Brèves du 29 mars au 4 avril 2021

Bonsoir, voici les brèves de la semaine. Très bonne lecture à tous !

 

 

Nike traîne en justice les chaussures sataniques du chanteur à succès Lil Nas X

 

S’il y a bien un clip qui avait le vent en poupe  cette semaine sur YouTube, c’est celui du chanteur Lil Nas X avec Montero (Call Me By Your Name). 

Pour le réaliser, ce dernier s’est associé avec la société MSCHF, spécialisée dans la vente de produits en série limitée, autour de la promotion d’une paire de chaussures customisées autour du thème des Enfers  : croix sur la languette, pentagramme en bronze sur les lacets, Luke 10:18 sur le flanc (en référence au verset de l’Evangile) et une présumée goutte de sang humain contenue dans un intrigant liquide rouge versé dans la semelle.

Seulement, ce buzz pourrait coûter cher à la société partenaire qui a vendu ces 666 (communément appelé le « nombre de la Bête ») paires pour 1 018 dollars chacune. En effet, ce modèle limité est, en réalité, une reprise du modèle Air Max 97 fabriqué par la société Nike.

Dès lors, mécontente du subterfuge, Nike affirme que : « Les Satan Shoes ont été produites sans l’accord de Nike ou son autorisation, a affirmé l’équipementier. Nike n’est en aucun cas associé à ce projet. ». 

De ce fait, Nike a assigné la société devant le tribunal fédéral civil de Brooklyn (New York). La société réclame la suspension de la livraison des chaussures en guise de mesures provisoires et des dommages et intérêts en soulignant que le modèle est source de confusion et que des appels au boycott de Nike ont déjà été lancés.

A noter que la société MSCHF n’en est pas à sa première polémique en la matière puisqu’en 2019 déjà, un modèle de Air Max 97 blanche contenait de l’eau bénite.

Affaire à suivre … En tout cas, le chanteur, seulement âgé de 21 ans, ne manque pas d’autodérision face aux événements.  

Pierrine CERVI

Sources :

 

 

 

The Weeknd entre dans le monde du « crypto art »

 

Le NFT (non fungible Tokens) peut se traduire par « jeton non échangeable » ou « jeton non fongible » en français. C’est un jeton numérique qui permet d’attester de l’authenticité d’une œuvre d’art numérisée sur la blockchain. Son caractère non fongible, contrairement à une monnaie telle que l’euros ou le bitcoin parmi les cryptomonnaies, ne peut pas s’échanger.

On peut constater depuis quelque temps un vrai engouement pour le NFT de la part de plusieurs artistes (Snoopdog, Lindsay Lohan), et notamment The Weeknd.  Quel est l’intérêt? Souvent on achète un Token non fongible pour le vendre plus cher ensuite.

L’artiste a donc rejoint la tendance récente du « crypto art », en annonçant le lancement d’une gamme limitée de NFT dès ce week-end. Ces NFT peuvent atteindre des valeurs qui dépassent l’entendement. En effet, il y a une semaine, le premier tweet de l’histoire a été vendu sous la forme d’un NFT pour la somme de 2,9 millions de dollars. 

Les crypto-monnaies ont la côte, et The Weekend l’a bien compris! 

 

L’artiste avait en effet annoncé il y a peu sur son compte twitter « une nouvelle chanson dans l’espace des NFT ». Il s’avère que sa première vente a eu lieu ce samedi 3 avril, avec des unités disponibles exclusivement en passerelle astucieuse (moyen de stockage). Cette collection comprend des œuvres d’art en édition limitée, réalisées entre le chanteur et la maison de production. Il était prévu que la vente débute par trois œuvres d’arts visuels différentes, chacune présentant une fuite d’un segment relatif à une nouvelle chanson de The Weeknd. Chacune de ces pièces aura un nombre limité d’unités disponibles au public.  

Les NFT représentent une aubaine pour les artistes, et peuvent leur rapporter gros. En effet, The Weekend jouit en ce moment même d’une énorme popularité, à l’image de son invitation pour le spectacle de la mi-temps du Super Bowl. Le jeton pourrait se vendre à un prix défiant toute concurrence selon l’exclusivité du morceau annoncé. 

Lindsay Lohan s’est également lancée dans ce monde du « crypto art », en vendant aux enchères son nouveau single intitulé Lullaby sous forme de NFT. Alors qu’il restait encore quelques jours pour enchérir, il fallait déjà dépenser 500 000  « Tron »  pour acquérir le morceau (crypto monnaie créée par l’entrepreneur Justin Sun), soit environ 33 000 dollars. 

La chanteuse a récemment été interviewée par le magazine Forbes, dans lequel elle déclare son amour pour les cryptomonnaies qu’elle considère comme l’avenir : « Ce n’est qu’une question de temps avant que tout le monde à Hollywood et au-delà s’implique. Peut-être verrons-nous la tokenisation des films, et de la façon dont les artistes sont payés pour leurs films, leur musique et leur art. Je vois un avenir où les crypto, les NFT et la blockchain seront la norme, plutôt que l’exception », a-t-elle expliqué.

Il semblerait donc que ce système soit plus rémunérateur que le streaming. L’artiste canadien Pierre Lapointe révélait en effet au gala de l’Adisq en 2019 :  « pour un million d’écoutes de ma chanson Je déteste ma vie (dont j’ai écrit les paroles et la musique) sur l’application Spotify, j’ai touché 500 dollars ». Le NFT pourrait ainsi être l’opportunité d’une meilleure rémunération pour les artistes. 

Suite à la vente de NFT, il est prévu que The Weeknd organise une vente aux enchères de 24 heures pour une pièce unique, qui contient la nouvelle chanson de l’artiste dans son intégralité. Le gagnant de la vente aux enchères sera ainsi l’unique propriétaire de la chanson, car l’artiste assure qu’il n’a nullement l’intention de la diffuser au public à l’avenir. 

Audrey NICOLLE 

 

Sources

 

 

Les auteurs-compositeurs dénoncent le manque de reconnaissance des artistes dans une lettre ouverte

 

« La beauté de l’industrie de la musique est qu’elle fonctionne à son meilleur en tant qu’écosystème. Derrière la plupart des chansons, il y a une histoire de collaboration. Au moment de sa sortie, une chanson a été touchée non seulement par l’artiste, mais aussi par des auteurs-compositeurs, des producteurs, des mixeurs, des ingénieurs, des maisons de disques, des éditeurs, des gestionnaires et plus encore. » C’est ainsi que la lettre ouverte publiée sur le compte Instagram intitulé « The Pact » débute. La création de ce dernier a pour objectif d’informer les auteurs-compositeurs des droits qu’ils disposent sur leurs compositions et comment les protéger.

 Emily Warren, Justin Tranter ou encore Victoria Monét font partie des nombreux auteurs-compositeurs qui ont signé cette lettre ouverte afin d’appeler à la cessation des « tactiques d’intimidation » concernant les redevances pour des chansons auxquelles les artistes n’ont apporté aucun effort d’écriture.

Source : Time/ Berklee College of Music/ Grungecake

 

En effet, de plus en plus d’artistes demandent le partage des bénéfices résultant de la commercialisation d’un morceau de musique, pratique considérée comme préjudiciable par les auteurs-compositeurs et cela pour plusieurs raisons. D’une part, les artistes utilisent leur influence et notoriété pour intimider les écrivains qui préfèrent renoncer à une part de leurs actifs plutôt que de perdre l’opportunité complétement. D’autre part, les artistes ont plusieurs sources de revenus provenant d’évènements, de partenariats avec différentes marques, du merchandising etc. contrairement aux auteurs-compositeurs qui comptent principalement sur les redevances d’édition.

Cette pratique est d’autant plus inquiétante en ce qu’elle est subie par des auteurs-compositeurs ayant réussi à se développer un nombre conséquent de contacts dans l’industrie. En 2020, Emily Warren a souligné que les demandes des artistes et des managers sont devenues très exagérées. Sa manager a ajouté que cette pratique s’est tellement banalisée au point que ce partage est aujourd’hui une attente de la part des artistes mais surtout de leurs managers. Cette dernière a déjà entendu la phrase « Mon artiste est très célèbre, vous devez renoncer à 15% ou 20% des redevances d’édition sinon nous allons faire appel à quelqu’un d’autre ». Par conséquent, si ces acteurs importants reçoivent un tel traitement dégradant, qu’en est-il des petits auteurs-compositeurs ?

            Les incitateurs de ce mouvement militent donc pour la défense de leurs droits, mais surtout en vue de garantir un meilleur avenir pour leurs successeurs. Justin Tranter s’est exprimé sur le réseau social Instagram, espérant que les nouveaux auteurs-compositeurs pourront refuser un partage inéquitable des redevances d’édition, sans la peur de perdre une grande opportunité.

            Dans l’attente d’une réponse de la part des destinataires de cette lettre ouverte, le débat de la rémunération des auteurs-compositeurs refait ainsi surface. Aux États-Unis, plusieurs services de streaming musical, dont Spotify, ont contesté une décision de 2018 ayant augmenté les redevances des artistes-compositeurs de 11% à 15% des revenus de streaming. Quant au Royaume-Uni, le président de l’Académie britannique des auteurs-compositeurs, Crispin Hunt, a dénoncé la réduction des revenus des auteurs-compositeurs effectuée par les maisons de disques.

 

Corina KIRITA

 

Sources :

 

 

Une dérogation exceptionnelle décidée par le CNC pour répondre à l’embouteillage de l’industrie cinématographique

 

Mardi 30 mars, le journal Le Monde faisait part de « la peur du grand embouteillage pour les plus de 400 films qui attendent leur sortie ».

En effet, avec presque 6 mois de fermeture des salles de cinéma en 2020 et déjà plus de 3 mois de fermetures depuis le début de l’année 2021, la secteur du cinéma a véritablement été mis à mal par la crise sanitaire. En ce début de semaine, c’est le nombre déconcertant de films attendus qui inquiète : 400, voire 450. En effet, il est estimé à 200 le nombre de films français en attente d’être mis à l’affiche, et 200 à 250 le nombre de films étrangers, ce qui ne s’est jamais produit auparavant.

Cette situation commence à être très pesante, pour les spectateurs d’un côté, mais aussi et surtout pour les professionnels du cinéma, dont la colère commence sérieusement à se faire ressentir, comme en témoignent les récentes manifestations devant les salles de cinéma dans toute la France, à la fin mois du mois de mars.

 

Source : https://www.ouest-france.fr/bretagne/lampaul-plouarzel-29810/lampaul-plouarzel-ils-occupent-la-salle-du-kruguel-pour-defendre-le-droit-a-la-culture-6e4866b8-8d73-11eb-b46d-36cfa7bc1278 

 

En réaction, le Centre national du cinéma (CNC) a pris de manière urgente une mesure exceptionnelle et inédite. En effet, le jeudi 1er avril, le CNC a annoncé la mise en place d’une dérogation pour permettre exceptionnellement aux films destinés aux salles de sortir sur petit écran, c’est-à-dire sur les plateformes de vidéos à la demande, tel que Netflix ou encore Disney +.

Dominique Boutonnat, président du CNC a ainsi annoncé  « Il serait préjudiciable à la fois pour le public et pour nos créateurs qu’en raison d’un trop grand nombre de films disponibles, les grosses productions notamment américaines privent d’exposition les œuvres plus diversifiées. Il est fondamental que chaque œuvre puisse rencontrer son public ».

Le CNC précise toutefois qu’il s’agit d’une mesure exceptionnelle et temporaire. Ces précision est importante, car sinon de nombreux questionnement quant à l’avenir des salles de cinéma, et au sujet  de la chronologie des médias, auraient pu se poser. Il semblerait donc que cette dérogation soit uniquement justifiée par la grande urgence qui règne actuellement.

En tout état de cause, l’industrie cinématographique sur grand écran reste aujourd’hui paralysée, et il existe une réelle crainte pour la culture et son avenir.

 

Mélinda GUREN

 

Sources :

 

Promotion 2020/2021

 

MasterIPIT