Le succès de la série « Lupin » fait bondir la vente des livres de Maurice Leblanc
Après des mois d’attente, c’est finalement le 8 janvier 2021 que « Lupin » est sortie sur la plateforme de streaming Netflix. La série tant attendue, produite par la société Gaumont, réalise depuis un véritable succès. Se plaçant en tête du top des séries dans une dizaine de pays, dont les Etats-Unis, il est prévu qu’elle atteigne d’ici le 5 février 70 millions de téléspectateurs dans le monde.
Cette dernière raconte l’histoire d’Assane, fan inconditionnel d’Arsène Lupin interprété par Omar Sy, qui va tenter de reproduire les méthodes du célèbre cambrioleur pour venger son défunt père, accusé à tort d’un délit qu’il n’a pas commis. Véritable œuvre composite, la série emprunte à l’œuvre originale de Maurice Leblanc tout en apportant à son tour une part d’originalité.
Dès la lecture du scénario, la maison d’édition Hachette en était sûre : la série allait être un succès. Cette dernière, éditeur historique de Maurice Leblanc, a alors proposé à Netflix un partenariat exclusif dans le but d’éditer une nouvelle version du livre, brochée, en similicuir, ressemblant le plus possible à celle que possède Assane dans la série. « Quand nous avons appris qu’ils préparaient une série inspirée d’Arsène Lupin, nous sommes allés voir Netflix France et ils ont dit oui tout de suite pour un partenariat exclusif » déclare Cécile Térouanne, directrice d’Hachette Romans et du Livre de Poche Jeunesse.
La maison d’édition avait vu juste, ce partenariat est aujourd’hui un véritable succès ! Selon Le Parisien, la réédition aurait été vendue à plus de 5700 exemplaires en seulement 3 jours, et les prévisions envisagent la vente de 100 000 exemplaires d’ici l’été ! « Nous venons de relancer une quatrième réimpression de 30 000 livres, c’est énorme » poursuit Cécile Térouanne. Ces chiffres viennent s’ajouter aux ventes des éditions originales d’Arsène Lupin, connaissant également un fort succès depuis le lancement de la série.
Cependant, il convient de noter que les héritiers de Leblanc ne toucheront aucune contrepartie financière, ni pour l’adaptation, ni pour la réédition du roman. En effet, les livres d’Arsène Lupin ont originellement été écrits par Maurice Leblanc, décédé en 1941. Conformément à l’article L123-1 du Code de la propriété intellectuelle, ses œuvres sont tombées dans le domaine public 70 ans après sa mort, soit le 1er janvier 2012. De ce fait, elles sont désormais libres de droit et chacun peut les adapter sans en demander l’autorisation, dans la mesure où il n’est pas porté atteinte au droit moral qui est lui imprescriptible et transmis aux ayant-droits. Le fait que les œuvres tombent dans le domaine public après un certain temps peut paraître regrettable, mais cela s’explique en réalité par la théorie du contrat social, prenant en compte les intérêts de la collectivité. Une protection perpétuelle de l’œuvre porterait in fine atteinte à la liberté d’expression et entraverait sur le long terme la concurrence.
« Lupin » connait aujourd’hui un véritable succès au point que la réédition du livre inspiré de la série se classe n°1 des meilleures ventes jeunesses. Espérons que cet engouement pour Arsène Lupin soit le point de départ de la (re)découverte de la lecture, chez une génération de plus en plus connectée.
Sources :
- https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/series/carton-de-lupin-sur-netflix-au-meme-niveau-international-que-la-casa-de-papel-19-01-2021-8419974.php
- https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/livres/arsene-lupin-de-maurice-leblanc-un-retour-en-force-en-librairie-grace-a-la-serie-netflix-12-01-2021-8418673.php
- (photo) https://www.leparisien.fr/resizer/2_siKa1DR7-XofvzatQ9Gik57oQ=/932×582/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/leparisien/FYHWJHBKMPESVVUIGKQHNGZEZI.jpg
La signature d’un contrat-cadre entre Google et l’Alliance de presse d’information général : une bonne nouvelle pour les éditeurs de presse après plusieurs mois de négociation
On vous en parlait il y a quelques semaines sur le blog (la semaine du 16 au 22 novembre) : après plusieurs mois de négociations et de procédure judiciaire, Google signait les premiers accords individuels avec certains éditeurs de presse tels que Le Monde, Le Figaro ou Libération pour une rémunération de ces derniers au titre des droits voisins. Ce jeudi, le 22 janvier 2021 le géant Américain et l’Alliance de presse d’information générale (APIG), qui ne représente pas moins de 300 quotidiens nationaux et régionaux, ont signé un accord-cadre « portant sur la rémunération des droits voisins au titre de la loi française ».
En effet par une transposition de la directive sur le droit d’auteur entré en vigueur depuis le 23 juillet 2019, les plateformes en ligne doivent rémunérer les éditeurs de presse dont elles utilisent les contenus. Une rémunération que Google ne souhaitait pas verser à ces derniers, ce qui a conduit les éditeurs de presse a déposer un recours auprès de l’Autorité de la concurrence. Celle-ci a enjoint à la firme de Mountain View dans une décision rendue le 9 avril 2020 de « négocier de bonne foi avec les éditeurs et agences de presse ou les organismes de gestion collective » qui demanderait cette rémunération. Décision qui avait été confirmée par un arrêt de la cour d’appel de Paris le 8 octobre 2020.
La signature de cet accord étant ainsi « l’aboutissement de nombreux mois de négociations dans le cadre fixé par l’Autorité de la concurrence » comme le soulignent l’APIG et Google, est une excellente nouvelle pour les éditeurs de presse. Ce dernier négocié pour trois ans « fixe le cadre dans lequel Google négociera des accords individuels de licence avec les membres » de l’APIG, accord qui devrait en outre donner accès à ces derniers à « News Showcase ». Ce nouveau programme de licence de publication de presse créé par Google pendant les négociations et qui devrait donner aux éditeurs de presse selon Bard Bender, le vice-président de l’actualité de la gestion de produit du géant Américain « la possibilité de raconter des nouvelles importantes, avec le contexte et des liens vers des articles supplémentaires ». Si aucune indication n’a été communiquée sur le niveau de rémunération de ces accords individuels, les modalités de calcul de celles-ci se feront sur la base de critère « tel que, par exemple, la contribution à l’information politique et générale, le volume quotidien de publications ou encore l’audience Internet mensuelle ».
Si cet accord est salué par la présidente de l’Autorité de la concurrence, Isabelle de Silva comme étant « une bonne nouvelle », Pierre Louette, président de l’APIG et PDG du groupe Les Échos-Le Parisien affirme, lui, que si « cet accord constitue une avancée historique » cela reste « une étape qui doit encore être achevée ». En effet cet accord ne concerne que les publications des éditeurs de presse dites « d’information politiques et générale » (les IPG), et ne s’applique donc pas à tout type de publication. Ainsi le syndicat des éditeurs de la presse magazine (SEPM) maintient sa plainte contre Google. Alain Augué le président de ce dernier affirmant qu’ « il faut que la reconnaissance des droits voisins s’applique à l’ensemble des titres IPG et pas seulement à ceux de l’Alliance. Les titres non IPG doivent aussi en bénéficier dans les conditions prévues par la loi. » Le syndicat peut pour cela compter sur l’appui de l’Autorité de la concurrence qui selon Isabelle de Silva « veillera à ce que la loi s’applique à tous les acteurs concernés, éditeurs et agences de presse ».
Par ailleurs on pourra remarquer pour conclure que ce conflit d’intérêts entre Google et les éditeurs de presse dépasse le cadre européen le géant du net étant également en plein bras de fer avec les éditeurs de presse Australiens. En effet le gouvernement Australien a récemment adopté un projet de loi visant à contraindre Google et Facebook à rémunérer les médias pour leur contenu afin de venir en aide à ces derniers en grande difficulté économique notamment à cause de la pandémie du coronavirus. Une décision qui n’est sans surprise pas au goût de Google et Facebook, ceux-ci menaçant une limitation de l’accès à leur service pour les utilisateurs australien.
Sources :
- Droits voisins : Les éditeurs de presse et Google trouvent un accord – ZDNet
- Droits voisins: Google signe avec la presse (lefigaro.fr)
- Google et éditeurs de quotidiens s’accordent sur l’application des droits voisins (la-croix.com)
- Google a signé un accord pour rémunérer la presse française au titre du « droit voisin » (lemonde.fr)
- La très controversée réforme européenne du droit d’auteur finalement adoptée (lemonde.fr)
- L’Australie sous pression pour renoncer à faire payer Facebook et Google – ZDNet
Pavé dans la mare pour Kyo Jino : Aya Nakamura remporte son procès
Accusée de « parasitisme » par le styliste parisien Kyo Jino pour s’être inspirée, en 2019, dans son clip « Pookie », de son travail sans son consentement, sans l’avoir crédité ni rémunéré, la diva s’en tire à bon compte. En effet, mardi dernier, l’AFP rapporte que le créateur s’est vu débouté par le tribunal de Paris.
La chanteuse Aya Nakamura à Paris. — LAURENT VU/SIPA
Kyo Jino affirme avoir présenté en décembre 2018, un moodboard à la chanteuse présentant plusieurs tenues avant d’avoir fait une séance photo. Lors de la publication du clip susmentionné, le styliste juge que l’interprète se serait librement inspirée de ses créations, notamment deux robes et une fourrure, sans l’ avoir averti. Il fait alors part de son « indignation » via les réseaux sociaux. Seulement, la chanteuse dément en l’assénant : « Si ce que tu dis est vrai, (…) porte plainte et on verra ».
S’ensuit une mise en demeure de la chanteuse par l’intermédiaire de sa maison de production Warner Music France, le styliste saisit la justice et réclame 50 000 euros pour préjudices financier et moral. L’avocate de la chanteuse, Cerasela Vlad, avait alors fait valoir que la comparaison entre le « moodboard » et les tenues arborées dans le clip ne permettait pas « d’établir de ressemblance ».
Le 15 janvier, le tribunal rend son jugement à la défaveur de Kyo Jino par la décision suivante « Le seul fait pour [la chanteuse] d’adopter des tenues du même style que celles suggérées par [le styliste] ne suffit pas à établir une reprise constitutive d’une faute« . Pour le tribunal, le créateur n’aurait pas apporté assez d’éléments sur les conditions qui ont entouré la création du moodboard et le shooting photo, notamment celle d’une éventuelle contrepartie.
Le tribunal condamne alors le designer à dédommager la chanteuse en lui payant la somme de 5000 euros pour l’atteinte à son image et à sa réputation, et de 3000 euros supplémentaires pour les frais de justice. Aya Nakamura avait, par ailleurs, réclamé la somme totale de 100 000 euros pour différents préjudices, ce qui n’a pas manqué de jouer sur les nerfs du designer qui s’est vivement exprimé sur Twitter : « Tu gagnes ton procès c’est cool pour toi et tu réclames 100.000 euros de dommages et intérêts pour atteinte à ton image alors que tu nuis à la mienne ».
L’avocat du styliste, Me Jean-Marc Descoubes ne cache pas sa déception auprès de l’AFP : « C’est l’histoire du pot de terre contre le pot de fer, on n’est pas d’accord avec l’interprétation que le tribunal a faite du litige« . Il a également indiqué étudier l’opportunité de faire appel à cette décision.
Sources :
- https://www.lepoint.fr/societe/un-styliste-perd-son-proces-contre-la-chanteuse-aya-nakamura-19-01-2021-2410200_23.php
- https://www.huffingtonpost.fr/entry/le-styliste-parisien-kyo-jino-perd-son-proces-contre-la-chanteuse-aya-nakamura_fr_6006e1d4c5b6df63a919f895
- https://fr.fashionnetwork.com/news/Un-styliste-perd-son-proces-contre-la-chanteuse-aya-nakamura,1273209.html#.YAqi4tzvzNh.twitter
- (Source de la photo) : La chanteuse Aya Nakamura à Paris. — LAURENT VU/SIPA : https://www.20minutes.fr/arts-stars/culture/2494327-20190411-aya-nakamura-accusee-styliste-avoir-vole-creations-dernier-clip
L’Italie impose une justification sur l’âge minimal requis des souscripteurs de l’application TikTok
Ce vendredi 22 janvier 2021, l’Etat Italien a procédé à une mesure visant à bloquer l’accès aux utilisateurs de l’application TikTok n’ayant pas justifié qu’ils étaient âgés au minimum de 13 ans.
Ce changement est survenu précipitamment suite au décès d’une jeune italienne de 10 ans ayant trouvé la mort asphyxiée suite à la participation d’un défi TikTok dit « jeu du foulard », consistant à bloquer sa respiration le plus longtemps possible sa respiration, à l’aide d’un foulard.
C’est la première fois que l’Etat italien prend une telle mesure urgente face à cette application. L’autorité pour la protection des données personnelles nationale a indiqué dans un communiqué « bloquer le réseau social » de manière immédiate et cela jusqu’au 15 février sur le territoire italien, pour l’ensemble des utilisateurs ne pouvant pas prouver qu’ils sont plus âgés que l’âge minimum requis.
Effectivement, les réseaux sociaux regorgent d’adolescents et d’enfants n’ayant pas l’âge minimal requis, car finalement aucun contrôle n’est véritablement effectué, et une modification de l’âge est très simple. TikTok est particulièrement connu pour être un réseau social visant majoritairement une population jeune, voire très jeune, dont de nombreux utilisateurs ont moins de 13 ans.
Or cette même application vise à partager des contenus photos ou vidéos souvent en exposant sa vie personnelle, et les enfants ne sont pas en mesure de constater qu’une telle diffusion de données personnelles peut avoir de lourdes conséquences.
Mais en dehors de ce problème lié aux données personnelles, TikTok est souvent cité comme lieu de harcèlement, mais également de lieu pouvant malheureusement coûter la vie, notamment au regard des nombreux défis parfois dangereux lancés par les utilisateurs, et reproduit des millions de fois. C’est précisément ce qui s’est passé pour le cas de la jeune italienne de 10 ans.
Toutefois, cette mesure communiquée par l’autorité pour la protection des données personnelles italienne, bien que remarquable de par sa réactivité, n’est cependant pas aisée à mettre en œuvre. En effet, de quelle manière TikTok pourrait approuver l’âge des utilisateurs ?
L’hypothèse d’une attestation sur honneur pourrait être envisagée, mais celle-ci pourra être facilement falsifiée. L’hypothèse des documents officiels annexes type carte d’identité pourrait également être envisagée. Cela est déjà mis en place pour certaines applications types Bla-Bla Car, justifiées par le fait que des personnes seront amenées physiquement à se rencontrer. Mais une carte d’identité reste un document particulièrement personnel, et la transmettre à une application traitant nos données communiquées à l’inscription serait risqué. Néanmoins cette mesure urgente de l’Etat italien, prise suite à la malheureuse nouvelle, reste à saluer.
Une autre solution pourrait peut-être d’imposer au réseau social TikTok de surveiller davantage les contenus, et de supprimer ceux qui auraient une portée dangereuse, ce qui était manifestement le cas de ce challenge « jeu du foulard ». Finalement d’autres personnes, même âgées de plus de 13 ans, pourraient très bien être victimes de défis lancés sur cette application.
Ce n’est pas la première fois qu’un tel drame arrive en octobre dernier, une jeune mexicaine de 21 ans avait été tuée par balle lors du tournage d’une vidéo TikTok pour effectuer un défi de « faux kidnapping ». Cette application très populaire d’ampleur mondiale nécessite d’envisager des blocages de tels contenus inappropriés et alarmants, avant que d’autres accidents mortels surviennent.
Sources :
- https://www.lemonde.fr/pixels/article/2021/01/22/l-italie-bloque-l-acces-a-tiktok-pour-quiconque-n-est-pas-en-mesure-de-justifier-de-l-age-minimal-requis_6067298_4408996.html?utm_term=Autofeed&utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1611357138
- https://www.leparisien.fr/faits-divers/apres-la-mort-d-antonella-10-ans-l-italie-bloque-tik-tok-pour-les-utilisateurs-dont-l-age-n-est-pas-garanti-22-01-2021-8420780.php
- https://www.ouest-france.fr/high-tech/tiktok/l-italie-sevit-contre-tiktok-apres-la-mort-d-une-fillette-7127862#:~:text=13%20ans%20minimum,son%20t%C3%A9l%C3%A9phone%20portable%20sur%20TikTok.
- https://www.cnews.fr/monde/2020-12-16/tiktok-une-influenceuse-abattue-en-direct-par-ses-amis-1028129
Promotion 2020/2021