BRÈVES DU 2 AU 10 DÉCEMBRE 2024

Bonsoir à toutes et à tous,

Les brèves du 2 au 10 décembre 2024 sont en retard pour cause de partiels, mais sont disponibles !

Cette semaine :

👾 Découvrez pourquoi les l’industrie du jeu vidéo se met en grève

🚀 Comprenez l’importance de la réussite du lancement de Vega-C pour l’autonomie spatiale européenne

🇷🇴 Understand the role of social media in the 2024 Romanian elections

📱 Google Pay placé sous supervision par le Bureau américain de protection financière des consommateurs : quelles conséquences pour l’entreprise et les autres plateformes de paiement ?

En vous souhaitant une bonne semaine et une bonne lecture,

Le Collectif 🔆

 

Grève nationale dans l’industrie du jeu vidéo : les salariés se mobilisent contre les licenciements

 

Le secteur du jeu vidéo, longtemps synonyme de croissance et d’innovation, traverse une crise sociale et économique majeure. En effet, en 2024, plus de 14 500 emplois ont été supprimés dans le monde, touchant aussi bien les grands éditeurs que les studios indépendants. Ainsi, en France, la situation est critique pour des acteurs majeurs comme Ubisoft et Don’t Nod confrontés à des plans de licenciements massifs. Pour protester contre ces suppressions de postes et réclamer des conditions de travail plus justes, le Syndicat des Travailleurs du Jeu Vidéo (STJV) a donc lancé un appel à la grève nationale le 12 décembre, avec le soutien de la CGT.

Des licenciements massifs chez Ubisoft et Don’t Nod

Ubisoft est au cœur de cette crise. Après des résultats financiers en forte baisse au premier semestre 2024, l’éditeur français a pris des mesures radicales : la fermeture des serveurs du jeu XDefiant d’ici juin 2025 et la suppression de 277 postes dans ses studios de San Francisco, Osaka et Sydney. En outre, cette décision s’ajoute à d’autres difficultés : le report d’Assassin’s Creed Shakos à février 2025 et les ventes inférieures aux attentes de Star Wars Outlaws. De surtout, des rumeurs de rachat d’Ubisoft circulent également, alimentant l’inquiétude des salariés.

Egalement, le studio Don’t Nod, connu pour ses jeux narratifs comme « Life is Strange », n’est pas épargné. En effet, la direction a annoncé un plan de réorganisation visant à supprimer 69 postes en France. Cette décision, jugée brutale par le STJV, est perçue comme le résultat d’une mauvaise gestion interne et d’un manque de concertation avec les salariés.

Un appel à la grève nationale le 12 décembre

Dès lors, face à cette situation, le STJV a appelé l’ensemble des travailleurs de l’industrie vidéoludique à une grève nationale le 12 décembre 2024, en réponse à l’appel général lancé par la CGT. L’objectif est clairement établi : stopper les licenciements et défendre les droits des travailleurs. Ainsi, l’appel à la mobilisation concerne tous les salariés du secteur, qu’ils soient employés dans des studios de développement, des sociétés d’édition, des écoles de formation ou des entreprises de distribution de jeux vidéo.

Par ailleurs, cette date n’a pas été choisie au hasard car elle coïncide avec les « Video Game Awards », l’un des plus grands événements mondiaux du secteur. Ce choix vise à donner une visibilité internationale au mouvement.

Les revendications des grévistes

  • L’arrêt immédiat des plans de licenciements en cours
  • Le respect du dialogue social
  • Un contrôle renforcé des travailleurs sur les décisions de production

 

Par conséquent, le STJV espère que la mobilisation du 12 décembre permettra de faire pression sur les entreprises mais aussi d’interpeller les pouvoirs publics et l’opinion publique sur la précarisation des emplois dans le secteur des jeux vidéo. L’avenir de ce secteur fructueux semble ainsi inéluctablement assujetti à la condition même de travail de ses acteurs !

Céliane FERRIN

Sources :

https://www.presse-citron.net/pourquoi-le-jeu-video-va-refaire-greve-ce-12-decembre/ 

https://www.sudouest.fr/sciences-et-technologie/jeux-video/jeux-video-tous-les-salaries-appeles-a-une-greve-nationale-le-12-decembre-22422762.php 

 

 

 

 

Lancement réussi pour Vega-C : une victoire pour l’autonomie européenne en matière spatiale

 

Jeudi dernier été marqué par le retour de Vega-C dans l’espace, lancé depuis le Centre Spatial Guyanais à Kourou ; un soulagement pour le secteur spatial européen.

Un lancement crucial pour la continuation de la mission Sentinel-1

Haut de 35 mètres, pesant 210 tonnes et capable d’amener jusqu’à 2,3 tonnes de charge utile en orbite polaire (700km d’altitude), le lanceur léger européen transportait le satellite d’imagerie radar Sentinel-1C, composante de la constellation de l’Union Européenne Copernicus, visant à l’observation de la Terre. Remplaçant le satellite Sentinel-1B, qui a connu en août 2022 une défaillance technique, le Sentinel-1C fait partie de la mission Sentinel-1 comprenant deux satellites jumeaux placés sur une même orbite, et équipés d’une technologie capable de fournir des images de la surface de la Terre par tous temps, essentielles notamment pour la surveillance de l’évolution du changement climatique, de la cartographie des ressources naturelles ou du suivi du trafic maritime.

La fin d’une crise de l’autonomie européenne d’accès à l’espace

Ce lancement réussi de Vega-C constitue un soulagement en matière d’accès européen à l’espace, mettant fin à une « crise des lanceurs » entamée il y a deux ans par son incapacité à atteindre l’orbite visée, menant à la destruction de deux satellites Pléiades Neo, ainsi que par par la mise à la retraite du lanceur lourd Ariane 5 et le retard pris par son successeur Ariane 6.

Cette crise avait en effet contraint les acteurs du spatial européen à se tourner vers les États-Unis et le lanceur Falcon 9 de SpaceX pour poursuivre l’envoi de satellites.

Se félicitant du retour du lanceur léger dans l’espace, Toni Tolker-Nielsen, directeur du transport spatial de l’Agence Spatiale Européenne (ESA en anglais) considère que ce succès « marque une avancée cruciale, qui réaffirme l’accès indépendant de l’Europe à l’espace. Avec le retour en vol de Vega-C et le lancement inaugural d’Ariane 6 en juillet, nous sommes dans une excellente position pour aller de l’avant ».

La réussite de cette mission est aussi une illustration de la fructueuse coopération industrielle européenne. Le programme Sentinel est en effet le fruit d’une collaboration entre l’ESA, la Commission européenne, et un consortium de plus de 70 entreprises mené par Thales Alenia Space et Airbus Defence and Space ; le programme Vega-C étant quant à lui détenu par l’ESA, l’entreprise aérospatiale italienne Avio en étant son maître d’oeuvre et concepteur, et Arianespace son prestataire de service de lancement dans le cadre du déploiement de Sentinel-1-C.

Ce lancement permet ainsi de clôturer une année réussie pour les lanceurs européens et d’en ouvrir une nouvelle, quatre lancements de Vega-C étant prévus pour 2025, et six pour Ariane 6.

Gabriel COUSIN

Sources :

https://www.lesechos.fr/industrie-services/air-defense/espace-la-fusee-vega-c-a-reussi-a-mettre-en-orbite-le-satellite-sentinel-1c-2136218

https://www.cieletespace.fr/actualites/la-fusee-europeenne-vega-c-reussit-son-retour-en-vol

https://cnes.fr/projets/vega-c

https://www.esa.int/Space_in_Member_States/France/Double_victoire_pour_l_Europe_Sentinel-1C_et_Vega-C_ont_pris_leur_envol

https://spacenews.com/vega-c-successfully-returns-to-flight/

 

 

 

 

The Unprecedented Romanian Elections and the Role of Social Media Platforms in Threatening Democracy

 

In 2024, Romania’s presidential elections became the epicenter of a political earthquake, triggering debates about foreign interference, the manipulation of social media, and the state of democratic integrity in Europe. The unexpected annulment of the election’s first round by Romania’s Constitutional Court, in response to allegations of Russian interference, not only shocked the political landscape but also highlighted growing concerns about the role of digital platforms in modern electoral processes. As social media becomes a central pillar of political campaigns, it poses a significant challenge to the transparency and fairness of elections across the world.

The Romanian Elections: A Shocking Turn of Events

The 2024 Romanian presidential elections began with a dramatic twist. Călin Georgescu, a far-right nationalist candidate with pro-Russian leanings, unexpectedly led the first round of voting. Despite his claim of no campaign budget, Georgescu’s rise was largely fueled by a viral campaign on TikTok. His victory was soon overshadowed by revelations from Romanian intelligence agencies, which suggested that a coordinated foreign operation, likely from Russia, manipulated social media platforms to boost his candidacy. This influence campaign, involving large sums of money and a network of covert influencers, prompted the Romanian Constitutional Court to annul the results of the first round. The court declared the election process invalid, citing procedural issues and the distortion of the vote due to foreign interference. As a result, the country faced the prospect of rerunning the entire election, a decision that left Romania in a political crisis.

The allegations of foreign interference were particularly concerning given Romania’s strategic position in the European Union and NATO, and the country’s history of pro-Western policies. The involvement of Russian-backed entities in manipulating Romania’s elections raised alarms not only about the security of the democratic process in Romania but also about the broader threat of external influence on European politics.

The Role of Social Media Platforms and the Threat to Democracies

Social media platforms, particularly TikTok, played a pivotal role in the unfolding of the Romanian election. With over 8.9 million users in Romania, TikTok has become a powerful tool for political candidates. Georgescu’s campaign, in particular, relied heavily on the viral potential of TikTok, where his content reached millions of users, many of whom were unaware of the underlying campaign tactics. These included the use of influencers and coordinated messaging, some of which lacked proper disclosure, raising significant ethical concerns.

The use of TikTok in political campaigns has drawn attention to the darker side of social media’s influence on democracy. Platforms like TikTok, which excel at pushing content to large audiences through their recommendation algorithms, have been criticized for their role in spreading disinformation, promoting political polarization, and amplifying extremist views. The Romanian case serves as a stark reminder of how digital platforms can be exploited by foreign actors to sway public opinion, manipulate election outcomes, and undermine democratic integrity.

The issue is compounded by the difficulty of regulating content on these platforms. TikTok’s algorithm prioritizes engagement over the accuracy or credibility of the content, making it a fertile ground for the spread of misleading or harmful information. Despite attempts to regulate political content, including bans on paid political advertising, the effectiveness of such measures has been limited. This is particularly concerning in countries with volatile political landscapes, where social media campaigns can quickly gain traction and influence electoral outcomes.

The role of the European Commission through the Digital Services Act

In response to the Romanian election controversy, the European Commission has taken an active role in addressing the threat posed by social media platforms like TikTok. The Commission has sent multiple urgent requests for information to TikTok regarding its involvement in the Romanian elections. These requests, made under the Digital Services Act (DSA), demand transparency from the platform about its role in amplifying content that may have been influenced by foreign state actors. The Commission has also ordered TikTok to freeze and preserve all relevant data, including internal documents related to political content, in order to assist investigations into possible violations of EU laws.

The European Commission’s involvement marks a significant step in the EU’s efforts to tackle the growing influence of social media on democratic processes. The DSA, which came into effect in 2024, aims to regulate digital platforms and ensure that they operate transparently, particularly in the context of political campaigns. The Commission’s actions are part of a broader strategy to safeguard democratic values across the EU, ensuring that platforms are held accountable for their role in shaping public discourse and election outcomes.

The scrutiny of TikTok is particularly notable, given the platform’s Chinese ownership and its growing influence in Western democracies. The European Commission has already indicated that it will take a firm stance on regulating platforms that allow foreign interference and disinformation to flourish, with potential sanctions, including the suspension or even a ban, being discussed. The EU’s response to the Romanian election scandal could set a precedent for how digital platforms are treated in future elections across Europe.

The need for further regulations regarding social media platforms

The 2024 Romanian presidential election has highlighted the complex and growing threats posed by social media platforms to democratic systems. The annulment of the election results due to foreign interference serves as a wake-up call for governments around the world, especially in Europe, about the dangers of digital manipulation. The role of TikTok in the Romanian elections demonstrates how easily foreign actors can exploit social media to influence political outcomes, raising urgent questions about the responsibility of platforms in moderating content and ensuring transparency.

As the European Commission steps up its efforts to regulate social media platforms through the Digital Services Act, the hope is that stronger oversight will help protect the integrity of future elections. However, the Romanian case underscores the need for continued vigilance, both in terms of regulating online content and ensuring that democratic institutions are resilient enough to withstand such external pressures. In an age where digital platforms shape the political landscape, safeguarding democracy requires constant adaptation to new challenges and threats.

Jade BOBOCESCU-DARDE

Sources :

https://www.euronews.com/my-europe/2024/12/06/romanian-constitutional-court-blocks-presidential-run-off 

https://edmo.eu/edmo-news/analysis-of-the-2024-romanian-presidential-elections-the-role-of-social-media-and-emerging-political-trends/ 

https://www.france24.com/en/live-news/20241206-%F0%9F%94%B4-romania-s-top-court-annuls-first-round-of-presidential-vote-won-by-far-right-s-calin-georgescu 

https://www.euronews.com/my-europe/2024/12/06/eu-demands-urgent-answers-from-tiktok-about-possible-foreign-interference-in-romanian-elec 

 

 

 

 

Google Pay placé sous supervision par le Bureau américain de protection financière des consommateurs (CFPB)

 

Vendredi 6 décembre, la plateforme de paiement en ligne de Google a été placée sous supervision fédérale suite à près de 300 plaintes de consommateurs. Ces plaintes mettent en lumière des cas d’escroqueries, de transactions non autorisées ou encore de fraudes sur la plateforme. Le CFPB est par cette mesure en capacité d’enquêter sur les activités de l’entreprise pour s’assurer des respects des règlementations.

Une décision motivée par la protection des consommateurs

Google Pay, la solution de paiement en ligne de Google, est depuis plusieurs années un acteur clé du paiement numérique. Mais sa popularité s’est accompagnée de responsabilités importantes tirées des réglementations financières en matière de sécurité et de protection du consommateur. Les plaintes déposées auprès du CFPB lui ont permis de révéler des failles potentielles dans la gestion des transactions impactant la protection des utilisateurs.

La décision de placer la plateforme sous supervision directe donne au Bureau la capacité de mener des enquêtes approfondies sur les pratiques de l’entreprise, Google a immédiatement fait appel de cette décision.

Les conséquences pour l’entreprise Google

Cette supervision pourrait entraîner des changements significatifs pour Google Pay, notamment en matière de transparence et de gestion des risques. Le CFPB est effectivement en mesure d’exiger des améliorations dans les systèmes de détection des fraudes, la gestion des litiges ou encore l’information des utilisateurs.

Google, en tant qu’acteur majeur du secteur devra donc démontrer son engagement envers les consommateurs et rétablir leur confiance. À terme, des sanctions ou des recommandations du CFPB pourraient impacter son fonctionnement. Pour les utilisateurs, cette supervision est une bonne nouvelle. Elle montre que leurs préoccupations sont prises au sérieux et qu’ils peuvent compter sur des instances pour les protéger en cas de problème.

Un message fort pour les autres plateformes de paiement

Cette affaire dépasse le cadre de Google Pay. Elle envoie un message fort à toutes les entreprises du secteur des paiements en ligne : elles doivent redoubler d’efforts pour protéger leurs clients. Avec la croissance rapide de ce marché, les régulateurs comme le CFPB surveillent de plus en plus étroitement ces services.

Louise PARENT

Sources :

https://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/apple-pay-et-google-pay-bientot-regules-comme-des-banques-aux-etats-unis-2133466

https://www.usine-digitale.fr/article/les-etats-unis-placent-google-pay-sous-supervision-le-groupe-fait-appel.N2223837

https://www.boursorama.com/bourse/actualites/l-autorite-de-regulation-americaine-place-google-payment-sous-surveillance-l-entreprise-intente-une-action-en-justice-fa1da331fe954c4c93ee75cec88e9a8c

 

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