BRÈVES DU 1er FEVRIER AU 7 FEVRIER 2021

Bonsoir, voici les brèves de cette semaine, très bonne lecture à tous.

 

 

Le gouvernement japonais envisage pour la première fois d’appliquer le droit d’auteur au cosplay

 

Le cosplay, partie intégrante de la culture japonaise, est l’activité qui consiste à se déguiser à l’effigie de ses personnages de fictions favoris. Cette pratique apparaît dans les années 1990-1991 au Japon et se développe assez rapidement, au plus grand bonheur des conventions de comics, de mangas, et des grands salons, tant les déguisements sont parfois très fidèles aux personnages originaux (apparences, poses..). C’est devenu une vraie forme d’expression de la personnalité des cosplayers. 

Actuellement au Japon, le cosplay est autorisé sans restrictions. Ainsi, chacun est libre de se déguiser comme il l’entend et de copier le style d’un personnage animé, et ce sans avoir à contacter les créateurs ou éditeurs. Cependant, le gouvernement japonais envisage de modifier les lois actuelles sur le droit d’auteur du pays, pour les individus qui utilisent le cosplay dans un but lucratif. Cette réglementation pourrait également être étendue aux cosplayeurs qui se déguisent dans le cadre privé. Le jeu du cosplayeur, parfois amateur, parfois professionnel, peut devenir ambigu.

En effet, lorsque cette activité est exercée à titre professionnel, elle peut s’avérer extrêmement lucrative pour certains individus dont les revenus peuvent atteindre des sommes très élevées. Par exemple, la cosplayeuse la plus célèbre, Enako, gagnerait 90 000$ par mois (environ 70 000 euros) grâce à des apparitions publiques rémunérées, à la vente de produits de merchandising, aux contrats publicitaires, et aux rémunérations sur les réseaux sociaux. 

Cette réflexion du gouvernement japonais engage un débat au sein du pays, et les tensions sont vives. Comment maintenir un équilibre entre le droit d’auteur et l’activité promotionnelle du cosplay? Si pour l’instant rien n’est acté, les autorités japonaises réfléchissent au meilleur moyen de ne léser ni les créateurs originaux des personnages, ni les cosplayeurs. À ce titre, la ministre de la Stratégie dans le cadre de la Cool Japan, Shinji Inoue, a auditionné les principaux concernés, les acteurs du cosplay,  qui pourraient se voir très impactés par de tels changements s’ ils étaient avérés…

Des frais de franchise pourraient-ils être imposés aux cosplayers? Le partage de contenu autour du cosplay sur les réseaux sociaux pourraient-ils constituer une violation du droit d’auteur même à titre amateur? Pour l’instant, le japon ne prévoit pas tant un aménagement de la législation mais davantage un plan de sensibilisation du droit d’auteur. L’écrivain et traducteur Matt Alt, écrit dans un tweet que ce projet éventuel du gouvernement japonais de faire payer les cosplayeurs professionnels pour l’utilisation des personnages, est la « première tentative d’attaque du monde du cosplay »

Enako, quant à elle, cherche à apaiser les tensions qui jaillissent dans le monde du cosplay : « J’ai eu une discussion avec la ministre Inoue, et nous recherchons un moyen de protéger les droits d’auteur sans interférer avec la culture actuelle du cosplay. » Elle espère que les changements ne réglementeront pas les publications sur les réseaux sociaux et les activités faites par les fans, si elles ne sont pas à but lucratif. 

Elle précise toutefois que pour sa part, lorsqu’elle cosplay des personnages d’œuvres publiées, par exemple lors de passage à la télévision, elle demande l’autorisation en amont de l’éditeur.

 

Audrey NICOLLE

 

Sources

 

 

 

 

Le nouveau brevet obtenu par Spotify permettra de suggérer de la musique en écoutant votre voix

 

La plateforme de streaming musicale Spotify, vient d’obtenir le 12 janvier 2021, suite à un dépôt effectuée en 2018, un brevet américain permettant d’écouter la voix des utilisateurs et ainsi, par le biais de la reconnaissance vocale, proposer des musiques adaptés aux conversations, aux intonations des voix et aux émotions dégagées.

A première vue, cela paraît surréaliste, comme tout droit sorti d’un film de science-fiction ou bien d’un épisode de Black Mirror. Mais pourtant il semblerait bien que la réalité ait rattrapé la fiction.

Le résumé du brevet, traduit en français, indique ainsi que « Un signal audio d’une voix et des bruits de fond entrent, et la reconnaissance vocale est effectuée pour récupérer le contenu de la voix. Il y a récupération des métadonnées de contenu correspondant au contenu de la voix, et des métadonnées environnementales correspondant au bruit de fond. Il y a une détermination des préférences pour le contenu du média correspondant aux métadonnées de contenu et aux métadonnées environnementales, et une sortie est fournie correspondant aux préférences ».

Ces termes techniques signifient que le fonctionnement de cette invention consistera à capter la voix de l’utilisateur, ses conversations, mais plus généralement capter l’environnement dans lequel l’utilisateur se trouve. Ainsi, cette captation sonore permettra à Spotify de suggérer à l’utilisateur des musiques.

Théoriquement, il est vrai que cette technologie innovante semble particulièrement utile pour la plateforme de streaming musical qui pourra proposer des musiques sans doute plus adaptées à l’utilisateur, et corrélativement l’utilisateur pourra être satisfait de ces suggestions adaptées. Mais en réalité cela pose divers problèmes.

Dans un premier temps, d’un point de vue pratique, il n’est nullement prouvé que l’environnement dans lequel nous nous trouvons, ou même l’émotion que nous dégageons fait que telles ou telles musiques nous conviendront le mieux. Il est probable que Spotify se soit basé sur des études démontrant que telle type d’émotion donne envie d’écouter telle musique. Or comme le veut le proverbe, les goûts et les couleurs ne se discutent pas, et le choix musical pourrait se rattacher à cette idée, dans le sens où c’est inhérent à notre personnalité mais ça n’est pas nécessairement partagé oralement.

Puis dans un second temps, d’un point de vue éthique et juridique, cette captation vocale est une véritable intrusion dans la vie privée des utilisateurs. Cette technologie dite personnalisée, captera les conversations privées, et pourra donc obtenir de très nombreuses informations personnelles, comme classiquement notre nom, âge, sexe, mais aussi plus inquiétant nos orientations politiques, religieuses, sexuelles, ou encore connaître l’identité des personnes qui nous entourent, mais aussi les lieux fréquentés, à quelle fréquence ils sont fréquentés. L’application pourra également savoir notre état d’esprit, notre humeur, nos émotions. Spotify pourra littéralement écouter tout ce qui est dit. Or cela est très critique d’un point de vue de la protection des données personnelles. Il est donc essentiel que Spotify mesure et justifie précisément le traitement des données personnelles captées, et donc n’outrepasse pas le but poursuivi par ce brevet.

La question de savoir si cette invention est véritablement nécessaire se pose. Un utilisateur ne peut-il pas recevoir des suggestions par d’autres moyens ? Spotify procède déjà à des recommandations personnalisées, notamment via le choix par l’utilisateur, lors de l’inscription, d’artistes favoris parmi une large sélection. Mais Spotify estime que cela est fastidieux pour l’utilisateur et que par ailleurs ces choix établis lors de l’inscription peuvent évoluer. Spotify semble donc déterminer à améliorer ces recommandations, et cela peu importe les moyens utilisés.

La société d’origine Suédoise se montre de plus en plus ambitieuse, en mettant en place de telles technologies très intrusives, mais aussi en continuant son expansion mondiale comme le démontre le lancement de Spotify en Corée du Sud le 1er février dernier, un pays stratégique dans le domaine musical car reconnu comme sixième marché mondial de la musique selon l’IFPI (Fédération Internationale de l’Industrie Phonographique).

La course des nouvelles technologies intégrées à des applications ne semble donc que débuter, ce qui « accessoirement » met à mal la protection des données personnelles et de la vie privée… Néanmoins, n’oubliez pas de profiter « En voiture. Au dîner. Pour égayer le week-end (…) de cette playlist personnalisée qui rassemble tous les titres que vous aimez et mise à jour régulièrement ».

Bonne écoute !

 

Mélinda GUREN

 

Sources :

 

 

 

 

Jeff Bezos, fondateur du géant Amazon, quitte son poste de PDG

 

Le groupe Amazon a annoncé ce mardi que Jeff Bezos quitterait son poste de PDG à l’automne prochain. Mais l’homme d’affaires n’abandonne pas pour autant définitivement l’entreprise qu’il a créée.

S’il quitte la direction opérationnelle, Jeff Bezos ne quitte en revanche pas la présidence du conseil d’administration et continuera dès lors à exercer son influence sur l’entreprise. En effet, avec les 12% du capital social qu’il détient, Jeff Bezos demeure l’actionnaire le plus conséquent d’Amazon.

Son départ rappelle celui des fondateurs de Google, qui avaient également quitté la direction opérationnelle du groupe pour se retirer totalement du champ public, ou encore celui de Bill Gates qui quitta Microsoft pour se consacrer exclusivement à ses projets philanthropiques.

Mais quelle raison a bien pu pousser Jeff Bezos à prendre une telle décision ?

Si la pandémie qui nous frappe actuellement a mis à mal l’économie, il ne semble pas qu’Amazon en soit l’une des victimes. L’entreprise a au contraire affiché une très grande augmentation de son bénéfice net au quatrième trimestre 2020.

Dans la conjecture actuelle, se retirer de son poste de PDG est alors tout à fait surprenant. Les affaires n’ont jamais été aussi bonnes pour Amazon. Alors pourquoi abandonner son poste ?

L’homme d’affaire a annoncé vouloir se consacrer à Blue Origin, le projet spatial de Jeff Bezos. L’homme rêve d’étendre à l’espace les frontières de la Terre, en y envoyant régulièrement des humains pour du tourisme. Et il y a deux semaines, Blue Origin affirmait ainsi être « très proche » de pouvoir envoyer des humains dans l’espace après avoir réussi à y lancer, pour la quatorzième fois, une fusée.

Aussi, aux portes de la concrétisation de son rêve, Jeff Bezos souhaite certainement se consacrer aux étapes finales du projet.

La course avec SpaceX, le projet spatial d’Elon Musk, se resserre en effet. C’est à celui qui réalisera l’impossible le premier. Les deux hommes sont au coude à coude et leurs prétentions sont proches.

Hasard quelque peu ironique, dans la nuit de mardi à mercredi, c’est-à-dire en même temps que les annonces de Bezos, SpaceX échouait à faire atterrir l’une de ses fusées au Texas, provoquant son crash. Serait-ce une coïncidence annonciatrice de mauvais augure pour SpaceX ? Nous laisserons la superstition de côté ici.

Quoi qu’il advienne, la course à l’espace lancée entre les deux concurrents risque d’être rude. Sans compter la multitude d’autres acteurs convoitant le domaine spatial.

Jeff Bezos quitte ainsi son poste de PDG pour se consacrer à la conquête de nouveaux horizons. Et, si son projet réussi aussi bien que celui d’Amazon, il ne serait plus seulement le « roi du commerce en ligne » mais également le « roi du tourisme spatial ».

 

Amelle HOCINE

 

Sources :

 

 

 

Chine : Une censure toujours plus grande sur les réseaux sociaux

 

Si la Chine est l’un des Etats où la population est la plus connectée au monde comptant environ en fin décembre 2020 pas moins de 989 millions d’internautes, soit 70% de la population, c’est aussi l’un des Etats mondiaux qui surveille et censure le plus Internet interdisant notamment sur ce dernier toute critique politique. Ce contrôle connu de tous aboutit notamment pour les internautes chinois de voir la suppression de leurs publications, voire de leurs comptes sur les réseaux sociaux quand celles-ci déplaisent au Partie communiste chinois.

Ainsi, si la liberté d’expression sur les réseaux sociaux en Chine était déjà restreinte, celle-ci est aujourd’hui complètement anéantie par le régime en place. Tout commence lors de la vidéoconférence le 29 janvier dernier sur la mise en ordre de la communication en ligne ou Zhuang Rongwen, le vice-ministre de la propagande, directeur du Bureau central d’information de l’Internet et directeur du Bureau national d’information de l’Internet affirme que les publications sur les réseaux sociaux chinois doivent refléter « l’esprit de l’énergie positive du Secrétaire général Xi Jinping » un contrôle étant alors nécessaire pour « s’assurer que le cyberespace est plein d’énergie positive ». Ainsi pour garantir cette « énergie positive » et ainsi éviter que soit évoqué toute critique du régime alors qu’il y aurait bien des choses à dire notamment sur ce qui se passe au Xinjiang Zhuang Rongwen a promis la « maîtrise des sources de publication » et « un contrôle strict des infractions telles que la réalisation et la republication illégale de reportages » ainsi qu’un renforcement des sanctions.

Cela se traduit aujourd’hui par la nécessité pour les internautes chinois d’obtenir une licence ad hoc afin de pouvoir publier des contenus originaux sur des sujets tels que la politique, l’économie ou encore la défense. En effet les deux principaux réseaux sociaux Chinois Weibo et Wechat ont informé leurs utilisateurs de cette nouvelle règle venant restreindre le peu de liberté d’expression dont disposaient encore les internautes Chinois sur la toile. Le principal portail d’information Chinois, Sohu lui prévient que Les comptes non qualifiés pour publier des actualités seront définitivement bloqués dès qu’ils seront découverts. »

Une situation qui est loin de réjouir les internautes chinois, la nouvelle de cette nouvelle réglementation ayant suscité de nombreuses réactions à l’image de celle de Ma Xiaolin ce dernier affirmant « En tant que chercheur et chroniqueur sur les questions internationales, je suppose que je n’aurai qu’à prendre le chemin du divertissement”.

Cependant ce n’est pas en ligne que les internautes chinois pourront s’exprimer sur leur mécontentement, celui-ci n’étant guère compatible avec « l’esprit de l’énergie positive du Secrétaire général Xi Jinping ».

 

Florent EL ABIDI

 

Sources :

 

 

Promotion 2020/2021

MasterIPIT