[Mon mémoire en 3 pages] Rapport IGEM – Maud Graindorge

Introduction : Présentation du concours iGEM

Avant d’envisager concrètement notre participation au sein du projet iGEM, encore convient-il de le présenter de façon générale et abstraite.

L’ « International Genetically Engineered Machine competition » est un concours international de biologie de synthèse créé et organisé par le célèbre Massachussets Institute of Technology (MIT) depuis 2004[1]. Il est devenu par la suite la première compétition étudiante en matière de biologie de synthèse (près de 300 équipes venant de 30 pays différents ont participé à l’iGEM en 2016).

L’objectif du concours est ainsi de créer un système biologique génétiquement modifié à l’aide de « biobricks »[2]. La compétition promeut également le développement libre d’outils pour la biologie de synthèse. En effet, les équipes, dans l’élaboration de leur projet, vont utiliser, améliorer, voire créer de nouvelles biobricks. Celles-ci sont ensuite envoyées et ajoutées à la bibliothèque de l’iGEM[3] dans un esprit de « Get & Give »[4]. Chaque année, cette base de données référençant les différentes biobricks s’accroît. L’iGEM a également un impact important sur la société puisque les thèmes du concours portent aussi bien sur la recherche fondamentale que sur l’environnement ou la santé.

Chaque année, en automne, lors du Giant Jamboree, se retrouvent à Boston les équipes inscrites au concours. Après avoir passé l’été en laboratoire à manipuler du matériel génétique, les étudiants présentent leur projet devant un jury. Les équipes sont alors susceptibles de gagner des médailles. L’année dernière, l’équipe iGEM de l’Institut Pasteur a ainsi remporté 3 médailles d’or pour son projet Mos(kit)o.

L’Institut Pasteur est engagé dans la compétition depuis 2015. C’est sur l’initiative du Professeur Deshmukh Gopaul que la première équipe a été créée. Il renouvelle ainsi chaque année ce projet. Pour 2017, 16 étudiants ont été sélectionnés, issus de domaines variés et divers. L’équipe est ainsi composée de chimistes (école ChimieParisTech), de biologistes (Université Pierre et Marie Curie), d’ingénieurs (Ecole Polytechnique, CentraleSupélec, ESPCI), de designers (ENSCI – Les Ateliers, Ecole Gobelins) et de juristes (Faculté Jean Monnet). Deux coachs encadrent cette équipe : le Professeur Deshmukh Gopaul, chercheur à l’Institut Pasteur ; et Monsieur Guillian Graves, designer spécialisé dans les nouvelles technologies. Le professeur Gopaul, fier de l’engagement de trois étudiants du Master 1 DPI / DN lors de l’édition 2016, a renouvelé la participation de juristes cette année. Après sélection, nous avons donc rejoint l’équipe de l’Institut Pasteur pour l’iGEM 2017.

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Nos motivations pour intégrer le concours

Actuellement en M1 DPI / DN, notre formation nous offrait la possibilité de participer à un projet tutoré. Dans ce cadre, le Professeur Gopaul nous a présenté le projet qui nous a séduites immédiatement. L’idée même d’apporter nos connaissances juridiques, et plus spécifiquement d’appliquer de façon pratique ce que nous avions pu apprendre en droit de la propriété intellectuelle, nous est apparue comme une opportunité à saisir.

Ayant toutes deux effectué une année Erasmus (en Angleterre pour Maud et en Turquie pour Azéline), nous étions désireuses de continuer la pratique de l’anglais. L’aspect international du concours et la présence dans l’équipe d’une étudiante américaine et d’une élève d’origine britannique s’avèrent également être une motivation supplémentaire.

La composition pluridisciplinaire de l’équipe est enfin une composante de cette motivation puisque ce système de travail sera très certainement le nôtre dans nos vies professionnelles où nous serons amenées à côtoyer des spécialistes de différents domaines.

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Présentation des idées et brainstorming

Nos premières séances en février ont porté sur la présentation par chaque étudiant d’une ou plusieurs idées afin de choisir le projet que nous serions amenés à développer. Au terme de ces présentations, quatre idées principales ont été dégagées, chiffre qui s’est rapidement réduit à deux idées au fil des développements. Pour finir, l’équipe a procédé à un vote afin de sélectionner le projet définitif. La prise de décision a été assez longue (près de deux mois), mais l’enjeu était important puisqu’il fallait choisir un sujet sur lequel nous allions travailler pendant neuf mois.

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Développement du projet

Une fois le projet arrêté, il est apparu assez vite que notre priorité était d’établir un calendrier des différentes étapes qui devaient être mises en œuvre pour développer le projet, aussi bien administratives que scientifiques.

Nous avons également mis en place assez tôt des « groupes administratifs » au sein de l’équipe avec un groupe chargée d’assurer l’organisation et le déroulement des sessions, un groupe responsable du budget, un groupe relatif à la communication, un groupe chargé de lever des fonds et de trouver des sponsors et enfin un groupe qui veille à la cohésion de l’équipe.

Nous travaillions deux soirs par semaine de février à juin et désormais à temps plein depuis la mi-juin. Nos journées sont partagées entre séances de laboratoire, recherches de financement, communication sur les réseaux sociaux ou encore organisation d’évènements.

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Apports personnels du concours iGEM

Notre participation au sein de l’iGEM nous apparait comme une expérience unique et particulièrement enrichissante.  Nous avons pu développer un esprit d’équipe assez incroyable notamment par les activités que nous faisons ensemble (telles que la visite de la Paillasse, un laboratoire ouvert ou encore notre participation à l’Université d’été organisée par l’Institut Pasteur et Medicen sur la création d’entreprise dans le domaine des sciences de la vie les 6 et 7 Juillet)

Les bases entrepreneuriales que nous développons au sein du projet sont également d’une grande utilité : recherche de fonds, collaboration avec une équipe pluridisciplinaire, planification de projet, management, travail en anglais.

En outre, le projet nous a permis d’améliorer nos connaissances en sciences, et plus précisément en biologie. Le Professeur Gopaul a eu la gentillesse d’organiser un cours de biologie basique un samedi matin à l’Ecole nationale supérieure de création industrielle auquel Maud s’est rendue. Cela nous a permis d’acquérir des connaissances basiques en biologie afin de comprendre notamment les termes employés au cours des séances. D’un point de vue personnel, une petite remise à niveau en biologie peut être également bénéfique surtout dans la partie propriété industrielle de nos études.

Sur le plan juridique, la participation à ce projet, pourtant scientifique, nous a également beaucoup apporté. Les problématiques qui découlent de la compétition nous intéressent d’autant plus qu’elles touchent principalement la propriété industrielle, notamment la brevetabilité du vivant. Des questions éthiques et environnementales se posent également et ouvrent le champ du projet.

 

Maud Graindorge

1ère année Master IP/IT


Sources : 

[1] http://igem.org/Main_Page

[2] http://parts.igem.org/Help:2016_DNA_Distribution

[3] Registry of Standard Biological Parts

[4] « Reçoit & Donne »

MasterIPIT