans impact sur le respect de notre vie privée dû notamment aux nombreux cookies tiers qui permettent aux entreprises du monde entier de recueillir de nombreuses données sur leurs utilisateurs afin d’optimiser leur ciblage publicitaire. Un marché d’importance pour la firme de Mountain View qui devrait gagner 116,7 milliards de recettes publicitaires nettes en 2021 d’après le cabinet eMarketer.

La firme affirmait pourtant en janvier 2020 qu’elle allait mettre fin aux cookies tiers d’ici l’année 2022. Cette semaine via un billet de blog rédigé par David Temkin, le directeur de la gestion des produits, de la confidentialité et de la confiance des annonces chez Google annonce qu’une fois que cette suppression des cookies tiers serait réalisée qu’elle ne créerait pas « d’identificateurs alternatifs pour suivre les individus lorsqu’ils naviguent sur le Web ».

Google explique cette décision par la volonté de restaurer un climat de confiance avec les internautes qui selon une étude du Pew Research Center sur laquelle s’appuie la firme semble s’être érodé. En effet selon cette étude « 72% des gens estiment que presque tout ce qu’ils font en ligne est suivi par les annonceurs, les entreprises technologiques ou d’autres entreprises » et que « 81% disent que les risques auxquels ils sont confrontés en raison de la collecte de données l’emportent sur les avantages ».  La firme considère ainsi afin qu’Internet continue d’être ouvert et accessible à tous elle doit « faire davantage pour protéger la vie privée, ce qui signifie la fin non seulement des cookies tiers, mais aussi de toute technologie utilisée pour suivre les personnes individuelles lorsqu’elles naviguent sur le Web »

Google ne compte pas pour autant renoncer à la publicité ciblée. En effet David Temkin considère qu’« il n’est pas nécessaire de sacrifier la publicité et la monétisation pertinentes pour proposer une expérience privée et sûre ». Google propose ainsi comme substitut aux cookies tiers son programme « Privacy Sandbox ». Ce dernier est basé sur la méthode « Federated Learning of Cohorts » (FLOC). Elle consiste à proposer aux annonceurs des segments d’audience comprenant des centaines ou milliers de personnes définies en fonction de la navigation des utilisateurs ayant des intérêts similaires. Chaque internaute se retrouve ainsi caché au sein de la masse de personnes constituant le segment d’audience garantissant ainsi un meilleur respect de la vie privée des utilisateurs, ces derniers n’étant plus cibler individuellement comme avec les cookies tiers.

Il n’en demeure pas moins que c’est un véritable bouleversement de l’écosystème du web qui est ici annoncé par Google suscitant l’inquiétude de nombreuses entreprises. L’autorité de la concurrence britannique, la Competition and Markets Authority (CMA) fait notamment une enquête antitrust sur la fin des cookies tiers afin d’en identifier l’impact et notamment vérifier que cela n’entraînera pas un renforcement de la position de dominant de Google. Pour Andrea Coscelli, le directeur général de la CMA « Le projet Privacy Sandbox de Google aura potentiellement un impact très important sur des entreprises d’édition comme les titres de presse, et sur le marché de la publicité en ligne. »

Il est dans tous les cas certain qu’une meilleure protection de la vie privée des internautes ne pourra être que bénéfique pour restaurer la confiance des internautes et pouvoir continuer dans les années futures de bénéficier d’un Internet ouvert et accessible à tous.

 

Florent EL ABIDI

 

Sources

 

 

 

Le désespoir des fans de k-pop face aux milliers de chansons retirées de la plateforme Spotify

 

Depuis ce lundi 1er mars 2021, les auditeurs de k-pop ont vu leurs playlists drastiquement réduites. Ce sont près de 200 artistes dont le contenu a été supprimé de la plateforme dans l’ensemble des pays couverts par le service de streaming.

Le conflit qui oppose la plateforme Spotify au distributeur sud-coréen KakaoM illustre une nouvelle fois le fait que les intérêts des grands acteurs économiques passent avant ceux des artistes et des utilisateurs.

La source de ce conflit réside dans le fait que KakaoM détient les droits de diffusion de nombreux artistes et est en pleine négociation avec Spotify pour un éventuel renouvellement. L’entreprise expliquait : « nous travaillons avec KakaoM depuis un an et demi pour renouveler l’accord de licence mondial, afin que la musique de leurs artistes reste disponible aux 345 millions d’auditeurs de Spotify sur près de 170 marchés à travers le monde. ». Spotify ajoute « Malgré tous nos efforts, l’accord de licence existant a pris fin. Le fait que nous ne soyons pas encore parvenus à un accord mondial est regrettable pour leurs artistes, ainsi que pour les fans et auditeurs du monde entier. Nous espérons que cette perturbation est temporaire et que nous pourrons résoudre la situation rapidement. Nous restons déterminés à travailler avec les titulaires des droits locaux, y compris KakaoM ».

Aussi, après un des négociations difficiles, et en l’absence d’accord, Spotify a-t-il perdu les droits sur le contenu de 200 artistes. Mais quelles sont les sources d’une telle mésentente sur l’exploitation des droits ?

Le 1er février 2021, Spotify lançait son service de streaming musical en Corée du Sud et cherche à réussir sur le marché local avec des morceaux spécialement conçus pour les auditeurs coréens. Or, jusqu’à présent, c’est MelOn, dont KakaoM est le propriétaire, qui est la première plateforme de streaming du pays.

La concurrence est d’ailleurs rude pour l’entreprise suédoise. Elle se heurte à des acteurs déjà bien implantés sur le marché notamment Melon de Kakao Corp., Genie Music sous l’opérateur de télécommunications KT Corp. ou encore le transporteur rival SK Telecom, Flo..

On peut donc y voir une volonté de KakaoM de garantir son monopole sur l’exploitation des œuvres d’artistes de k-pop au bénéfice de sa propre plateforme. Malheureusement, cela se fait au détriment des artistes et du public.

D’après les déclarations de Spotify, le lancement de la plateforme en Corée du Sud n’aurait aucun lien avec l’expiration de son accord de licence mondiale.

La suspension est en effet conforme à la politique de Spotify car ce dernier possède une clause qui l’oblige à conclure des accords nationaux et mondiaux en même temps. Aussi, de trop longues négociations entre KakaoM et Spotify concernant les accords nationaux ont finalement conduit à l’expiration de la licence internationale de Spotify en Corée.

 

Quoi qu’il en soit, les conséquences de cette situation commencent dès à présent à se faire sentir. De nombreux utilisateurs ont annoncé avoir résilié leurs abonnements à Spotify afin de pouvoir écouter tous leurs artistes préférés sur d’autres plateformes.

Les fans crient leur peine sur les réseaux sociaux et implorent les deux entreprises de trouver un terrain d’entente, tandis que les artistes se désolent de la situation et regrettent de voir l’exploitation de leur travail réduite pour des considérations purement commerciales. Une nouvelle fois, l’intérêt des grandes entreprises prime sur celui des artistes et du public.

En attendant que la situation se résolve, si vous souhaitez écouter Hwasa, Mamamoo, The Boyz ou encore IU, vous n’aurez d’autre choix que de vous tourner vers d’autres plateformes pour vos écoutes en streaming !

 

Amelle HOCINE

 

Sources :

 

 

 

 

Twitch publie pour la première fois un rapport de transparence mondial

 

Depuis son lancement en 2011, la plateforme de streaming vidéo détenue par le géant américain Amazon vient de publier son premier rapport de transparence, couvrant la période de janvier à décembre 2020.

Source : blog.twitch.tv

Twitch est devenue un refuge pour différents publics depuis le début de la pandémie de Covid-19, laquelle lui a donné encore plus de visibilité. Mais qui dit visibilité dit naturellement une augmentation du nombre d’utilisateurs et de signalements. Ce constat est d’autant plus évident avec l’arrivée de nombreuses personnalités publiques comme la femme politique américaine Alexandria Ocasio-Cortez, ou encore le journaliste Samuel Etienne. Un renforcement de la sécurité de la plateforme afin de protéger ses 26 millions d’utilisateurs quotidiens semble donc nécessaire.

Ce rapport assurerait une meilleure compréhension des outils mis en œuvre pour garantir la sécurité de la communauté Twitch ainsi que les progrès réalisés par un ensemble d’acteurs, notamment les créateurs, les modérateurs et l’équipe de sécurité interne. Selon ce rapport, plusieurs améliorations ont été apportées en termes de modération.

Quel est le fonctionnement de la modération sur Twitch ?

Un diagramme a été conçu pour exposer les trois niveaux de modération.

Le premier niveau « Sécurité à l’échelle du service » fait référence à la détection automatique des contenus ou comportements jugés inappropriés voire préjudiciables, qui peuvent également être signalés par les utilisateurs, et à l’étude par une équipe de professionnels des signalements pouvant aboutir à des sanctions.

Le deuxième niveau « Sécurité à l’échelle des chaines » renvoie à l’idée que les streamers jouent un rôle important dans la préservation de la sécurité de Twitch. Pour cela, ils ont la possibilité de confier le statut de « modérateur » à leurs membres, statut qui donne accès à des outils de modération sur le chat. Ces derniers sont également accompagnés d’une I.A (AutoMod) introduite en 2016. Comme son nom l’indique, c’est une filtration automatique du chat.

Enfin, le troisième niveau « Sécurité des spectateurs » permet aux utilisateurs de paramétrer eux-mêmes leur filtre de sécurité sur Twitch par la mise à disposition de plusieurs fonctionnalités comme les avertissements sur les contenus, les filtres de discussion ou les outils de blocage.

Quel a été l’impact de ces améliorations ?

L’étude des signalements a permis une mise à jour des Lignes de conduite de la communauté par une meilleure description de certains comportements interdits en matière de nudité et tenue vestimentaire, terrorisme et violence extrême ainsi qu’en matière d’harcèlement et comportements haineux.

Les chiffres montrent que le nombre d’utilisateurs harcelés par un message direct aurait diminué de 70% entre le premier et le dernier semestre de l’année 2020. De plus, le nombre de signalement est passé de 5,9 millions à 7,4 millions et celui de chaînes bloquées de 2,3 millions à 3,9 millions.

Qu’en pense la communauté ?

De nombreux utilisateurs ont fait valoir, en réponse au tweet de Twitch communiquant la publication de ce rapport, que malgré le nombre important d’informations fournies dans ce dernier, cela reste insuffisant. Antoine Vert, streamer et coach Fortnite, nous a fait part de son opinion sur la question, considérant que non seulement les directives sont souvent appliquées de manière inégale mais également que « ce rapport n’est qu’une apparence que Twitch veut se donner, paraitre responsable aux yeux de la communauté, ce qui explique la communication laxiste de ce dernier ».

Il reste à voir si la plateforme de streaming va respecter sa promesse de publier deux rapports de transparence annuels, initiative qui changera éventuellement la position hostile de certains streamers.

 

Corina KIRITA

 

Sources :

 

 

Promotion 2020/2021

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