Bonsoir,
Les brèves du 25 avril au 1er mai 2022 par le Collectif sont désormais disponibles. N’hésitez pas à les lire et à nous faire part d’un petit retour sur nos réseaux sociaux respectifs. À la une, nous retrouvons le rachat de Twitter par Elon Musk, une décision qui a beaucoup secouée la toile cette semaine.
Passez un agréable mois de mai !
Le rachat de Twitter par Elon Musk : la volonté d’une liberté d’expression absolue
Source : Pixabay
L’Homme le plus riche du monde, Elon Musk, a acquis Twitter pour la somme non-négligeable de 44 milliards de dollars. Il ajoute donc le réseau social à son palmarès déjà constitué de Tesla et Space X.
Cette acquisition est digne d’une histoire à rebondissement dont le point final a été marqué le 25 avril dernier avec l’accord conclu entre Elon Musk et le Conseil d’administration du réseau social. Cette histoire n’a pas débuté sous les meilleurs auspices puisque le Conseil d’administration s’était initialement opposé au rachat par le milliardaire. En effet, l’organe de direction avait pris des mesures spécifiques, pour empêcher la prise de contrôle, il y a moins d’un mois ce dernier avait adopté un plan dont l’objectif était de faire obstacle à l’offre non-sollicitée du milliardaire. Toutefois, après avoir acquis ses premières parts de la société, Elon Musk est parvenu à convaincre le Conseil d’administration en soumettant un plan de financement incluant des institutions financières telle que Morgan Stanley. Ainsi les deux parties ont donc finalement trouvé un terrain d’entente impliquant un rachat à hauteur de 44 milliards de dollars, précisément il s’agit du rachat de la totalité des parts sociales pour une valeur de 54,20 dollars par action.
Cette prise de contrôle par le milliardaire a fait couler de l’encre et a suscité des craintes et des interrogations quant à l’impact de ce rachat pour le réseau social. Cette acquisition n’est pas totalement désintéressée car étant un utilisateur actif, Elon Musk considère que Twitter devrait davantage prôner la liberté d’expression. Dans un communiqué, il affirmait que « La liberté d’expression est le fondement d’une démocratie qui fonctionne, et Twitter est la place publique numérique où les choses vitales à l’avenir de l’humanité sont débattues. Je veux rendre Twitter meilleur qu’il ne l’a jamais été (…) ».
Le riche entrepreneur a donc une vision précise du réseau social dont la liberté d’expression serait la boussole et pour se faire des changements importants pourraient intervenir tel que faire de Twitter une société privée en retirant le réseau social de la Bourse. En devenant privée, cela permettra une plus grande liberté pour modifier le fonctionnement du réseau social.
Par ailleurs, le libertarien américain estime que les règles de modération sont trop contraignantes pour assurer la liberté d’expression. Une approche plus souple des règles de modération est donc envisagée par Elon Musk qui estime même que le bannissement définitif des utilisateurs qui auraient enfreint la politique d’utilisation ne serait pas la solution. Peut-être que par cette vision il serait possible de revoir Donald Trump sur notre fil d’actualités.
Ce « culte de la liberté d’expression absolue » emporte de nombreuses craintes car Twitter n’est certes par le réseau social le plus populaire avec environs 217 millions d’utilisateurs quotidiens contre près de 2 milliards pour Facebook mais il est l’un des plus influents et donc les contenus partagés peuvent avoir de nombreuses conséquences sociétales. Pour faire face à ces risques, l’Europe rappelle à Elon Musk l’obligation pour Twitter de se soumettre au Digital Service Act (DSA), qui devrait entrer en vigueur d’ici janvier 2024, obligeant les grandes plateformes comptant plus de 45 millions d’utilisateurs actifs en Europe à assurer le retrait de contenus illicites ou assurer la lutte contre les contenus illicites.
Ce rachat de Twitter par Elon Musk est donc sources d’inquiétudes d’autant que cette prise de contrôle aboutit à dompter « l’un des plus grands porte-voix du monde » et permet au milliardaire de diffuser son idéologie libertaire et permettrait de servir les intérêts de ces autres entreprises. Mais la véritable question serait alors de savoir si Elon Musk pourrait réellement réaliser son projet de liberté d’expression absolue alors que des réglementations récentes viennent se confronter à ce projet ?
Clémence RODRIGUEZ
Sources :
https://siecledigital.fr/2022/04/26/twitter-appartient-a-elon-musk/
Protection contre la fraude : la technologie de Microsoft utilisée par Mastercard
Source : Pickawood/Unsplash
Le 25 avril dernier, Microsoft et Mastercard ont annoncé leur partenariat : afin de lutter contre les fraudes à la carte bancaire qui engendrent des coûts très importants pour les commerçants, Microsoft a présenté sa nouvelle solution d’identification, Digital Transaction Insights, qui inclura la technologie d’intelligence artificielle (IA) Dynamics 365 Fraud Protection de Microsoft.
Cette technologie permettra de mieux détecter les fraudes tout en approuvant les transactions authentiques. Alors que le nombre de ventes en ligne n’a cessé d’augmenter depuis le début de la pandémie, les menaces numériques n’ont cessé elles aussi de s’accroître. En effet, chaque année le montant des cas de fraude à la carte bancaire s’élèverait à 50 millions de dollars. L’objectif est donc de faciliter la majorité des ventes en ligne, plus spécifiquement celles effectuées à partir de montres connectées et de portefeuilles numériques, tout en protégeant les diverses transactions, en fournissant aux banques les informations supplémentaires nécessaires pour les autoriser.
Pour Ajay Bhalla, président cyber & intelligence chez Mastercard, « les achats en ligne devraient être simples, rapides et sécurisés. Mais ce n’est pas toujours le cas. Nous nous engageons à développer une technologie avancée en matière d’identité et de fraude pour aider à améliorer les renseignements en temps réel que nous fournissons aux institutions financières du monde entier ».
Digital Transaction Insights utilise le protocole EMV 3-D Secure qui permet un échange de données entre le commerçant, l’émetteur de la carte et le consommateur pour valider la transaction, ainsi que le procédé d’authentification de paiements en ligne Mastercard Identity Check. Ce dernier, sur des milliards de transactions, a permis une augmentation de 14% des taux d’approbation des transactions en 2021. Quant à la technologie Dynamics 365 Fraud Protection de Microsoft, elle fait appel à l’IA adaptative afin de détecter la fraude en temps réel et ainsi signaler les comportements qui pourraient s’avérer anormaux ou suspects.
Le vice-président d’entreprise des applications et des plateformes commerciales chez Microsoft, Charles Lamanna, a déclaré : « Nous sommes ravis de nous associer à Mastercard pour tirer parti de nos outils d’évaluation des fraudes de pointe, natifs du cloud, afin de permettre aux émetteurs et aux commerçants de prévenir davantage de fraudes et d’approuver davantage d’utilisateurs authentiques ».
Loriane LAVILLE
Sources :
Le Rubik’s cube devenu un outil clé dans l’humanisation de l’IA
En 2017, un groupe de chercheurs en robotique de l’Université de Washington a décidé de relever le défi de « l’humanisation » des robots grâce au célèbre Rubik’s cube. L’objectif est d’améliorer leurs impulsions motrices, ce qui se traduit par une meilleure manipulation des objets. Comme l’explique Boling Yang, l’un des professeurs impliqués dans l’expérience, il est facile pour un humain de manipuler et de faire des mouvements avec le cube, mais il est plus complexe de décider quel sera le prochain mouvement. Tandis que pour les systèmes d’intelligence artificielle, c’est exactement l’inverse : ils disposent d’une grande vitesse de décision, contrastée par d’énormes difficultés motrices.
Le Rubik’s cube, créé par l’architecte hongrois Ernő Rubik en 1974, a été choisi précisément parce qu’il implique une série de mouvements séquentiels pouvant entraîner une série d’erreurs. La clé des recherches de l’équipe de Washington était précisément de diminuer au maximum les erreurs du robot, ou plutôt d’augmenter sa précision dans la manipulation du cube. Un double objectif était ainsi visé : le développement des systèmes robotiques dotés de capacités de prise de décision en temps réel mais également l’étude des impacts positifs de cette technologie sur la vie quotidienne. Concrètement, cela se synthétise par la recherche d’un système robotique qui ressemble le plus possible à l’homme, pouvant le remplacer un jour pour des tâches dangereuses ou particulièrement épuisantes.
La partie théorique de l’expérience a duré cinq ans et les premiers tests sont finalement arrivés en avril 2022, et avec eux les premiers retours. Les deux robots testés (nommés PR2 et Herb), ont été capables d’effectuer un très grand nombre de manipulations du cube, en minimisant les erreurs et par conséquent le temps nécessaire pour les réaliser. La norme établie à Washington peut désormais former la base de référence pour les futures expériences de manipulation par des robots. Boling Yangun confirme « d’excellents résultats particulièrement uniformes ».
Ces résultats devront évidemment être mis en perspective avec les autres études menées dans ce domaine. Car, entre-temps, d’autres chercheurs se sont penchés sur les aptitudes de ce « cube magique » dans le monde de l’IA. C’est le cas d’une équipe de l’Université de Californie qui a présenté en juillet 2019 un algorithme appelé DeepCubeA, capable de résoudre un Rubik’s cube en 1,2 seconde en moyenne. Il s’agit d’une technologie combinant le deep learning et l’apprentissage par renforcement. Le second consiste pour une entité virtuelle, placée dans un environnement interactif, à choisir des actions maximisant des récompenses quantitatives au cours du temps. A noter que le record humain est de 3,47 secondes, détenu par Yusheng Du depuis 2021.
Par ailleurs, les scientifiques soulignent régulièrement l’importance de cette évolution dans le monde de la robotique en termes d’attraction pour les nouvelles générations. A l’image de Shankar, un jeune indien de 11 ans qui a récemment construit un robot auquel il faut « environ 15 secondes pour inspecter de quelle couleur il s’agit et 40 secondes pour le résoudre ». Le fameux cube est ainsi résolu en 40 à 45 coups. Et cet exploit a été réalisé à partir d’un simple kit Lego, modifié et associé à un processeur chargé de commander les moteurs fixés aux bras du robot grâce à un algorithme élaboré qui reçoit les données des capteurs de couleur et de distance installés sur la machine.
Manon CAPLIER
Sources :
https://www.thepatent.news/2022/04/19/rubik-cube-artificial-intelligenze/
La République centrafricaine : premier pays d’Afrique à avoir adopter le bitcoin comme monnaie légale
Huit mois après le Salvador qui avait été le premier pays au monde à adopter le bitcoin comme monnaie légale, c’est au tour de la Centrafrique. Le jeudi 28 avril, l’assemblée nationale centrafricaine a voté à l’unanimité le projet de loi régissant la cryptommonnaie en République centrafricaine. Par conséquent, il s’agira du premier pays Africain a légalisé le bitcoin comme monnaie officielle. Selon le directeur du département Afrique du Fonds monétaire international, Abebe Aemro Selassie « Dans l’hypothèse d’un mouvement bien préparé vers la numérisation et par le biais de l’utilisation des monnaies numériques des banques centrales, les crypto monnaies peuvent contribuer à un système de paiement plus robuste ».
Cette décision a fait l’objet de ferveur, c’est notamment le cas d’un tweet du président centrafricain considérant que « Les mathématiques sont le langage de l’univers. Le bitcoin est la monnaie universelle »
Quels sont les enjeux pour la Centrafrique de légaliser le bitcoin ?
L’intérêt de légaliser le bitcoin comme monnaie officielle permettra de diversifier les modes de paiement.. En effet, il n’y a pas beaucoup de banques, dès lors les consommateurs et les entreprises ne disposent pas d’autres choix hormis le recours au cash. En outre, le bitcoin étant par essence une monnaie électronique au même titre que l’ethereum, le monero et le ripple, cela participera davantage à l’inclusion financière.
Nonobstant, cette adoption du bitcoin comme monnaie officielle demeure critiquable. Selon l’ONU, la Centrafrique demeurerait le deuxième pays le moins développé au monde. Adopter le bitcoin comme monnaie officielle, constituerait une marque pour démontrer que la Centrafrique ne dépendrait plus exclusivement du franc CFA. Toutefois, le bitcoin est très fluctuant et sa variation reste très spéculative à contrario du franc CFA qui demeure stable.
Des questions se posent aussi sur l’accès à Internet, car l’utilisation du bitcoin est consubstantielle à Internet. A priori, il ne suffit pas d’avoir du haut débit comme c’est le cas avec la 4G et la 5G, il s’agit de données qui font l’objet d’échanges. Par conséquent, une connexion à faible débit devrait suffire, comme la 2G.
Avec l’adoption de cette décision par l’assemblée nationale, le bitcoin est reconnu comme monnaie légale certes, mais est-ce que le Centrafricain va ipso facto être en capacité d’utiliser le bitcoin ?
Techniquement, oui, car il suffit simplement de se procurer un téléphone, une connexion internet et un compte virtuel en bitcoin. Nonobstant, le fait de changer de monnaie renvoie à une dimension sociologique, il faut que la personne s’y adapte, comprenne le système, ses avantages et ses inconvénients, elle ne doit pas être un simple profane, mais disposer de connaissances suffisamment exhaustives afin d’utiliser cette monnaie en toute sérénité.
Malgré cela, l’adaptation du bitcoin peut demeurer un atout pour échanger avec d’autres partenaires commerciaux qui ne reconnaissent pas nécessairement le franc CFA. Il peut s’agir d’un véritable atout pour la Centrafrique concernant les échanges mondiaux. Surtout que le grand avantage du bitcoin est qu’il soit utilisable partout dans le monde, il s’agit d’une monnaie ayant une dimension planétaire. À suivre, si cela inspirera d’autres pays africains.
Cédric Neldé KOSSADOUM
Sources :
https://cryptoast.fr/republique-centrafricaine-adopte-bitcoin-btc-monnaie-legale/ (source image)