Bonsoir à toutes et à tous,
Les brèves du 25 février au 03 mars sont disponibles sur notre blog.
Cette semaine :
🧠 Restez informés sur les travaux de la Commission Européenne concernant l’examen approfondi du marché de l’IA
🌕 Apprenez-en plus sur le retour américain sur la lune suite à la première réussite d’une entreprise privée dans la conquête de notre satellite naturel
♻ Informez vous sur le nouveau satellite en bois de l’agence spatiale japonaise
📻 Renseignez-vous sur le DAB+, système de radiodiffusion numérique
🚫 Découvrez la volonté de bannir ChatGPT en Italie pour une violation de ce système d’IA aux obligations RGPD
En vous souhaitant une bonne lecture et une bonne semaine !
Le Collectif 🔆
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Concurrence : la Commission européenne souhaite procéder à une analyse sérieuse du marché de l’IA
L’Union européenne continue dans sa lancée et son objectif de confiance dans l’IA. Cette fois, la Commission européenne s’interroge sur la libre concurrence et procède à un examen approfondi du marché de l’IA. C’est notamment le partenariat entre Microsoft et Open IA qui a fait émerger les réflexions.
C’est lors d’un séminaire en début de semaine que Margrethe Vestager, commissaire européenne à la Concurrence, a mis en avant la volonté de la Commission européenne d’analyser de près le marché de l’intelligence artificielle générative.
La commissaire européenne a insisté sur le fait de prévenir une consolidation du marché de l’IA, en se concentrant surtout sur les partenariats entre les grandes entreprises technologiques et les start-up et l’impact de l’IA sur l’évaluation des fusions entre ces entités.
En effet, l’essor rapide de l’IA générative a mis en évidence la domination de quelques grandes entreprises déjà bien implantées dans le secteur technologique, telles que Google et Meta, qui cherchent à rattraper leur retard face à OpenAI en accélérant le développement de grands modèles de langage (LLM). D’autres investissements importants ont été également réalisés par des entreprises telles qu’Amazon et Google dans des start-up comme Anthropic et OpenAI.
Toutefois, le partenariat le plus important reste celui entre OpenAI et Microsoft qui détient 49 % du capital de la société mère de ChatGPT. Suite à cela la Commission européenne avait annoncé qu’elle se pencherait sur cette collaboration et cherche à savoir notamment si leur partenariat était révisable en vertu de la réglementation européenne sur les fusions. La Federal Trade Commission a ouvert une enquête similaire sur ce partenariat.
Ainsi, tout comme l’Union européenne, l’Autorité de la Concurrence exprime ses préoccupations quant à une éventuelle domination du marché de l’IA par un petit nombre d’acteurs américains : bien que cette dernière n’ait pas encore ouvert d’enquête, elle a lancé une consultation publique pour recueillir les avis des acteurs du marché et de leurs clients.
2024 s’annonce donc comme une année chargée pour les grands groupes technologiques et les régulateurs.
Idil SENOL
Sources :
https://digital-strategy.ec.europa.eu/fr/policies/european-approach-artificial-intelligence
https://digital-strategy.ec.europa.eu/en/policies/regulatory-framework-ai
“Allô la Terre? Ici la Lune, les Américains sont de retour !”
Après plus de 50 ans, et la fin du programme Apollo, les américains reviennent pour la première fois sur notre satellite naturel, avec le tout premier alunissage réalisé par une entreprise privée dans la nuit de jeudi à vendredi.
Le programme de la start-up texane Intuitive Machines marque un grand coup pour l’exploration spatiale privée, en devenant la première société à réussir un alunissage. Le succès de cet appareil Odysseus est d’autant plus impressionnant que la start-up est relativement jeune par rapport à ses concurrents, mais aussi en raison de la difficulté que représente une telle mission. En effet, les réussites d’alunissages ne dépassent pas les 50%, et toutes les initiatives privées s’étaient avérées être des échecs cuisants, que ce soit par la société japonaise Ispace en 2023 ou encore en janvier dernier par la société américaine Astrobotic. Pour ce projet Peregrine, le lanceur avait subi une anomalie impliquant une perte critique de carburant.
Le projet Odysseus avait quitté la Terre le 16 février dernier et a dû survoler autour de l’astre lunaire plus de douze fois avant de pouvoir déclencher sa phase d’alunissage. Lors de sa descente sur la Lune, un engin équipé d’une caméra a été propulsé pour nous fournir des images détaillées de l’alunissage. Malgré des problèmes de communication au départ, la société confirme sur X (ex Twitter), que l’appareil est « debout et commence à envoyer des données » vers la Terre.
Ce projet illustre la montée en puissance des acteurs du New Space dans la course à l’exploration spatiale. Alors qu’Odysseus a décollé de la Terre à bord d’une fusée Falcon-9 de SpaceX, Intuitive Machines a reçu un financement de 118 millions de dollars de la part de la NASA dans le cadre du financement du programme CLPS (Commercial Lunar Payload Services). Bien que le projet soit mené par une société privée, il demeure sous l’égide de l’agence spatiale américaine, visant à encourager ces acteurs, tout en permettant à l’agence de se focaliser sur d’autres missions. En effet, à bord de cet engin, six instruments scientifiques de la NASA étaient présents pour réaliser des observations dans une région lunaire très particulière : la région du massif Malapert A, située au pôle Sud de la Lune.
Cette zone revêt un intérêt particulier en raison de la présence d’eau sous forme de glace, susceptible d’exploitation dans le cadre de futures missions lunaires habitées. La NASA entend envoyer des astronautes à ce même emplacement d’ici 2026 dans le cadre des missions Artémis, ces observations vont ainsi permettre d’analyser la zone.
Ce regain d’intérêt pour la Lune, plus d’un demi-siècle après la mission Apollo, s’explique en raison de la volonté d’atteindre l’étape suivante : Mars. La Lune pourrait servir de base spatiale qui permettrait d’atteindre des horizons plus lointains, en tant que point de ravitaillement et de départ, dépourvu des contraintes de l’atmosphère terrestre. Ainsi, l’exploitation de l’eau lunaire revêt une importance cruciale pour la viabilité des futures bases, tout en fournissant une réserve d’hydrogène et d’oxygène nécessaire aux moteurs des engins spatiaux décollant de la Lune. Cette région est donc hautement convoitée par les diverses grandes puissances spatiales ; une sonde indienne y est déjà présente depuis 2023.
A côté de ces analyses, cette mission est aussi l’occasion de mesurer l’impact d’un alunissage sur le sol lunaire, grâce à des capteurs et des caméras, pour les comparer avec les données accumulées lors de la mission Apollo. Elle servira aussi d’étude sur les ondes en provenance du Soleil et d’autres planètes, ainsi que sur le plasma lunaire, qui est une couche de gaz chargé en électricité.
En dehors du côté scientifique, cette opération dispose aussi d’une certaine forme d’hommage, car elle dispose à son bord d’œuvres de Jeff Koons, des sculptures représentant les diverses phases de la Lune. Il y a aussi présence d’un hommage envers Pramukh Swami Maharaj, un célèbre gourou indou.
Toutefois, Odysseus étant alimenté en énergie solaire via ses panneaux photovoltaïques, sa mission sera limitée à une durée de 7 jours, avant que la nuit lunaire et les températures glaciales ne rendent impossible le fonctionnement des appareils sur place.
Paul LECOMPTE
Sources :
https://x.com/Int_Machines/status/1760838333851148442?s=20
https://www.nytimes.com/2024/02/21/science/space/moon-landing-nasa-odysseus-intuitive-machines.html
https://www.lefigaro.fr/sciences/pour-la-premiere-fois-de-l-histoire-une-societe-privee-reussit-un-alunissage-20240223
https://www.tf1info.fr/sciences-et-innovation/lune-la-sonde-americaine-odysseus-d-intuitive-machines-reussi-le-premier-alunissage-prive-de-l-histoire-2287109.html
Le premier satellite en bois, création des scientifiques japonais
C’est l’incroyable nouvelle qui a été révélée en ce mois de février. Les chercheurs de l’Université de Kyoto auraient ainsi mis au point LignoSat, un satellite, dont la taille n’excède pas celle d’une tasse de café, essentiellement composé en bois de magnolia, dont le lancement est prévu cet été. Ce projet de la JAXA (l’agence spatiale japonaise) soutenu par la NASA, ouvre la voie à l’utilisation de nouveaux matériaux biodégradables en remplacement du métal qui poseront inévitablement problèmes.
Les essais sur la Station Spatiale Internationale (ISS) ont démontré que ce bois est particulièrement stable et résistant aux fissurations. Les tests ont d’abord permis de déterminer à l’aide d’une recréation des conditions spatiales et il a été révélé que le bois ne subissait pas de décompositions, de dégâts ou de pertes de sa structure. Selon Koji Murata, qui se dit « stupéfait » par la capacité du bois à résister aux conditions spatiales, l’attribue à l’absence d’oxygène dans l’espace. Le retour des échantillons sur Terre après un an d’exposition à l’espace a une dernière fois prouvé l’absence de dégradation du bois
La raison de cette création ? Lutter contre la pollution spatiale. En effet, Takao Doki ingénieur et astronaute japonais explique qu’en revenant dans l’atmosphère terrestre, les satellites en métaux actuels créent de minuscules particules d’aluminium, qui à terme impacteront l’environnement terrestre. Ces impacts seront de nature à affaiblir la couche d’ozone et ainsi notre protection naturelle contre les rayons ultraviolets. En contraste, les déchets générés par ce satellite en bois lors de son retour dans l’atmosphère terrestre ne seraient qu’une « fine pulvérisation de cendres biodégradables ».
Il ne s’agit pas d’une première pour l’archipel, qui prend très au sérieux la question de la protection de l’espace, que ce soit à travers ses organismes publics comme c’est le cas ici avec la JAXA, mais aussi avec ses partenaires issus du secteur privé, tel Astroscale dont la mission Active Debris Removal consiste à retrouver les débris laissés par une fusée japonaise H-IIA.
La mission de ce satellite, qui commencera en été devrait durer six mois, au terme desquels, LignoSat pourra revenir dans l’atmosphère terrestre. Si concluante, cette mission ouvrira la voie à une utilisation plus commune des matériaux biodégradables, qui permettra indéniablement une utilisation plus propre de l’espace et une préservation de l’environnement terrestre.
Ken SERAIN-YAMASAKI
Sources :
https://www.europe1.fr/international/japon-un-satellite-en-bois-bientot-dans-lespace-4231524
https://astroscale.com/astroscale-on-course-for-first-uk-national-mission-to-remove-space-debris/
Le DAB+, la radio de demain
Ce 13 février 2024, dans un communiqué de presse, l’ARCOM a confirmé le large déploiement de la radio numérique terrestre appelée DAB+ sur tout le territoire national.
Le terme DAB désigne l’acronyme de « Digital Audio Broadcasting » tandis que le symbole « + » indique une évolution de la norme mondiale pour la diffusion de la radio numérique terrestre.
La technologie DAB+ consiste en la modulation et la transmission numériques de signaux radio. Elle s’appuie sur le réseau de diffusion hertzien terrestre, similaire à la télévision numérique terrestre (TNT) ou à la bande FM. Cette technologie n’utilise donc ni internet ni la 4G. Plusieurs services de radio numérique terrestre peuvent partager une même fréquence.
À la différence de la TNT pour la télévision, le DAB+ offre l’avantage de pouvoir coexister avec la diffusion « classique » de la radio, à savoir la bande FM. Ainsi, la radio numérique terrestre peut fonctionner conjointement avec la diffusion FM, contrairement à la TNT qui a rapidement remplacé la diffusion télévisuelle analogique en France.
La réception de la radio via DAB+ a l’avantage d’être totalement gratuite. En outre, le DAB+ offre aussi bien des avantages aux auditeurs qu’aux radios. Pour les premiers, le système permet notamment un son d’une plus grande qualité, l’arrivée de nouvelles stations ou encore l’enrichissement du flux audio par des données numériques associées qui s’affichent à l’écran, tels que le titre des chansons ou les images de pochettes d’album… En outre, toutes les voitures récentes sont équipées d’un autoradio DAB+, dès lors, l’écoute mobile est simplifiée puisque l’auditeur n’a plus besoin de changer de fréquence.
Pour les seconds, le système apporte « la mutualisation des coûts de diffusion », « l’extension de la couverture » et « l’assurance d’une existence pérenne dans le futur écosystème numérique, en synergie avec les réseaux mobiles 5G ».
Cependant, l’ARCOM précise qu’il faut s’équiper pour pouvoir recevoir la radio en DAB+. Les récepteurs radio vendus en France depuis fin 2019 sont tous équipés du DAB+. Cela a notamment permis à la France d’être en conformité avec le code européen des communications électroniques qui prévoyait l’obligation d’intégration du DAB+ dans les récepteurs radios avant la fin de 2020.
Le réseau DAB+ connaît une véritable extension depuis ces deux dernières années puisque 18 grandes villes ont été équipées en 2022 et 2023 et 50 villes doivent encore l’être entre 2024 et 2026. Cela signifie que pour le moment, 50% de la population est couverte par le DAB+ et il est prévu que ce chiffre augmente de 10% pour cette année 2024.
Malgré le très large déploiement de cette technologie, elle reste peu connue des français. En effet, l’ARCOM précise que seuls 17% des Français connaissent le DAB+ aujourd’hui. Il existe donc un véritable enjeu de communication autour de ce système afin que les investissements produits soient utilisés et rentabilisés. De nombreuses campagnes de communication ont donc été mises en place, reste à voir si elles se révéleront efficaces.
Jeanne BUCLEZ
Sources :
https://www.arcom.fr/actualites/le-dab-comment-ca-marche
https://www.arcom.fr/actualites/radio-numerique-terrestre-tous-ensemble-pour-le-dab
L’Italie sur le point de bloquer l’IA ChatGPT pour violation présumée du RGPD
Le « Garante per la protezione dei dati personali », l’autorité italienne de protection des données a récemment annoncé son intention de prendre des mesures pour bloquer l’utilisation de ChatGPT, modèle d’intelligence artificielle les plus populaires d’OpenAI, sur le sol italien. Cette décision marque une nouvelle étape dans le débat sur la régulation de l’intelligence artificielle et la protection des données en Europe.
L’affaire remonte à mars 2023, lorsque l’autorité italienne a ouvert une enquête sur les pratiques de traitement et de collecte des données personnelles par ChatGPT. Les inquiétudes de l’Italie concernaient principalement le non-respect des dispositions du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) de l’Union européenne, en particulier en ce qui concerne la transparence de la collecte de données et le consentement des utilisateurs.
OpenAI a répondu publiquement à ces accusations en assurant qu’elle coopérait pleinement avec l’enquête en cours et a souligné son engagement envers la protection de la vie privée des utilisateurs et son respect des réglementations en matière de données. Elle a également déclaré prendre très au sérieux les préoccupations exprimées par l’autorité italienne vis-à-vis du RGPD et s’est engagée à fournir toute l’aide nécessaire pour résoudre cette affaire de manière satisfaisante.
OpenAI avait ainsi réagi en introduisant des modifications pour se conformer aux exigences du Règlement européen, notamment en permettant aux utilisateurs de s’opposer à la collecte de leurs données et en ajoutant une limite d’âge pour l’utilisation de l’outil. Cependant, malgré ces efforts, l’autorité italienne a maintenu ses préoccupations et a récemment émis une décision préliminaire, donnant à OpenAI un délai de 30 jours pour répondre aux allégations de violation du RGPD.
Si la violation est confirmée à l’issue de cette enquête, cela pourrait entraîner un blocage de ChatGPT en Italie, ainsi qu’une amende pouvant atteindre 20 millions d’euros ou 4 % du chiffre d’affaires d’OpenAI. Cette affaire pourrait ainsi entraîner des répercussions sur d’autres pays européens, qui devraient alors envisager des actions similaires contre ChatGPT ou d’autres outils d’intelligence artificielle. Sans adéquation au règlement européen, OpenIA pourrait alors être confronté à des amendes financières significatives, ce qui pourrait également avoir un impact sur sa réputation et ses activités dans d’autres pays européens et au-delà. Cette affaire met notamment en lumière les défis complexes auxquels sont confrontées les entreprises d’intelligence artificielle dans un environnement réglementaire en constante évolution, où la protection de la vie privée des utilisateurs est de plus en plus prise au sérieux, encore davantage aujourd’hui depuis la ratification par les Etats membres du IA Act, texte européen de régulation des intelligences artificielles qui a pour but d’exploiter l’énorme potentiel de cette technologie tout en tenant compte des risques de celle-ci.
Lucas SANFILIPPO
Sources :
– https://www.usine-digitale.fr/