Bonsoir à tous, cette semaine au programme de l’actualité on retrouve :
L’Intelligence Artificielle, bientôt dans la Constitution française ?
Une proposition de loi constitutionnelle a été déposée à l’Assemblée Nationale le 15 janvier dernier par le député Pierre-Alain RAPHAN (LREM). Les objectifs de cette proposition ? D’une part, inscrire l’Intelligence Artificielle (IA) dans la Constitution du 4 octobre 1958, en complétant l’alinéa premier de son Préambule par une référence à « la Charte de l’Intelligence Artificielle et des algorithmes de 2020 ».
D’autre part, établir une « Charte » de référence composée de cinq articles. Le premier d’entre eux tente ainsi d’identifier les objets concernés : « tout système qui se compose d’une entité physique (par exemple, un robot) et/ou virtuelle (par exemple, un algorithme) et qui utilise l’Intelligence Artificielle. En outre, le député tente de définir l’IA, en la présentant comme « un algorithme évolutif dans sa structure, apprenant, au regard de sa situation initiale ». Une première quand on sait que l’IA n’a fait l’objet d’aucune définition textuelle à ce jour.
Est également consacrée l’impossibilité pour un tel système d’être doté de la personnalité juridique, et par conséquent la prise en charge des obligations qui en découlent par « la personne morale ou physique qui héberge ou distribue ledit système ».
La disposition la plus significative est toutefois l’article 2. Le député y affirme qu’une IA :
« – Ne peut porter atteinte à un être ou un groupe d’êtres humains, ni (…) permettre qu’un être ou un groupe d’êtres humains soit exposé au danger ;
– Doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par un être humain (…);
– Doit protéger son existence (…)».
L’on assiste à la reprise, en des termes identiques, des trois lois de la robotique énoncées en 1942 par Isaac Asimov, grand visionnaire et auteur de science-fiction, dans sa nouvelle Cercle Vicieux (de son titre original Runaround). Cette référence est d’ailleurs pleinement assumée par l’élu, qui mentionne tant le nom du scientifique que son œuvre dans le texte législatif.
Le constat est alors sans appel, quels que soient les débats doctrinaux existants sur le sujet : l’apparition de l’IA dans le paysage juridique français, rendue possible par une évolution constante des technologies, a permis d’ancrer les écrits d’Isaac Asimov dans la réalité, dépassant ainsi la simple œuvre de « fiction ». Et le souhait d’introduire ces écrits dans la Constitution ne semble que parachever cette évolution en faveur de la prise en compte « d’outils créés par quelques individus mais impactant le plus grand nombre », dans l’objectif affiché de « satisfaire la mise en application pleinement effective des articles composant la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948 », et de « protéger les Droits de l’Homme dans leur ensemble ».
Sources : https://www.nextinpact.com/news/108601-un-depute-lrem-veut-faire-reference-aux-lois-dasimov-dans-constitution.htm https://www.clubic.com/technologies-d-avenir/intelligence-artificielle/actualite-882872-depute-lrem-inscrire-reference-lois-robotique-constitution.html https://www.phonandroid.com/un-depute-veut-inscrire-les-lois-de-la-robotique-dasimov-dans-la-constitution-francaise.html Pour en savoir plus sur Isaac Asimov : https://www.franceculture.fr/litterature/quand-lecrivain-de-science-fiction-isaac-asimov-predisait-le-futur Pour consulter le texte intégral de la proposition de loi constitutionnelle : https://cdn2.nextinpact.com/medias/intelligence-artificielle-et-des-algorithmes_proposition-de-loi-constitutionnelle.pdf
Trump, « United States Space Force » et « Star Trek » : qui copie qui ?
Le 24 janvier dernier, le président des Etats-Unis d’Amérique a présenté, via son twitter, le nouveau logo de la « United States Space Force » (USSF), sixième et « nouvelle » branche de l’armée américaine formée le 20 décembre 2019, qui succède à la « Air Force Space Command ».
Une révélation qui a surpris, voire choqué, un certain nombre d’internaute, de par la similitude du logo révélé avec celui de l’organisation fictive Starfleet, issue de la série de science-fiction Star Trek.
Si les liens entre les deux logos n’est pas clair, celui de la nouvelle force spatiale n’est vraisemblablement pas inspiré directement de celui de Starfleet. En effet, ce dernier est une reprise assumée de l’écusson de la précédemment mentionnée « Air Force Space Command », fondée en 1982, sous la présidence de Ronald Reagan.
Par ailleurs, le delta présent sur les deux insignes serait un motif récurrent de l’armée américaine depuis les années 40. De ce fait, le logo de Starfleet lui-même pourrait avoir été inspirée par les programme aéronautiques et spatiaux de l’armée américaine, notamment par la création de la NASA en 1961 ; La série télé sort quant à elle en 1966, dans un pays en effervescence devant les premiers succès spatiaux américains.
Malgré cela, on ne peut pas nier les ressemblances évidentes entres les logos, ni l’ironie de s’inspirer d’une organisation dont le but premier est l’exploration et la coopération entre les peuples pour l’imagerie d’une force militaire.
Sources : Sean Kelly, 28 Janvier 2020, « Let’s revisit the history of the Starfleet Insignia », StarTrek.com Tweet de John Noonan, 24 Janvier 2020 Tweet de Donald Trump, 24 Janvier 2020
La valeur légale de la Blockchain désormais reconnue en Illinois (USA)
Après les récentes initiatives des états de New York, d’Arizona et du Vermont, c’est l’Illinois qui reconnaît officiellement l’utilisation de la blockchain pour la signature des contrats. Adopté au printemps dernier par le représentant de l’état, Keith Wheeler, le « Blockchain Technology Act » (loi publique 101-0514) est entré en vigueur le 1er janvier dernier. Ainsi, toute convention utilisant la blockchain est désormais admissible comme preuve devant les tribunaux illinois, au même titre que les accords réalisés sur papier.
Cette reconnaissance tient compte des avantages et de l’utilité de la technologie blockchain et procure aux entreprises, aux développeurs et aux utilisateurs de la blockchain la tranquillité d’esprit que leurs transactions et smart contracts seront durablement reconnus par la loi. Pour autant, Tatyana Ruderman, avocat d’InfoLawGroup Chicago, fait ressortir les limites de cette loi. Selon elle, cette loi serait encore trop vague et risquerait d’être prochainement contestée devant les tribunaux.
Cette nouvelle démarche pourrait bien convaincre d’autres gouvernements locaux à faire de même, ce qui aiderait les États-Unis à concurrencer la Chine dans la course à la domination de la blockchain.
De l’autre côté de l’Atlantique, en France, un rapport parlementaire publié le 12 décembre 2018 invitait les pouvoirs publics à se saisir du potentiel de la blockchain. Nul ne doute que le statut légal de la blockchain évoluera dans les prochaines années.
Sources : https://www.crypto-news.net/illinois-passes-the-blockchain-technology-act-into-law/ https://www.thecointribune.com/actualites/adoption-les-contrats-blockchain-desormais-legaux-en-illinois-usa/
Une IA devançant l’OMS sur la propagation du Coronavirus
Depuis le 9 janvier 2020, le monde entier est en alerte suite à la notification de l’OMS d’une épidémie du coronavirus 2019-nCoV. En effet, ce virus connaissant son épicentre dans la ville de Wuhan en Chine a déjà infecté à ce jour pas moins de 7700 personnes dans 20 pays et tué 170 personnes en Chine.
Toutefois, dès le 31 décembre 2019, la société BlueDot a prévenu d’une future propagation du virus de Wuhan, soit plus d’une semaine avant la notification officielle de l’OMS.
Fondée en 2014 par un médecin, cette startup a développé une plateforme de surveillance sanitaire basée sur l’Intelligence artificielle. Cet algorithme analyse des milliers de données en temps réels grâce à des techniques de Big Data et Machine Learning.
Les données concernées peuvent être issues de 65 langues et sont ciblées des messages postés sur des forums en ligne ou des blogs, des informations télévisées, des articles sur le web, des déclarations officielles ainsi que des bulletins de santé afin de collecter « une myriade de signaux faible ». Une fois analysées, ces données sont ensuite confirmées par des épidémiologistes puis un rapport est envoyé aux gouvernements.
L’algorithme va ainsi pouvoir prévenir de la propagation d’un virus mais également dessiner sa trajectoire. En l’espèce, il avait été prédit des villes d’Asie où le virus se propagerait après Wuhan, parmi lesquelles Bangkok (8 cas), Séoul (4 cas), Taipei (5 cas) et Tokyo (3 cas).
Cette IA c’était déjà illustré concernant le virus « Zika » en prédisant son arrivé en Floride six mois à l’avance.
L’IA ne peut être un devin en matière médicale, toutefois, on peut penser qu’une fois de plus celle-ci a un rôle à jouer en la matière, du moins en matière d’information relative à la santé publique.
Sources : https://www.lepoint.fr/monde/coronavirus-le-bilan-monte-a-170-morts-en-chine-30-01-2020-2360422_24.php https://www.lebigdata.fr/bluedot-ia-coronavirus-wuhan http://www.01net.com/actualites/comment-bluedot-un-algorithme-dope-a-l-ia-a-ete-le-premier-a-detecter-le-coronavirus-chinois-1848352.html/amp/?fbclid=IwAR1_BSqzAsA62wdeYHewuBLsJtDhzUfOuBMAet0YnRSnr313xcbcutgTolA
« Vous parcourez le Web, nous plantons des arbres » : la promesse d’Ecosia
Participer à la reforestation de l’Australie ou d’une autre zone souffrant de déforestation en effectuant une simple recherche sur un moteur de recherche, voici la promesse d’Ecosia.
Ecosia, fondé par Christian KROLL en 2009, est le plus grand moteur de recherche à but non lucratif du monde. Cette entreprise allemande basé à Berlin est la première entreprise certifiée B-Corp (répond à des exigences sociétales et environnementales, de gouvernance ainsi que de transparence envers le public) en Allemagne. Elle a aussi construit 2 centrales solaires pour s’assurer que le fonctionnement de son moteur de recherche soit issue d’une énergie 100% renouvelable.
La grande question à cette utopie est d’où vient l’argent pour planter les arbres. Les revenus d’Ecosia, comme pour la plus part des moteur de recherche, reposent sur les publicités visibles par les utilisateurs. Chaque clic sur une publicité permet à Ecosia de percevoir une somme dont elle reverse une partie pour la plantation d’arbres. L’entreprise précise que chaque requête (= recherche internet) rapporte 0,5 centimes d’euro. Il faudrait donc environ 45 requêtes pour planter un arbre.
Le moteur de recherche se base totalement sur le site Bing, le moteur de recherche de Microsoft (moteur de recherche le plus utilisé au monde juste après Google), qui d’ailleurs perçoit une somme à chaque clic effectué sur Ecosia. Petit détail propre à Ecosia, elle vient signaler par le biais d’une petite feuille les entreprises les plus responsables et par une petite usine les entreprises les plus polluantes.
Le moteur de recherche Ecosia ne protège pas seulement les forêt, il promet un véritable protection des données personnelles de ses utilisateurs. Cette protection se caractérise par le fait que les recherches internet des utilisateurs ne sont pas enregistrées, aucune trace des sites visités ne sont gardées, les données personnelles ne sont pas vendues à des publicitaires et enfin les recherches sont toujours cryptée SSL (canal sécurisé).
La transparence est aussi un maître mot pour cette entreprise qui décide de publier ses rapports financiers mensuels ainsi que les factures des plantations d’arbres. Tout cela est visible sur leur site: https://www.ecosia.org.
Aujourd’hui on compte 15 millions d’utilisateurs actifs par mois sur Ecosia, donc 3 millions en France. Et vous ?
Sources :
https://play.google.com/store/apps/details?id=com.ecosia.android&hl=fr
Un grand merci à Marine Gentil, Vincent Dumon, Mathilde Fabiano et Clothilde Jaclain pour leur participation.