Bonsoir,
J’espère que vous passez de bonnes fêtes et que vous avez passé un agréable réveillon de Noël. Les brèves du 20 au 26 décembre 2021 par le Collectif M1 PIDN sont désormais disponibles.
Très bonne lecture à tous.
Métaverse : un premier cas d’agression sexuelle « virtuelle » dénoncé
Source : Meta
Alors que la version officielle d’Horizon Worlds a été lancée la semaine dernière, une « bétatesteuse » a dénoncé avoir subi une agression sexuelle « virtuelle », dans une publication sur la page Facebook officielle d’Horizon Worlds. Dans ce jeu vidéo, chaque participant crée son personnage virtuel en 3D. La victime raconte que son avatar a subi des attouchements par celui d’un inconnu. « Le harcèlement sexuel est déjà quelque chose de grave en ligne, mais être en réalité virtuelle ajoute de l’intensité à ce type d’événement. Je n’ai pas seulement été tripotée hier soir, il y avait également d’autres personnes qui soutenaient ce comportement, et m’ont fait me sentir isolée dans cet espace », explique-t-elle. En effet, à travers la réalité virtuelle, il y a une immersion parfois très réaliste, et cela peut parfois conduire les joueurs à assimiler le jeu à la réalité.
Le vice-président d’Horizon Worlds, Vivek Sharma, a qualifié cet événement « d’absolument regrettable » et souhaite mettre en place des outils de blocage. Il existe déjà une « Safe Zone » dans laquelle un utilisateur peut créer un espace de jeu entièrement privé, où aucune personne ne peut interagir avec lui. La victime de l’agression n’avait pas utilisé ce mode, mais la plateforme ne la tient pas pour responsable de ce qu’il s’est passé. La porte-parole de Mela, Kristina Milian, a affirmé qu’ils veulent « que tous les membres d’Horizon Worlds vivent une expérience positive grâce à des outils de sécurité faciles à trouver — et ce n’est jamais la faute des internautes s’ils n’utilisent pas toutes les fonctions que nous proposons ».
Malheureusement, malgré cet outil, la responsabilité pèsera toujours, en partie, sur l’utilisateur. En effet, à travers cette possibilité d’une « Safe Zone » offerte aux utilisateurs, l’entreprise leur donne la possibilité mais également la charge de se protéger, et cela lui permet d’agir contre les abus. En cas de signalement, des « spécialistes de la sécurité » de l’entreprise peuvent retrouver des enregistrements de la scène.
Comme l’a affirmé Vivek Sharma, « pour nous, c’est un retour d’expérience utile, car nous souhaitons optimiser et rendre faciles d’accès nos dispositifs de sécurité ». Kristina Milian a également précisé auprès du MIT Technology Review que « [leur] objectif est de faire d’Horizon Worlds un espace sécurisé, et [ils] y [sont] investis ».
Ce genre d’agression n’est sûrement pas un cas isolé. En effet, la journaliste Parmy Olson avait publié un article dans le média américain Bloomberg, intitulé « It’s Awkward Being a Woman in the Metaverse ». Elle y relate son expérience, et raconte avoir choisi un avatar proche de son apparence physique « réelle ». Cette expérience a été « amusante », « excitante », mais également « intense, fatigante et souvent gênante ». En effet, dès son arrivée dans le hall d’accueil d’Horizon Venues, un avatar était venu zoomer à quelques centimètres d’elle. Puis, un groupe d’avatars s’était approché, et était resté silencieux. Certains l’ont prise en photo. Cette expérience, bien que virtuelle, n’en est pas moins oppressante. La journaliste alerte sur son compte twitter : « le harcèlement et les comportements effrayants se sont produits suffisamment souvent pour que je pense que les problèmes de harcèlement et de ‘’griefing’’ qui existent dans les jeux depuis des années arrivent dans la réalité virtuelle sociale ».
Ces problèmes d’agressions sexuelles « virtuelles » ne sont pas nouveaux, de nombreux exemples d’actes sexuels simulés sont visibles dans Roblox, un MMORPG à destination des enfants. De même, en 2006, dans une affaire très médiatisée, une utilisatrice du jeu de tir à l’arc QuiVr avait accusé un autre joueur de lui avoir virtuellement touché la poitrine sans son consentement. Pour elle, le ressenti était très « similaire » de la réalité, ayant, par ailleurs, déjà été victime de faits semblables dans la réalité. Les développeurs du jeu avaient eu recours à une combinaison permettant de se débarrasser de l’autre joueur. D’autres jeux ont proposé de mettre en place des systèmes de sourdine ou de blocage des utilisateurs, telle que la plateforme AltspaceVR de Microsoft qui a déjà fait intervenir des modérateurs sous forme d’avatars.
Que l’agression sexuelle ait lieu dans un environnement virtuel ou réel, elle reste répréhensible, le monde numérique n’échappe pas à cette sanction. En aucun cas la gravité des faits n’est à minimiser, encore moins lorsque le monde du metaverse consiste à se projeter dans un monde virtuel, plus vrai que nature. Selon l’article 222-16 du Code pénal, le harcèlement sexuel en France peut être puni d’une peine allant d’un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende, à trois ans et 45 000 euros. Le 27 août 2000, Raph Koster avait rédigé une déclaration des droits des avatars officieuse. Il serait peut-être temps pour les autorités de s’emparer de l’idée afin de la mettre à jour et de l’officialiser.
Loriane LAVILLE
Sources :
https://www.theverge.com/2021/12/9/22825139/meta-horizon-worlds-access-open-metaverse
https://www.technologyreview.com/2021/12/16/1042516/the-metaverse-has-a-groping-problem/
Plateforme de vente en ligne : Wish restera déférencée malgré son référé suspension devant le tribunal administratif de Paris
Source : Pixabay
Il y a quelques semaines Cédric Neldé Kossadoum, évoquait la décision du 23 novembre 2021, du Ministère de l’Économie et des Finances et de la Relance d’enjoindre aux moteurs de recherche tels que Google et aux applications mobiles, de déférencer la plateforme de vente en ligne Wish.
La société propriétaire de la plateforme de e-commerce, avait déclaré après la décision de Bercy, que de « nombreux problèmes évoqués par la DGCCRF sont basés sur des analyses erronées qui (…) ont été entièrement déformées et présentées de manière sensationnelle » et que Wish « se conforme toujours aux demandes de retrait » des produits « de la DGCCRF », et avait annoncé entamer un recours juridique contre cette action jugée selon elle « illégale et disproportionnée ».
La décision du Ministère de l’Économie et des Finances et de la Relance a donc été contestée par la société américaine qui avait par la suite introduit un référé suspension devant le tribunal administratif de Paris. Malheureusement pour la plateforme de e-commerce américaine, le tribunal administratif de Paris a fait savoir le 17 décembre par voie de communiqué qu’il avait rejeté le référé suspension introduit par la société américaine.
En effet, le tribunal a estimé que Wish ne démontrait pas qu’elle s’était conformée aux injonctions du Ministère de l’Économie et des Finances et de la Relance, de cesser de tromper le consommateur sur la nature des produits vendus, sur les risques inhérents à leur utilisation et sur les contrôles effectués.
Une question prioritaire de constitutionnalité posée par la société américaine a également été rejetée par le tribunal, soutenant « qu’aucun moyen de nature à créer un doute sérieux quant à la légalité de la décision du ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance, qui a pour objet la protection de la santé et de la sécurité des consommateurs » n’avait été avancé par celle-ci.
Qu’en est-il de la suppression de Wish des moteurs de recherche ?
Une semaine après la décision du Ministère de l’Économie et des Finances et de la Relance, Google, Microsoft, Qwant et Apple ont déréférencé l’adresse internet et l’application Wish de leurs moteurs de recherche et magasins d’applications. Ainsi, Wish est pour le moment invisible dans les résultats des moteurs de recherche, mais continue d’être accessible aux internautes français en renseignant l’URL précise.
Une décision seulement sur la forme :
Le juge des référés étant considéré comme le juge de l’urgence, l’affaire n’a pu être jugée que sur la forme et d’ici un an, sera jugée sur le fond. Également, Wish a indiqué à BFMTV sa décision de vouloir faire appel de la décision devant le Conseil d’État, se disant « déçu » de la décision du tribunal administratif de Paris.
Néanmoins, si la sanction de Bercy ne suffit pas pour que Wish se conforme aux injonctions, le gouvernement pourrait alors interdire complètement le site sur le territoire français.
Margaux BELLAICHE
Sources :
https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/wish-restera-dereference-des-moteurs-de-recherche-20211217
Rémunération des artistes par les plateformes de streaming musical : quels services sont les plus généreux ?
Source : Pixabay
Les plateformes de streaming constituent de nouvelles façons de consommer la musique, elles sont aujourd’hui la principale source de revenu pour les ayants droits mais sont aussi au cœur de nombreuses problématiques concernant la part de rémunération attribuée aux artistes.
Il convient tout d’abord de préciser que les revenus générés sur ces plateformes font l’objet d’un partage. Ils ne reviennent pas en intégralité aux artistes. Les gains servent en premier lieu à payer la TVA, les droits d’auteur (auteurs, compositeurs, producteurs…), les intermédiaires (maisons de disques, plateformes de streaming…) puis enfin les artistes.
Il est difficile d’évaluer avec exactitude la part qui revient aux artistes car celle-ci peut varier selon les pays ou encore du taux prélevé par le label par exemple.
Il ressort néanmoins que, selon une étude menée par le portail en ligne Statista, la rémunération des artistes n’est pas la même selon la plateforme de streaming musical utilisée. A travers cette étude, les analystes de Statista ont en effet compilé des données collectées auprès de différentes sources telles que Digital Music News, The Trichordist, Forbes, pour établir le nombre d’écoutes nécessaires pour gagner un euro sur une plateforme de streaming musical.
Ainsi, il ressort de cette étude que le service français Deezer se situe parmi les plus généreux, avec une moyenne d’environ 214 lectures pour un euro distribué, Apple Music demeurant pour l’heure, le plus rémunérateur avec une moyenne de 116 écoutes pour 1 euro distribué.
Le portail d’études précise en revanche que « Le leader du marché, Spotify, affiche de son côté un taux de 0,0032 $ par stream (0,0028 €), soit une moyenne de 360 écoutes nécessaires pour gagner 1 euro. Bien que ce ratio ne soit que légèrement inférieur à la moyenne en comparaison aux autres services, Spotify compte presque trois fois plus d’abonnés payants que ses concurrents directs, ce qui pose question sur l’équité de son modèle ».
Il existe donc des variations en termes de rémunération des artistes selon la plateforme de streaming musical utilisée. Ces mécanismes et les méthodes de paiement doivent encore être améliorés, repensés, pour tendre vers plus d’égalité et une meilleure redistribution des bénéfices.
Le consommateur reste en attendant libre de s’informer sur ces modes de rémunération et de choisir en conséquence, la plateforme qui lui semble la plus opportune pour lui comme pour ses artistes favoris.
Louise HECKEL
Sources :
https://www.presse-citron.net/spotify-apple-music-quels-services-remunerent-le-mieux-les-artistes/
https://www.telerama.fr/musique/de-spotify-a-apple-on-fete-noel-pas-les-artistes-7007539.php
La nouvelle « résolution » des chaînes télé pour 2022
Programme très chargé pour le gendarme de l’audiovisuel en cette fin d’année 2021. Effectivement, alors que celui-ci doit terminer les derniers préparatifs pour sa fusion avec HADOPI pour devenir l’ARCOM, ainsi que veiller au respect du pluralisme politique en ce début de campagne présidentielle, le CSA s’est également penché sur la programmation des chaînes de télévision.
Le CSA a publié un rapport à la mi-décembre pour rappeler à l’ordre les différentes chaînes de télévision. Ce rapport fait état d’un non-respect pour certaines de leur horaire de programmation qu’elles ont pourtant elles-mêmes définis. À titre d’exemple, l’horaire moyen de démarrage des programmes du soir de TMC était de 21h22 au lieu de 21h15, tandis que ceux de TF1 était de 21h12 et de 21h19 pour C8, alors que ces deux chaînes annoncent un début à 21h05 chaque soir dans leur grille de programmation.
Le rapport est sans équivoque dans le constat et rappel que « les chaînes sont libres de composer leur grille comme elles le désirent. En revanche, elles doivent respecter (…) les horaires préalablement annoncés ». Le CSA a conscience que parfois en fonction de l’actualité ou de circonstances techniques il peut y avoir des retards, mais les chaînes doivent faire de leur mieux pour l’éviter. Cependant, le rapport pointe clairement que le problème est récurrent et injustifié.
Généralement ce retard s’explique en raison des émissions diffusées en direct avant le prime time qui ont tendance à déborder, tels que « Quotidien » ou « TPMP ». Évidemment les publicités qui précédent le prime time sont celles qui rapportent le plus sur cette planche horaire et il est hors de question pour les chaînes de rogner sur ce temps pour rattraper un quelconque retard… même si ceci entraîne un retard définitif dans la diffusion du programme du soir.
Le journal Le Parisien a rapporté que les chaînes TF1, France Télévisions et CStar ont réagi et n’ont pas souhaité avancer la diffusion de leurs prime times. Pour 2022, ils se sont engagés à revoir leur grille et dès le 8 janvier, ils ajouteront cinq minutes à l’heure habituellement annoncée pour tenter de ne plus être en retard. Ceux-ci seront fixés à 21h10 pour TF1 et France Télévision, excepté France 5 qui était déjà l’une des meilleures élèves et qui le restera en fixant 21h00 comme heure de début.
Reste à savoir si tout le monde tiendra ses nouvelles résolutions pour cette nouvelle année à venir. Le CSA a prévenu qu’un nouveau rapport serait publié dans quelques mois pour s’assurer que le problème ne soit plus d’actualité.
Anthony THOREL
Sources :