BRÈVES DU 28 JANVIER AU 4 FÉVRIER 2024

Bonsoir à tous,

Les brèves du 28 janvier au 04 février sont disponibles sur notre blog.

Cette semaine :

📹CNIL : sanction d’Amazon France Logistique à une amende de 32 millions d’euros pour surveillance intrusive

💵 intéressez-vous au nouveau projet de collaboration entre la Russie et l’Inde, pour créer un système d’économie numérique pour contrer l’importance du dollar dans les échanges internationaux

📺 Découvrez pourquoi l’Arcom a de nouveau sanctionné la chaîne C8

📖 Informez-vous sur la victoire d’un livre partiellement écrit par ChatGPT au plus prestigieux prix littéraire japonais

🖼 Renseignez-vous sur Nightshade, la nouvelle arme des auteurs face à l’IA

En vous souhaitant une bonne lecture et une bonne semaine !

Le Collectif 🔆

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La CNIL sanctionne AMAZON FRANCE LOGISTIQUE d’une amende de 32 millions d’euros pour surveillance excessivement intrusive

 

Le 27 décembre 2023, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) a sanctionné la société Amazon France Logistique d’une amende de 32 millions d’euros pour violation du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) en raison de ses pratiques excessives de surveillance des employés. Cette filiale de la multinationale Amazon, chargée des entrepôts en France, utilisait des scanners pour suivre minutieusement les activités des employés, telles que le stockage et l’emballage, recueillant ainsi des données détaillées sur leur productivité et leurs périodes d’inactivité.

Après avoir reçu des plaintes de salariés et pris connaissance de la situation par différents articles de presse, la CNIL a mené des contrôles approfondis. Elle a déterminé que le système de suivi des performances était excessivement intrusif, notamment à travers l’utilisation d’indicateurs comme le « Stow Machine Gun », qui signalait une erreur si un article était scanné en moins de 1,25 seconde après un précédent. Cette méthode, jugée trop précise, impliquait une surveillance excessive des employés.

La CNIL a également estimé que la conservation de toutes les données collectées et des indicateurs statistiques pendant 31 jours enfreignait le principe de minimisation des données (Article 5.1.c du RGPD), une telle exhaustivité n’étant pas nécessaire aux objectifs de gestion des stocks, de planification du travail, d’évaluation et de formation des salariés.

En ce qui concerne les systèmes de vidéosurveillance, la CNIL a constaté des manquements en matière d’information et de transparence (Articles 12 et 13 du RGPD). Les employés et les visiteurs externes n’étaient pas correctement informés sur ces systèmes. Par ailleurs, des défauts dans la sécurisation des accès au logiciel de vidéosurveillance (Article 32 du RGPD) ont été relevés, compromettant la sécurité des données.

Cette décision de la CNIL souligne l’importance cruciale de respecter les normes du RGPD dans l’usage des technologies de surveillance en milieu de travail. Elle rappelle aux entreprises leur devoir de se conformer aux principes de protection des données personnelles et de respect de la vie privée des employés, dans un contexte où la digitalisation des activités professionnelles s’intensifie. Ce cas illustre clairement la nécessité d’équilibrer les objectifs de performance des entreprises avec les droits fondamentaux des employés à la protection de leurs données personnelles et à la préservation de leur vie privée au travail.

 

Lucas SANFILIPPO

Sources : 

https://www.cnil.fr/fr/surveillance-des-salaries-la-cnil-sanctionne-amazon-france-logistique-dune-amende-de-32-millions

https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-la-cnil-inflige-32-meteuro-d-amende-a-amazon-france-logistique-92747.html

https://www.lefigaro.fr/societes/la-cnil-epingle-le-reseau-logistique-d-amazon-en-france-pour-avoir-surveille-ses-salaries-20240123

https://www.83-629.fr/surveillance-des-salaries-amazon-france-logistique-sanctionnee-par-la-cnil-pour-32-millions-deuros/

https://www.marianne.net/economie/protection-sociale/surveillance-des-salaries-excessivement-intrusive-amazon-france-logistique-condamne-par-la-cnil

https://www.usine-digitale.fr/article/la-cnil-inflige-une-amende-de-32-millions-d-euros-a-amazon-pour-avoir-surveille-ses-employes.N2206898

 

 

 

Russie et Inde : vers une dédollarisation de l’économie des BRICS+

 

Du 17 au 19 janvier a eu lieu l’exposition « Smart Cities India Expo » à New Delhi, un regroupement visant à servir de vitrine sur la modernisation et le développement indien. En marge de ce rassemblement, une délégation russe a annoncé le début d’un partenariat particulier entre la Russie et l’Inde : le développement d’une économie numérique commune.

L’exposition Smart Cities India se donne pour objectif de mettre en lumière la manière dont l’Inde intègre les nouvelles technologies comme des piliers clés à son développement urbain. Ainsi, à cette occasion, le pays démontre son engagement dans la modernisation, mettant en avant leurs constructions écologiques, l’utilisation de sources d’énergies renouvelables et propres, ou encore leurs progrès en matière de mobilité urbaine et de gestion des ressources essentielles comme l’eau. A travers cette exposition, l’Inde met également en avant l’utilisation de solutions intelligentes pour optimiser les échanges grâce aux technologies de l’information et de la communication. Une délégation de Moscou, dirigée par Sergueï Cheremin, ministre de la ville de Moscou et président du conseil de coopération économique avec l’Inde, a pris part à cette initiative. Lors de ce rassemblement, le ministre a déclaré que la Russie aspire à renforcer sa collaboration avec l’Inde dans le domaine des technologies de l’information et de l’économie numérique, visant à positionner ces deux pays comme véritables leaders de ces secteurs, en unissant leurs efforts pour créer une synergie entre eux.

La Russie et l’Inde dessinent une perspective commune de l’avenir des centres urbains, axée sur la sécurité, l’écologie et l’exploitation des nouvelles technologies dans cet objectif. Ces deux nations cherchent ainsi à intégrer les progrès techniques, comme le recours aux systèmes d’intelligence artificielle, pour permettre d’accomplir cette vision innovante. Dans cette optique, un système unique de monnaie numérique est envisagé, certainement basé sur la technologie des crypto-monnaies et de la blockchain. Ce système viserait à établir un modèle alternatif d’échanges, en dehors de l’influence des Etats-Unis et à l’hégémonie du dollar dans le commerce entre ces Etats.

Cette initiative s’inscrit dans la nouvelle dynamique des BRICS+, qui vise à devenir un acteur politique majeur sur l’échiquier international. Cette dynamique trouve aussi un écho dans la récente intégration au groupe de nombreux nouveaux pays. Le « club des cinq » qui ne comptait jusqu’alors que le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, s’est ouvert à cinq nouveaux membres en Août 2023. Cette extension à l’Iran, l’Arabie Saoudite, l’Egypte, l’Ethiopie et les Emirats arabes unis, témoigne non seulement de l’influence grandissante des pays émergents sur la scène mondiale, mais ce mélange de pays hétéroclites démontre également l’intérêt que portent ces puissances en développement pour des systèmes alternatifs en dehors de l’influence occidentale.

Les BRICS+ représentent désormais presque la moitié de la population mondiale (42%) mais aussi un quart du PIB mondial (27%). Ce système économique viserait à permettre de recourir à des paiements avec des devises nationales via les technologies numériques, mais sans nécessairement recourir à une monnaie unique entre les pays des BRICS+, la Russie étant réticente à une telle approche.

Ces relations poussent ainsi vers une nouvelle dynamique sur le plan international, avec des initiatives « sud-sud », devenant un nouveau moteur de développement et d’innovation sur des secteurs hautement stratégiques pour nos sociétés dans le futur.

 

Paul LECOMPTE

Sources :

https://tvbrics.com/en/news/digital-economy-named-as-one-of-the-main-vectors-of-co-operation-between-russia-and-india/

https://lanouvelletribune.info/2024/01/dedollarisation-la-russie-lance-une-nouvelle-operation-avec-linde/

https://www.smartcitiesindia.com/

https://www.cointribune.com/brics-pacte-strategique-russie-inde-contre-l-hegemonie-us/

https://www.lemonde.fr/international/article/2023/08/24/les-brics-integreront-six-nouveaux-membres-en-2024_6186405_3210.html

 

 

 

Nouvelle sanction de la chaîne C8 suite à des insultes prononcées contre la fille de Johnny Hallyday

 

Suite à une séquence de l’émission de Cyril Hanouna « Touche pas à mon poste » diffusée le 30 janvier 2023, la femme de Johnny Hallyday a porté plainte pour injures publiques envers l’une de ses filles. 

Dans cette séquence, les chroniqueurs présents sur le plateau réagissaient à une polémique à propos de vidéos de Joy Hallyday, alors âgée de 14 ans. Une des chroniqueuses a notamment déclaré au sujet de la jeune fille « Pour moi, c’est le summum de la vulgarité’, ‘Donc pour moi, c’est hyper vulgaire, avec sa langue, sa bouche, ses nichons’ ». Elle déclare également « Parce que c’est la nouvelle génération, on a le droit d’être des te-pu ? ». 

Ces propos ont été condamnés par l’Autorité de régulation des communications audiovisuelle et numérique (ARCOM) qui a infligé une amende de 50 000 euros à la chaîne C8. Elle retient que la séquence « est de nature à porter atteinte aux droits de la jeune fille, au respect de son honneur et de sa réputation ». En outre, elle qualifie les propos tenus « à l’encontre d’une mineure identifiée relatifs à son apparence physique » de « particulièrement violents, grossiers et dépréciatifs ». Elle précise que le présentateur aurait dû condamner directement et explicitement les propos injurieux. A la place, ce dernier a indiqué tardivement « Et on rappelle … et, et, je trouve que vous allez un peu loin. On rappelle que […] est mineure donc allez-y mollo hein quand même ». Dès lors l’ARCOM considère que l’antenne a été insuffisamment maîtrisée par l’éditeur alors même que ce dernier est responsable de ce qu’il diffuse et de ce fait, est garant des propos tenus à l’antenne.

La chaîne C8 se voit donc sanctionner d’une énième amende dont le montant s’élève cette fois à 50 000 euros.

Le groupe Bolloré enchaîne les sanctions puisque la chaîne avait déjà été condamnée à payer une amende record de 3.5 millions d’euros, en février 2023 pour atteinte au respect de l’honneur et de la réputation du député Louis Boyard.

De même, le 26 juillet 2023, l’ARCOM avait à nouveau infligé une sanction de 500 000 euros à l’encontre de la chaîne. Cette amende faisait suite à une séquence diffusée le 9 mars dans laquelle un invité avait « accusé nommément plusieurs personnalités publiques de consommation de produits stupéfiants, et même de trafic de ces substances pour l’une d’entre elles, ainsi que de pédophilie et de consommation « d’adrénochrome », une substance présentée à l’antenne comme étant issue de sang d’enfants kidnappés et sacrifiés ». L’autorité de régulation avait souligné que Cyril Hanouna présentait « une certaine complaisance à l’égard de l’invité, relancé régulièrement et encouragé à développer certains de ses propos, l’animateur allant jusqu’à crédibiliser une partie de ces derniers, notamment les plus graves ». Elle avait donc condamné ces propos sur le fondement du respect à l’honneur et à la réputation des personnes visées.

Le journal Le Monde précise qu’au total, le montant des amendes reçues par la chaîne ces dernières années s’élève à 7.5 millions d’euros.

Mais C8 n’est pas la seule chaîne propriété de Bolloré à avoir été condamnée ce mardi 30 janvier puisque CNEWS a également écopé d’une amende de 50 000 euros. L’ARCOM a retenu, dans sa décision, un manquement aux obligations « d’honnêteté et de rigueur dans la présentation et le traitement de l’information, ainsi qu’à l’obligation d’expression des différents points de vue sur les questions prêtant à controverse ».

Ces décisions s’inscrivent dans le cadre de la mission de l’ARCOM de veiller à ce que les programmes respectent une certaine déontologie imposée au titre des obligations légales auxquelles les radios et télévisions sont soumises. Cette déontologie porte notamment sur le respect de la personne et de la dignité humaine, la lutte contre les discriminations, le maintien de l’ordre public et l’honnêteté de l’information.

 

Jeanne BUCLEZ

 Sources : 

https://www.arcom.fr/nos-ressources/espace-juridique/decisions/decision-du-17-janvier-2024-portant-sanction-pecuniaire-lencontre-de-la-societe-c8

https://www.lemonde.fr/televisions-radio/article/2024/01/23/c8-a-nouveau-sanctionnee-par-l-arcom-pour-une-sequence-de-touche-pas-a-mon-poste_6212493_1655027.html

https://www.francetvinfo.fr/economie/medias/la-chaine-c8-ecoppe-d-une-amende-apres-des-insultes-envers-la-fille-de-johnny-hallyday-agee-de-14-ans-dans-l-emission-touche-pas-a-mon-poste_6321279.html

https://www.huffingtonpost.fr/medias/article/tpmp-l-arcom-inflige-une-nouvelle-amende-de-500-000-euros-a-c8-pour-une-sequence-sur-l-adrenochrome_221124.html

https://www.arcom.fr/nous-connaitre-nos-missions/garantir-le-pluralisme-et-la-cohesion-sociale/la-deontologie-des-programmes  

 

 

 

La lauréate du prestigieux prix littéraire Akutagawa avoue qu’une partie de son livre a été écrit par ChatGPT

 

Durant ce mois de janvier, l’auteure japonaise Rie Kudan a obtenu le plus prestigieux prix littéraire au Japon, le prix Akutagawa, pour lequel elle a subséquemment avoué qu’environ 5% de son roman avait été écrit mot-pour-mot par l’intelligence artificielle ChatGPT.

Le roman, intitulé « La Tour de la compassion de Tokyo », prononcé en langue originale « Tokyo-to-Dojo-to » dépeint un Tokyo futuriste au sein duquel une architecte, Sara Makina, doit réaliser une confortable tour-prison, dans laquelle les criminels sont réhabilités. Cependant, au fur et à mesure de l’avancement du projet, elle se retrouve en conflit entre cette société trop tolérante à son goût et sa propre intolérance envers ces criminels. Ce livre présente également l’intelligence artificielle comme sujet récurrent à travers ses pages.

Quant à son utilisation de ChatGPT, Rie Kudan s’en serait inspirée pour écrire des dialogues, et qu’il s’agit selon elle de « phrases reprises telles quelles ». Il est cependant utile de préciser que Rie Kudan ne doit pas son utilisation de l’intelligence artificielle uniquement à l’écriture de son livre. En effet, elle a précisé qu’elle a longtemps discuté avec ChatGPT sur des sujets notamment personnels, en précisant qu’il était possible pour elle de les aborder avec quelqu’un d’autre. Ainsi, elle semble dire que les dialogues générés par l’intelligence artificielle et repris par la suite dans le livre ont été inspirés par les discussions personnelles qu’elle avait eues avec cette dernière. Enfin, elle a également déclaré que discuter avec une intelligence artificielle lui a permis de libérer sa créativité et qu’elle a « employé tout le potentiel de l’IA pour écrire ce livre ».

L’organisation encadrant le prix Akutagawa n’a cependant pas souhaité commenter la situation.

Ingéniosité ou remise en question de ses talents d’écriture, le monde littéraire est partagé. En tout état de cause, le livre est pour le jury d’une « telle perfection qu’il est difficile d’y trouver des défauts ».

 

Ken SERAIN-YAMASAKI

Sources :

https://www.francetvinfo.fr/internet/intelligence-artificielle/japon-un-roman-recompense-a-ete-ecrit-avec-chatgpt_6316161.html

https://www.ladepeche.fr/2024/01/21/japon-la-laureate-dun-prix-litteraire-reconnait-que-chatgpt-a-ecrit-une-partie-de-son-roman-11710511.php

https://amp.cnn.com/cnn/2024/01/19/style/rie-kudan-akutagawa-prize-chatgpt/index.html

https://nypost.com/2024/01/18/news/rie-kudan-used-ai-to-help-write-the-tokyo-tower-of-sympathy/amp/

 

 

 

Nightshade, la nouvelle arme des auteurs face à l’IA

 

Face à l’utilisation des IA d’images protégées par le droit d’auteur, une équipe de chercheurs de l’université de Chicago a développé Nightshade, un outil « poison » pour les IA génératives permettant de fausser leur apprentissage.

L’outil, téléchargeable depuis le 18 janvier 2024 sur Mac et Windows, modifie la manière dont les IA produisent leur contenu. Il modifie le code des pixels d’une image pour fausser la perception de l’IA qui génèrera par la suite une création faussée. Un exemple a été donné par l’université de Chicago : « Les yeux humains pourront voir l’image d’une vache dans un champ verdoyant, mais une IA verra un grand sac à main en cuir posé dans l’herbe. […] Entraîné sur un nombre suffisant d’images empoisonnées, l’IA finira par être convaincue que les vaches ont de belles poignées en cuir marron et des poches latérales, ainsi qu’une fermeture éclair et peut-être un joli logo. »

Cependant, selon les chercheurs de l’université de Chicago, le risque serait que l’outil déforme totalement l’interprétation d’une image que peut effectuer une IA, cependant ces conséquences n’auraient lieu que si des milliers d’échantillons infectés étaient présents dans la base de données du modèle. Les modèles plus puissants utilisant plusieurs bases de données ne devraient pas être concernés.

 

 Idil SENOL

Sources :

https://datascientest.com/nightshade-loutil-qui-protege-les-artistes-et-empoisonne-les-ia-generatives

https://www.clubic.com/actualite-516331-nightshade-l-outil-qui-permet-d-empoisonner-vos-images-aux-yeux-de-midjourney-ou-dall-e-est-desormais-disponible.html

https://siecledigital.fr/2024/01/26/nightshade-le-logiciel-qui-empoisonne-lia-pour-proteger-les-artistes/

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