Brèves du 9 mai au 15 mai 2022

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Les brèves du 9 au 15 mai par le Collectif sont désormais disponibles.

Très bonne lecture à tous !

Piratage de Viasat : l’Union européenne accuse la Russie

 

Source : Zdnet

 

Mardi 10 mai 2022, pour la première fois, l’Union européenne a accusé publiquement la Russie d’avoir, fin février, orchestré une cyberattaque massive contre un réseau satellite fournissant Internet, et ce, en prévision de son invasion en Ukraine. Jusqu’à ce jour, l’Union européenne se contentait de déclarer que ces attaques provenaient de l’intérieur de la Russie, sans incriminer directement le Kremlin. 

Dans son communiqué, l’Union européenne a expliqué que « la cyberattaque a eu lieu une heure avant l’invasion non provoquée et injustifiée de l’Ukraine le 24 février 2022, facilitant ainsi l’agression militaire. Cette cyberattaque a eu un impact significatif provoquant de façon aveugle des interruptions et des perturbations de communication chez plusieurs organismes publics, des entreprises et des utilisateurs en Ukraine, tout en affectant plusieurs États membres de l’UE ».

En effet, le réseau de satellites KA-SAT, exploité par la société Viasat, avait subi une cyberattaque, ce qui avait déclenché des pannes dans toutes l’Europe. Et, bien que la cible principale de cette attaque fût le gouvernement ukrainien, celle-ci avait eu d’importantes répercussions sur les communications de milliers de clients, cela avait endommagé 72 000 terminaux en Europe, tels que 5 800 éoliennes en Allemagne contrôlées à distance. Les chercheurs en cybersécurité ont affirmé que cette attaque est le fruit d’une nouvelle source d’un malware russe nommée « AcidRain », appartenant à la catégorie des logiciels de type « wiper », conçu pour effacer à distance les modems vulnérables.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, s’est exprimé lors d’une conférence de presse à Bruxelles : « l’Union européenne et ses États membres, ainsi que ses partenaires internationaux, condamnent fermement la cyber activité malveillante menée par la Fédération de Russie contre l’Ukraine, qui a visé le réseau de satellites KA-SAT, exploité par Viasat […]. Nous pouvons l’attribuer au gouvernement russe ».

Le Royaume-Uni appuie l’Union européenne, et a publié, peu de temps après la déclaration de l’Union européenne, un communiqué, dans lequel il accuse également la Russie : « des sources du renseignement britannique et américain suggèrent que la Russie était à l’origine d’une opération visant la société de communications commerciales ViaSat en Ukraine ». Selon Liz Truss, secrétaire d’État aux Affaires étrangères, du Commonwealth et du développement « il s’agit d’une preuve claire et choquante d’une attaque délibérée et malveillante de la Russie contre l’Ukraine, qui a eu des conséquences importantes sur les citoyens ordinaires et les entreprises en Ukraine, et dans toute l’Europe. Nous continuerons à dénoncer le comportement malveillant et l’agression non provoquée de la Russie sur terre, en mer et dans le cyberespace, et nous veillerons à ce qu’elle soit confrontée à de graves conséquences ».

Les États-Unis ont également déclaré, dans un communiqué, qu’ils accusent la Russie d’être à l’origine de cette attaque. Certaines sources citées par le Washington Post avaient déjà indiqué que les renseignements américains soupçonnaient les Russes d’être à l’origine de cette attaque.  

Même si la cyberattaque visait Viasat, il s’avère également que le Kremlin souhaitait s’en prendre au réseau de Starlink. Mais Elon Musk rassure, et précise sur Twitter que son entreprise « a résisté jusqu’à présent aux tentatives de brouillage et de piratage de la cyberguerre russe ». Il ne cache cependant pas son inquiétude pour la suite des événements.

 

Loriane LAVILLE 

Sources : 

https://siecledigital.fr/2022/05/11/cyberattaque-la-russie-a-pirate-des-satellites-juste-avant-linvasion-de-lukraine/

https://www.zdnet.fr/actualites/l-union-europeenne-accuse-la-russie-d-etre-a-l-origine-du-piratage-de-viasat-39941843.htm

https://www.gov.uk/government/news/russia-behind-cyber-attack-with-europe-wide-impact-an-hour-before-ukraine-invasion

https://www.consilium.europa.eu/en/press/press-releases/2022/05/10/russian-cyber-operations-against-ukraine-declaration-by-the-high-representative-on-behalf-of-the-european-union/

https://www.state.gov/attribution-of-russias-malicious-cyber-activity-against-ukraine/

Google I/O 2022 : Conférence riche en annonces matérielles et logicielles

 

Source : Google I/O

 

La conférence annuelle de Google, la Google I/O, dédiée aux développeurs de l’entreprise a débuté ce mercredi 11 mai. Non seulement la société Google a dévoilé de nombreux nouveaux produits, mais elle a également annoncé diverses améliorations de ses services.

 

Des nouveaux produits annoncés

Le fabricant d’Android a annoncé son nouveau portable Pixel 6 et les Pixel Buds Pro, nouveaux écouteurs true wireless qui se présentent comme une offensive visant les Airpods Pro d’Apple. 

Jusqu’à présent, la gamme Pixel de Google se limitait aux smartphones et aux écouteurs, mais une montre connectée et une tablette seront prochainement commercialisées. La Pixel Watch, une montre connectée en verre courbé, a été évoquée. De plus, une nouvelle tablette Pixel est également prévue pour 2023. Celle-ci sera équipée d’une puce propre au Google dite Tensor, ce qui est sans doute le grand attrait de cette prochaine tablette. Google promet qu’il s’agira de « la tablette la plus utile du monde », pensée pour être « un parfait compagnon de votre téléphone Pixel ». 

Le géant de la technologie, déjà omniprésent dans le secteur des logiciels, marque aujourd’hui ses ambitions en termes de produits, avec une gamme similaire à celle d’ Apple, leader sur le marché mondial des produits électroniques. 

 

Des services améliorés

Plusieurs nouveautés liées à Google Map ont pu être mentionnées. L’application de navigation proposera désormais une vue immersive qui permettera d’accéder à une vue en 3D d’un quartier. Par ailleurs, le service Google Map sera capable de calculer un itinéraire afin de réduire la consommation de carburant. Ces trajets dits eco-friendly « auront permis d’économiser plus d’un demi-million de tonnes métriques d’émissions de carbone ». 

En outre, Google améliore son modèle d’IA conversationnelle via une nouvelle application « AI Test Kitchen ». En effet, le géant de la technologie travaille sur LaMDA, une plateforme expérimentale de traitement du langage naturel conçue pour engager des conversations naturelles et fluides, et d’autres modèles pour améliorer la recherche, mais M. Pichai déclare que « nous avons besoin que les gens fassent l’expérience de la technologie et donnent leur avis ». L’idée est donc de créer un espace expérimental permettant aux utilisateurs d’explorer les technologies et les capacités d’IA en cours de développement. 

 

Siyin JIN

Sources : 

 

https://www.lemonde.fr/pixels/article/2022/05/11/conference-google-i-o-un-nouveau-smartphone-une-montre-et-une-vague-d-ameliorations-logicielles-annonces_6125700_4408996.html

https://www.latribune.fr/technos-medias/informatique/avec-la-gamme-d-appareils-pixel-google-compte-bien-detroner-apple-917568.html

https://www.lesnumeriques.com/montre-connectee/google-i-o-2022-la-pixel-watch-est-enfin-officielle-avec-les-services-de-fitbit-n182785.html

https://www.lesnumeriques.com/intra-ecouteur-true-wireless/google-i-o-2022-les-pixel-buds-pro-enfin-devoiles-n182783.html

https://www.cnetfrance.fr/news/google-io-2022-une-nouvelle-tablette-pixel-est-prevue-pour-2023-39941945.htm

https://www.zdnet.fr/actualites/google-i-o-ia-google-invite-a-sa-tambouille-ai-test-kitchen-39941951.htm

Vers un espace européen des données de santé 

 

 

Source: Innovation Mutuelle

Le 3 mai 2022, la Commission européenne a publié le projet de règlement en vue de créer un espace unique européen de la donnée de santéEuropean Health Data Space (EDHS)

Le but est de favoriser le partage des données de santé entre professionnels de santé, chercheurs et industriels, tout en permettant aux citoyens de bénéficier de meilleurs soins.  L’accès se dit facile, immédiat, gratuit et simplifié. Chaque citoyen pourra partager ses données avec des professionnels de santé de son propre pays, mais aussi par-delà les frontières. Il pourra ajouter des données, les rectifier voire restreindre leur accès à d’autres personnes. Il pourra également obtenir des informations sur la manière dont leurs données sont utilisées et à quelles fins. 

Les États membres devront veiller à ce que les dossiers médicaux de patients, les prescriptions électroniques, les images et comptes rendus d’imagerie médicale, les résultats des laboratoires et les lettres de sortie d’hospitalisation soient émises et acceptées dans un format européen commun. L’interopérabilité et la sécurité deviendront obligatoires. Les fabricants de systèmes de dossiers médicaux électroniques devront certifier le respect de ces normes

Afin de garantir la protection des droits des citoyens, tous les États membres devront désigner des autorités de santé numérique. Ces autorités devront participer à une infrastructure numérique transfrontière et décentralisée MaSanté@EU (MyHealth@EU) qui aidera les patients à partager leurs données par-delà les frontières.

L’EDHS vise par ailleurs à mettre en place un cadre juridique européen commun afin d’améliorer l’utilisation des données de santé à des fins de recherche, d’innovation, de politiques publiques ou encore de médecine personnalisée. Dans des conditions strictes respectant les règles de RGPD, les chercheurs, les innovateurs, les institutions publiques ou les entreprises auront accès à des données de santé pour développer des médicaments et des dispositifs médicaux innovants. L’accès ne sera autorisé que si les données demandées sont utilisées à des fins particulières, dans des environnements fermés, sécurisés et sans que l’identité des personnes ne soit révélée. La Commission précise ainsi que « les traitements de données ne peuvent avoir lieu que dans des environnements de traitement sécurisés » qui doivent respecter « des normes très élevées de confidentialité”. 

Olesya LOGUNOVA

Sources:

https://ec.europa.eu/health/publications/proposal-regulation-european-health-data-space_fr

https://esante.gouv.fr/actualites/lespace-europeen-des-donnees-de-sante-cest-parti

https://ec.europa.eu/health/publications/communication-commission-european-health-data-space-harnessing-power-health-data-people-patients-and_fr

https://www.droit-technologie.org/actualites/en-route-vers-lespace-europeen-de-la-donnee-de-sante/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=en-route-vers-lespace-europeen-de-la-donnee-de-sante

https://www.usine-digitale.fr/article/vers-un-espace-europeen-des-donnees-de-sante.N2001062

Meta, accusée d’esclavage moderne au Kenya 

Ce n’est pas la première fois que Facebook est condamné suite à son inaction face aux conditions de travail de ses modérateurs de contenus. En effet, il y a deux ans, Facebook a été condamné à payer 52 millions de dollars à des milliers de modérateurs de contenus aux Etats-Unis en guise de compensation à l’issue de leurs traumatismes liés à ce travail.

Cette fois-ci, cela se passe dans un autre pays, le Kenya. Très récemment, le 10 mai 2022, une plainte a été déposée par Daniel Motaung au nom de 240 modérateurs de contenus. Travaillant pour l’entreprise de sous-traitance de Meta,  Sama est chargé de modérations de contenus Facebook pour les pays d’Afrique du Sud et Afrique de l’Est, à Nairobi. Celui-ci dénonce des conditions de travail comme étant « indignes », des méthodes d’embauches trompeuses, des rémunérations irrégulières, des atteintes à la vie privée. Tous ces détails  sont à l’encontre de la Constitution kényane. Un des points les plus importants est le manque de soutien psychologique. 

Face à l’extrême violence de certains contenus sur les réseaux sociaux, le métier de modérateur peut être affilié à une tâche extrêmement difficile.  Les modérateurs de contenus ayant un rôle important à l’aune des retraits de contenus illicites sur les plateformes en ligne,  doivent dans tous les cas y faire face.  Daniel Motaug en a été victime, car «  La première vidéo que j’ai vue, c’était une décapitation en direct. Imaginez ce que ça peut faire à une personne normale si ensuite vous regardez d’autres vidéos, images et contenus similaires tous les jours ». Toutefois, Facebook n’est pas la seule plateforme a généré des syndromes post-traumatiques à l’encontre de ses modérateurs de contenus. TikTok également, car, en fin mars 2022, deux anciennes modératrices ont porté plainte contre Tiktok pour « détresse émotielle ». 

Nonobstant, Meta se dédouane de sa responsabilité en indiquant  que «  nous prenons au sérieux notre responsabilité envers les personnes qui examinent les contenus pour Meta et exigeons de nos partenaires qu’ils fournissent des salaires, des avantages sociaux et un soutien parmi les meilleurs de l’industrie ». Un argument qui semble paradoxal à l’aune des dires des avocats qui selon eux « Meta et Sama recrutent les modérateurs via des méthodes frauduleuses et trompeuses, relevant de l’abus de pouvoir, exploitant la vulnérabilité des candidats, jeunes pauvres et désespérés. » 

Tout cela tend à démontrer que le métier de modérateur de contenus est très complexe face à l’avènement du Web 3.0 et la massification de contenus illicites. Si la plainte est avérée, de meilleures conditions de travail seront inhérentes au bénéfice des modérateurs de contenus.

Cédric Neldé KOSSADOUM

Sources : 

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/05/11/meta-la-maison-mere-de-facebook-accusee-d-esclavage-moderne-au-kenya_6125586_3212.html   

https://leclaireur.fnac.com/article/93038-un-ancien-moderateur-de-facebook-accuse-meta-desclavage-moderne/ 

 

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