BRÈVES DU 21 AU 26 JANVIER 2025

Bonsoir à toutes et tous !

Les brèves du 21 au 26 janvier sont disponibles.

Cette semaine :

👗 No professional cameras allowed at the latest Jacquemus’ show : discover the artist’s new approach to fashion shows

🇫🇮 Finland joins the Artemis Accords : what does the country have to offer for Moon exploration ?

🎖️ Vous n’avez pas pu assister aux dernier colloque de l’Armée de l’Air et de l’Espace à l’École militaire sur la supériorité aérienne et la maîtrise de l’espace ? Rattrapez donc l’évènement avec un résumé complet des 3 tables rondes

🇺🇸 Découvrez les raisons derrière l’interdiction de TikTok aux États-Unis

En vous souhaitant une bonne semaine et une bonne lecture,

Le Collectif 🔆

 

Jacquemus reinvents Fashion Week with an iPhone-only show

 

On Sunday, January 26, 2025, during Paris Fashion Week, Jacquemus made a bold statement with an innovative and tech-forward approach. For his Fall/Winter 2025 show, titled La Croisière, Simon Porte Jacquemus opted to forego professional cameras, choosing instead to capture every moment exclusively using iPhone 16 Pro Max devices.

In collaboration with Apple, the designer used a team of fifteen iPhones to film the entire show in stunning 4K at 120 frames per second, with Dolby Vision. The advanced features of the device, including cinematic slow motion and a powerful telephoto lens, brought out the finest details of the collection. This bold choice was not just a showcase of cutting- edge technology but also a declaration that fashion can embrace everyday tools to push its boundaries.

The show took place in the iconic apartment of Auguste Perret, a historic location in Paris’s 16th arrondissement. This unique setting created an intimate and immersive atmosphere, blending the elegance of classic architecture with the modernity of digital technology. Among the 45 invited guests were notable figures such as Léna Situations or François Civil, who experienced firsthand this seamless mix of tradition and innovation.

For those who couldn’t attend in person, the event was streamed with a slight delay and condensed into a 10-minute reel shared on Instagram. These digital-first choices highlight Jacquemus’s commitment to accessibility and his mastery of social media to engage a global audience. Known for his modern approach to communication, particularly on Instagram, the designer once again proves he is a trailblazer in the industry.

This initiative is part of a broader trend of smartphones taking center stage in artistic creation. From The Weeknd’s Dancing in the Flames music video, filmed on the iPhone 16 Pro, to Steven Spielberg’s earlier experiments in 2022, Jacquemus and Apple have pushed the boundaries further, demonstrating that even an event as prestigious as Fashion Week can embrace bold and accessible digital innovation.

Beyond being a marketing success, this project represents a new era in fashion: one that is more digital, immersive, and ready to break the rules. With La Croisière, Jacquemus reaffirms his position as a visionary, seamlessly merging technology and creativity to redefine the luxury experience.

Céliane FERRIN

Sources :

https://www.vogue.com/article/jacquemus-spring-2025-shot-on-iphone?

https://www.presse-citron.net/a-la-fashion-week-end-de-paris-ce-grand-designer-fait-sensation-grace-a-liphone/

 

 

 

 

Finland joins the Artemis Accords for Moon exploration

 

On January 22, 2025, Finland became the 53rd nation to sign the Artemis Accords, underscoring its commitment to peaceful and cooperative space exploration. The signing ceremony took place during the Winter Satellite Workshop 2025 in Espoo, with Minister of Economic Affairs Wille Rydman representing Finland. This move aligns Finland with international efforts to promote responsible behavior in space activities.

Established in 2020 by NASA and the U.S. Department of State, the Artemis Accords set forth principles for safe and transparent exploration of outer space, including the Moon, Mars, and other celestial bodies. Building upon existing international space treaties, the Accords emphasize peaceful collaboration, transparency, interoperability, and the sustainable use of space resources. They aim to create a framework that facilitates international partnerships and ensures the responsible conduct of space activities. 

By joining the Artemis Accords, Finland aims to strengthen its ties with the United States and other allied nations, opening new opportunities for its space sector within the Artemis program and beyond. Finnish companies and institutions, renowned for their innovations in Earth observation and navigation, are poised to benefit from expanded international partnerships under this framework. Notably, Finnish company Nokia is contributing to the Artemis program by developing a lunar LTE/4G communication system set to be deployed under NASA’s Commercial Lunar Payload Services initiative.

Despite the collaborative intentions of the Artemis Accords, critics argue that the Accords may reinforce U.S. dominance in space exploration, potentially sidelining non-signatory nations and alternative international frameworks. Concerns have been raised about the potential for territorial claims and the militarization of space, despite treaties prohibiting such actions. This situation underscores the strategic importance of space for various nations and hints at a new geopolitical frontier.

Finland’s accession to the Artemis Accords marks a significant step in its space exploration endeavors, aligning it with international partners committed to peaceful and cooperative activities in outer space. While the Accords aim to establish a framework for responsible behavior, ongoing discussions about inclusivity and the balance of power in space exploration continue to shape the future of international space law.

Jade BOBOCESCU-DARDE

Sources :

https://spacenews.com/finland-signs-artemis-accords/ 

https://www.space.com/the-universe/moon/finland-becomes-53rd-country-to-join-the-artemis-accords-for-moon-exploration

https://www.openaccessgovernment.org/finland-signs-artemis-accords-joining-the-collaborative-space-exploration-effort/187886/

https://spacewatch.global/2025/01/finland-becomes-newest-artemis-accords-signatory/

https://www.theguardian.com/science/2024/oct/20/nasa-artemis-accords-space-diplomacy 

https://www.thetimes.co.uk/article/iron-curtain-in-orbit-china-and-the-us-in-race-for-space-supremacy 

 

 

 

 

Colloque de l’Armée de l’Air et de l’Espace : « Supériorité aérienne et maîtrise de l’espace » : retour en profondeurs sur un colloque de haute voltige à l’École militaire

 

Les étudiants du M1 PIDNE ont assisté au colloque annuel de l’Armée de l’Air et de l’Espace sur la supériorité aérienne et la maîtrise de l’espace, organisé par le Centre des Etudes Stratégiques Aérospatiales (CESA) qui s’est tenu le 23 janvier 2025 à l’école militaire à Paris.

La principale cause de la prolongation du conflit russo-ukrainien réside dans l’incapacité des deux camps d’acquérir la supériorité aérienne. Doctrine militaire dépassée du côté russe, manque de profondeur matérielle et d’effectifs du côté ukrainien, et surtout technologie trop ancienne. Autant de facteurs qui entrainent peu à peu cette guerre dans un conflit sanglant qui s’enterre dans tous les sens du terme, révélant à nouveau l’importance de la supériorité aérienne dans les conflits armés modernes.

De plus, l’émergence de nouvelles technologies en très haute altitude et dans l’espace pose un nombre colossal de nouvelles problématiques, autant sur le plan stratégique, technique, diplomatique que juridique. Ballons de reconnaissance, armes hypervéloces, tir chinois contre leurs satellites, coopérations avec des entreprises privées sur le plan de la défense, autant de nouvelles composantes avec lesquelles les forces armées doivent composer.

Pour réfléchir à ces problématiques, le colloque se décomposait en trois tables rondes orientées sur les milieux aériens, de la très haute altitude et de l’espace :

  • L’importance de la supériorité aérienne.
  • La conquête de la très haute altitude, facteur clé de domination.
  • L’espace : défis et opportunités pour l’AAE.

Première table ronde

La première table ronde, modérée par M. Elie Tenenbaum, directeur du Centre des études de sécurité près l’Ifri, a permis au Lieutenant-colonel Adrien Gorremans de rappeler la définition conceptuelle et historique de la supériorité aérienne, ainsi que son importance capitale dans les conflits depuis les débuts de l’aviation.

Axée sur une dualité entre la supériorité offensive (ou positive) et défensive, la supériorité aérienne est décrite depuis 1943 et formalisée principalement par Josh Ashley Warden dans les années 80. La supériorité défensive, principalement théorisée par la doctrine de l’URSS, et qui consiste à protéger ses forces des interventions aériennes ennemies, n’est pas suffisante, et dès le débarquement, avec non moins de 14 000 sorties aériennes, les alliés développent la supériorité aérienne offensive qui consiste en l’application d’une domination à outrance pour empêcher l’ennemi d’utiliser l’air de quelconque manière.

L’importance de cette dualité s’est illustrée à de nombreuses reprises, la bataille de Midway pendant laquelle la marine japonaise perd pendant 5 petites minutes la supériorité aérienne, et ainsi 3 de ses portes avions. Et plus récemment la guerre en Ukraine. Cette analyse conduit le Lieutenant-colonel à cette conclusion : quelque soit le prix d’acquisition de la supériorité aérienne, il sera toujours inférieur au coût de son absence.

Le général Vincent Chusseau, sous-chef plans programmes de l’état-major de l’AAE, détaille sa vision éclairée de la supériorité aérienne offensive. La capacité de neutraliser les moyens adverses, d’ouvrir une brèche et d’en profiter de manière à rompre la volonté de l’adversaire à poursuivre les hostilités. Tout cela passe par l’aptitude des forces à nettoyer l’air et mener des attaques dans la profondeur, à très grande vitesse, à très basse altitude, mais aussi à recueillir des informations critiques. Il revient ensuite sur la doctrine défensive et insiste sur l’importance de posséder des moyens de destruction des forces adverses grâce à la détection, l’identification, et l’engagement contre les menaces. Mais aussi, passivement, sur l’efficacité de mesures destinées à réduire les effets des attaques adverses, en rendant les forces mobiles et grâce à des techniques de dispersion des atouts stratégiques.

Puis, intervention de Heather Penney, Senior Fellow près le Mitchell Institute (à distance), est revenue sur l’impact désastreux de l’absence de supériorité aérienne en Ukraine. Dans les deux camps, elle a été prise pour acquise, et malgré leurs effort la guerre s’enlise dans une confrontation qui ressemble de plus en plus à la guerre de tranchées de la Première Guerre Mondiale. En cause, les mentalités et la doctrine russe, les réserves des alliés de l’OTAN du début du conflit pour autoriser à l’Ukraine des frappes paralysantes de l’autre côté de la frontière, mais aussi l’absence de profondeur stratégique et matérielle (surtout de munitions).

Enfin, panorama de la situation de la supériorité aérienne dans le conflit au Moyen-Orient par Pierre Razoux, directeur académique de l’Institut Fondation méditerranéenne d’études stratégiques. D’abord l’Iran n’est plus en situation de défendre son espace aérien, hormis des zones très limitées au-dessus de sa capitale, le détroit d’Hormuz, et les productions de pétrole. Leur matériel est dépassé technologiquement et ils ne comptent plus que sur la dissuasion cybernétique, les drones, et les missiles balistiques longue portée. Les pays du Golf ont beaucoup de moyens matériels avec pas moins de 520 chasseurs de premier rang, mais n’ont pas les pleines capacités de les utiliser. Ni la volonté de rentrer dans un conflit international, surtout que même diminué, l’Iran n’a que 2 ou 3 sites à viser par pays pour les paralyser entièrement. La logique est donc de s’en remettre à leurs contractants occidentaux pour leur protection. Israël possède des moyens colossaux et les utilise avec une précision redoutable, 320 chasseurs, un énorme arsenal, et un bouclier multicouche en défense anti-missile. Depuis la chute du régime Syrien, Israël bénéficie d’un corridor aérien direct pour l’Iran et misent sur la destruction des bases anti-aérienne. Seul bémol à cette supériorité étouffante apparente, c’est le manque de munitions, notamment pour les équipements anti-missiles qui sont lourdement mis à l’épreuve par les Iraniens. Ces derniers mènent une guerre d’usure, sans dépasser le seuil de saturation des défenses israéliennes, mais les forçant à utiliser le plus de munitions possibles. On estime que l’Iran dispose d’assez de ressources pour deux frappes dépassant ce seuil à l’heure actuelle.

Les intervenants sont ensuite revenus plus en profondeur sur la question du manque de munitions sur les deux théâtres de guerre principaux, avec des besoins souvent sous-évalués, notamment avec un facteur 3 en Ukraine. Puis le général Chusseau a exprimé son idée de l’évolution de la supériorité aérienne sur trois axes :

  • La supériorité dans l’engagement, avec le maintien de la capacité de rentrer en premier sur le territoire de l’adversaire de manière discrète et rapide. Ce qui implique une évolution des appareils et des capteurs. Des accompagnants avec des charges électriques, des drones furtifs. Et créer de la masse pour faire saturation.
  • Supériorité décisionnelle, amélioration de l’efficacité des boucles de commandement pour permettre une plus grande réactivité.
  • Supériorité informationnelle, et numérique, avec les données, les informations et les services. Aller de la coopération vers une collaboration avec des partenaires de confiance. Mettre en commun les ressources et optimiser les boucles pour communiquer avec les alliés et les autres corps d’armées.

La supériorité aérienne de demain se construira par un effort de longue haleine et la collaboration. Pour répondre à ces enjeux, l’armée de l’air et de l’espace doit se transformer.

Deuxième table ronde

La deuxième table ronde aborde l’enjeu nouveau de la Très Haute Altitude (THA) et de toutes les perspectives que sa conquête par les acteurs militaires implique. Elle est modérée par le Colonel Jérôme Clech, titulaire de la chaire « Supériorité Aérienne » du CESA.

Le général Alexis Rougier, officier général « très haute altitude » de l’état-major de l’AAE présente la notion avec beaucoup de pédagogie. C’est une zone grise autant physiquement que juridiquement, à peu près entre 20km et 100km du plancher des vaches. Extrême limite du milieu aérien, et sans limite physique avec l’espace autre que la ligne Karman. Sans limite juridique, puisque la Convention de Chicago ne précise pas de limite d’altitude, et le traité de l’espace de 1967 ne délimite pas son champ d’application physique. C’est dans cette zone que l’on observe une montée en puissance des États, notamment des puissances nucléaires. Avec l’affaire du ballon chinois, le grand public a pu prendre conscience de l’importance de ce nouveau milieu. Plus les technologies se développent, plus les armées entrent en capacité de voler vite et haut. 3 avantages en découlent :

  • Une allonge colossale, les HAPS (ballons) sont capables de faire le tour de la Terre, les armes hypervéloces (supersoniques ou hypersoniques) ;
  • La permanence, quand un avion classique peut tenir entre 24h et 48h au maximum dans les airs, les HAPS tiennent plusieurs mois ;
  • Et la survivabilité, soit par l’altitude, au-dessus ou en dessous des moyens de détection, et hors de portée de la plupart des moyens d’intervention classiques, soit par la vitesse.

Or la souveraineté n’existe que si l’on est capable de la faire appliquer, dans ce genre de milieu, les capacités de manœuvrabilité et d’accès restreignent cette possibilité. L’enjeu est donc d’arriver au triptyque : détecter, intercepter, agir.

Pour cela, Franck Lefevre directeur technique général de l’ONERA, développe un certain nombre d’armes à vitesse extrême, supersonique (entre Mach 3 et Mach 5) et hypersonique (de Mach 5 à Mach 12 pour le projet le plus rapide). Planeurs ou missiles, il délivre une présentation technique des nouvelles armes de ce milieu. Tout cela avec une application très intéressante de l’IA, puisque les matériaux nécessaires pour atteindre de telles vitesses doivent parfois résister à des températures de 3700°C, l’IA permet aux chercheurs de trouver la composition chimique idéale. Développement également d’un nouveau type de radar, le Nostradamus, qui détecte spécifiquement le plasma généré par les engins supersoniques au moyen d’un « philtre météorite ».

Nicolas Multan, CEO Directeur de HEMERIA, présente la technologie BALMAN développée par son entreprise. C’est une technologie de ballons stratosphériques manœuvrant. Après le rachat d’une filiale de Zodiac qui fournissait le CNES en ballons dérivants depuis 50 ans, Hemeria a lancé son projet. Le ballon est composé d’une enveloppe extérieure et d’un ballonnet, qui en se gonflant et se dégonflant, fait osciller l’ensemble entre les couches de l’atmosphère pour manœuvrer dans les vents atmosphériques. Il est équipé d’une nacelle bardée de radars et de composants optiques nécessaires à la collecte d’information. Après un premier vol concluant au mois de novembre, il espère de nouvelles autorisations pour tester le prototype, l’objectif étant notamment la commercialisation à l’international. De nombreux États ont manifesté leur intérêt pour ce projet à la pointe de la technologie, et à un coût raisonnable, rapporté à son apport assez révolutionnaire.

La France a la chance de bénéficier de capacités avec des liens technologiques, notamment dans le spatial, et d’une base industrielle très active. Nous possédons tous les éléments pour devenir de véritables pionniers dans le milieu de la très haute altitude.

Troisième table ronde 

Modérée par le Lieutenant Anne Maurin doctorante du CESA, cette dernière table ronde aborde le milieu spatial et ses nouveaux enjeux. L’utilisation de plus en plus importante des services spatiaux implique de nouvelles menaces et de nouveaux dangers dont il faut se protéger.

Le général 2S Philippe Steininger, conseillé militaire du Président du CNES évoque une rupture stratégique caractérisée par la généralisation et l’essor impressionnant de l’utilisation des technologies spatiales pour les opérations militaires, l’usage qui était jusqu’à récemment réservé aux stratèges et officiers supérieurs est désormais le quotidien de toutes les forces, ce qui implique une maîtrise du sujet par tous. Mais aussi par le gain d’efficacité et la contribution nette des données d’origine ou transitant par une plateforme spatiale, au niveau tactique.

Et enfin, par la remise en cause par le spatial d’un outil stratégique essentiel, l’effet de surprise par dissimulation, ce qui implique pour les chefs de guerre d’aujourd’hui et de demain de se baser sur de nouvelles stratégies comme le concept britannique de « deception » se basant sur une sorte de mise en scène dissimulant l’opération réellement préparée, ou la vitesse d’exécution.

Selon lui les progrès technique spatiaux sont tels qu’ils bouleversent l’art militaire, comme l’avait fait à l’époque l’émergence de l’aviation. Tous ces progrès ne sont pas suivis du point de vue juridique, le corpus est daté et fragmenté qui n’est pas à la hauteur des enjeux futurs, ce qui permet certes un développement libéré, mais ne favorise pas la conduite de relation apaisées.

Pour finir, intervention très attendue du commandant de l’espace, le général Philippe Adam, occasion de revenir sur l’extension de la conflictualité dans l’espace et la nécessité de maîtriser ce domaine, ce qui constitue la raison d’être du CDE. Le général de rappelle avec une touche d’humour qu’il est chargé du plus grand théâtre opérationnel des armées, infini et en constante extension, dont la difficulté principale réside dans le partage avec d’autres acteurs, qui diffèrent des autres milieux en raison de son statut juridique particulier.

Ainsi, les stratégies appliquées au domaine aérien ne sont pas transposables au milieu spatial, tant pour des raisons physiques qui résultent de la manœuvrabilité, ou plutôt des limites de la manœuvrabilité des plateformes spatiale, que de la nature même de ces plateformes, non-habitées, mais qui constituent des objectifs stratégiques d’une grande valeur et d’une spécificité indéniable.

3 volets permettent d’appréhender la maîtrise de l’espace : détection, pour éviter la surprise, à l’aide de capteurs militaires et de partenariats avec les nouveaux coopérateurs privés ; comprendre, à l’aide des services de renseignements et en formant les personnels aux techniques et problématiques spatiales pour acquérir de la compétence dans le secteur ; agir, en développant des capacités de protéger nos avantages en orbite et de contrer les manœuvres hostiles de manière adaptée).  Pour cimme faire, les coopérations multilatérales et bilatérales en Europe et à l’international s’imposent comme des évidences, mais présentent de nouvelles problématiques avec notamment des questions de souveraineté. On peut citer à ce titre le cas de l’intervention de Starlink en Ukraine. Le général se questionne sur la congestion des orbites et les disputes avec des rivaux stratégiques. Il faut mettre en œuvre les décisions d’intervention dans le respect des règles d’engagement.

La mise en œuvre de l’action doit se concilier avec la résilience et l’obsolescence anticipée, produire en série et ne pas s’épuiser en cherchant une supériorité permanente, mais s’appuyer plutôt sur une maîtrise du milieu. S’appuyer aussi sur de nouveaux acteurs pour contrôler des avantages militaires, notamment avec l’apparition de systèmes et services fournis par des partenaires de confiance, dans la limite du recours à la force qui ne peut être sous-traitée.

Ange ANTONSANTI

 

 

 

 

Tiktok banni aux Etats-unis

 

Le réseau social TikTok traverse une crise majeure aux États-Unis : une loi signée par Joe Biden en avril 2024 impose à ByteDance, la maison mère de TikTok, de vendre l’application à des investisseurs américains. Donald Trump avait déjà tenté de bannir l’application en 2020 lors de son premier mandat. L’administration Biden a ensuite poursuivi cette ligne dure envers la splateforme chinoise : la principale préoccupation concerne la sécurité des données des utilisateurs américains. TikTok avait proposé le « Project Texas », un plan de 1,5 milliard de dollars visant à garantir l’indépendance de ses opérations américaines. Cette solution a cependant été rejetée par l’administration Biden, menant le Congrès à finalement voter en avril 2024 une loi contraignant ByteDance à vendre TikTok. Ce texte, soutenu par les deux partis, fixait un délai de neuf mois pour la cession.

La Cour suprême a validé cette loi qui fixait une date limite au 19 janvier 2025. TikTok a pris les devants en désactivant son service le 19 janvier, puis Donald Trump est intervenu à la veille de son investiture pour sauver l’application : le président élu a promis un décret présidentiel accordant un sursis à la plateforme. Il propose que ByteDance cède 50% du réseau social à des partenaires américains. Oracle apparaît alors comme le repreneur favori pour superviser l’algorithme et la gestion des données, même si d’autres acteurs se positionnent également, comme Microsoft., et la valorisation estimée de TikTok atteint 200 milliards de dollars.

Le ministère chinois des affaires étrangères ayant assoupli sa position sur une possible vente, les créateurs de contenus américains s’adaptent à cette situation incertaine : certains migrent par exemple vers d’autres plateformes, notamment Xiaohongshu, un autre réseau social chinois en pleine croissance aux États-Unis.Les magasins d’applications d’Apple et Google, quant à eux, n’ont toujours pas réintégré TikTok malgré le sursis présidentiel. Les négociations se poursuivent entre la Maison Blanche, les repreneurs potentiels et ByteDance.

Cette crise soulève des questions fondamentales pour l’avenir du numérique mondial : la sécurité des données personnelles devient un enjeu géopolitique majeur. Le contrôle des algorithmes représente désormais un levier de souveraineté nationale. Un accord sur TikTok pourrait par exemple créer un précédent pour d’autres plateformes internationales. Le modèle de supervision technique par Oracle, sans contrôle total du capital, dessine peut-être une nouvelle voie. La position plus souple de la Chine suggère également une possible évolution dans les relations technologiques sino-américaines.

Lilou VAUDRAUX

Sources :

https://www.npr.org/2025/01/25/g-s1-44779/tiktok-ban-deal-trump-oracle

https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/01/22/tiktok-aux-etats-unis-le-bal-des-pretendants-s-active_6509854_3234.html

https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/01/20/l-etrange-sauvetage-de-tiktok-par-donald-trump_6506713_3232.html

https://www.lemonde.fr/pixels/article/2025/01/19/la-folle-journee-de-tiktok-aux-etats-unis-bloque-puis-retabli_6505943_4408996.html

https://www.washingtonpost.com/technology/2025/01/15/trump-tiktok-ban-executive-order/

https://www.euronews.com/business/2025/01/27/us-owned-perplexity-ai-offers-new-plan-to-take-a-half-share-in-tiktok

https://hbr.org/2025/01/what-tiktoks-fate-will-mean-for-global-business

https://www.theguardian.com/technology/2025/jan/27/tiktok-us-apple-google-app-stores-trump-larry-ellison

MasterIPIT