Bonsoir à toutes et à tous,
Les brèves du 03 au 10 mars sont disponibles sur notre blog.
Cette semaine :
🇪🇺 Découvrez pourquoi les lobbyistes d’Amazon ont été bannis du Parlement européen
🕹 Prenez connaissance de l’accord entre Disney et Epic Games pour révolutionner le secteur du divertissement en ligne
🤖 Informez vous sur la plainte de Elon Musk contre OpenAI
🚀 Renseignez-vous sur l’accord entre ispace et la startup européenne CDS
🏛 Decouvrez l’ordonnance en réponse à la demande de référé de TikTok sur sa désignation en qualité de contrôleur d’accès pour l’application du DMA
En vous souhaitant une bonne lecture et une bonne semaine !
Le Collectif ☀️
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Les lobbyistes d’Amazon ont été bannis du Parlement européen
C’est en effet ce qu’a annoncé un porte-parole mercredi 28 février 2024. Les représentants d’intérêts d’Amazon seront ainsi interdits d’accès aux locaux de l’institution européenne puisque leur badge leur a été retiré. Cette décision fait suite à l’absence répétée d’Amazon lors des auditions parlementaires sur les conditions de travail dans ses entrepôts alors que des travailleurs se plaignent, dans un même temps, des objectifs de productivités impossibles à atteindre imposés par l’entreprise et de la surveillance dont ils font l’objet. C’est seulement la deuxième fois dans l’histoire du Parlement européen qu’une telle mesure est prise, la première étant contre Monsanto en 2017.
La secrétaire générale de la CES a salué cette décision et a affirmé que l’élaboration des politiques de l’Union européenne ne devrait pas être influencée par des intérêts financiers extérieurs. Elle a souligné l’importance de ce changement, déplorant le fait que trop d’entreprises investissent dans la modification des lois européennes en leur faveur. Elle a également mis en lumière l’important nombre de groupes d’intérêt au Parlement et déplore le fait que l’accès institutionnel ne soit pas réservé aux organisations démocratiques et représentatives.
Selon elle, cette décision est la bienvenue d’autant plus qu’Amazon reçoit des fonds de l’UE mais ne respecte pas pour autant les règles qui lui sont imposées. De ce fait, elle estime que les financements publics devraient être soumis à des conditions explicites garantissant notamment que les travailleurs bénéficient de conditions de travail décentes.
Amazon est depuis longtemps vivement critiqué pour ses violations répétées des lois antitrust, son évasion fiscale et sa négligence environnementale mais surtout pour ses pratiques d’exploitation du travail. En effet, à titre d’exemple, Amazon FRANCE a déjà été sanctionné fin décembre 2023 par la CNIL pour son système de surveillance des salariés. L’entreprise a été condamnée à une amende d’un montant de 32 millions d’euros. Elle utilisait un système de surveillance très intrusif permettant par exemple de savoir lorsqu’un salarié scanne trop rapidement un article ou encore permettant de signaler une période d’interruption de l’utilisation du scanner de entre une et dix minutes ou de plus de dix minutes. En outre, la CNIL a également considéré comme excessive, la conservation de toutes les données et des indicateurs statistiques pendant 31 jours et a condamné le manque d’information des intérimaires à propos des dispositifs de surveillance utilisés.
La Commission Nationale a également souligné que le RGPD exige que la collecte de données soit limitée et nécessaire pour des intérêts légitimes. Elle reconnaît la nécessité d’un certain contrôle au vu du service rendu par Amazon à ses clients qui « entraîne des contraintes exceptionnelles, en raison des volumes traités et des objectifs de courts délais de livraison, ce qui rend nécessaire un suivi très précis, en temps réel, de toutes les manipulations des objets dans l’entrepôt et de la situation de chaque poste de travail, donc de chaque salarié ». Cependant, elle a estimé que le système d’Amazon était disproportionné, trop sévère et que cette possibilité de scruter le comportement du salarié en temps réel posait des difficultés.
Jeanne BUCLEZ
Sources :
https://uniglobalunion.org/fr/news/amazon-lobbyists-banned/
https://livv.eu/articles/amazon-cnil-surveillance-salaries
Disney et Epic Games s’associent pour redéfinir l’avenir du divertissement numérique
Coup de tonnerre dans l’industrie du divertissement et du jeu vidéo le 7 février 2024, lorsque The Walt Disney Company a annoncé son intention d’investir 1,5 milliard de dollars dans Epic Games, le créateur de Fortnite. Cet investissement colossal va au-delà d’une simple prise de participation financière ; il est le pilier d’un partenariat pluriannuel visant à concevoir un univers de jeu et de divertissement inédit. Cet univers aspire à réunir une multitude de marques, licences et personnages emblématiques de Disney – allant des héros des films d’animation Disney et Pixar aux légendes de Marvel, en passant par les guerriers de Star Wars et les aventuriers d’Avatar – dans un espace 3D en temps réel inspiré du modèle de Fortnite.
Au-delà du simple jeu, ce partenariat s’aventure profondément dans le concept du métavers, terme qui a gagné en popularité avec le changement de nom de Facebook pour Meta en 2021. Cependant, Tim Sweeney, fondateur et PDG d’Epic Games, avait déjà envisagé cette vision bien avant cette annonce. Ce projet ambitieux s’appuie sur l’Unreal Engine d’Epic Games, réputé pour sa capacité à créer des mondes virtuels dynamiques et immersifs. Fortnite, avec son historique de collaborations et d’événements promotionnels impliquant des marques et des personnages populaires – incluant Marvel, Balenciaga, Netflix, ainsi que des artistes comme Eminem, Aya Nakamura et Ariana Grande – sert de prélude à ce que pourrait devenir cet univers étendu.
Bob Iger, PDG de Disney, a décrit cet accord avec Epic Games comme « l’entrée la plus significative de Disney dans le monde des jeux vidéo à ce jour », mettant en avant les opportunités pour les fans de « jouer, regarder, acheter » au sein de ce métavers. Ce partenariat reflète une vision de croissance à long terme pour Disney, qui utilise déjà l’Unreal Engine dans diverses productions, des jeux vidéo aux films, sans oublier les attractions de ses parcs à thème.
Pour Epic Games, cet investissement de Disney consolide sa stratégie de croissance et d’expansion. Avec Tencent détenant 40 % et Sony 5 % de l’entreprise, Epic se positionne de manière de plus en plus significative comme un acteur majeur dans le développement de l’écosystème du métavers. Cet univers virtuel ludique promet de redéfinir les interactions numériques et d’ouvrir de nouvelles voies pour l’engagement des fans à travers l’immense catalogue de propriétés de la société Disney.
Cette collaboration entre deux géants de l’industrie culturelle contemporaine marque une étape décisive dans la manière dont nous appréhendons le divertissement numérique, fusionnant cinéma, jeux vidéo et expériences virtuelles dans un métavers cohérent et enrichi.
Lucas SANFILIPPO
Sources :
–https://afjv.com/news/11369_disney-investit-1-5-milliard-dollars-epic-games-fortnite.htm
Elon Musk porte plainte contre OpenIA
Elon Musk a déposé une plainte devant un tribunal de San Francisco contre OpenAI et ses cofondateurs Sam Altman et Greg Brockman. Il les accuse d’avoir abandonné la mission initiale de l’organisation en s’associant avec Microsoft.
Cofondée en 2015 par Elon Musk et Sam Altman notamment, la start-up Open AI avait alors été créée avec un statut d’organisation à but non lucratif travaillant sur des logiciels d’intelligence artificielle en « open source ». Autrement dit : des technologies en accès libre et modifiables par tous. Le tout avec l’intention de ne pas laisser Google dominer cette technologie majeure. Entre temps, Elon Musk a quitté le navire OpenAI en 2018 et depuis, il est devenu l’un des critiques les plus véhément de l’entreprise, dénonçant son changement de cap vers une structure fermée axée sur la maximisation des profits.
Dans les documents déposés jeudi, Elon Musk reproche à OpenAI d’avoir violé l’accord initial qui stipulait que l’organisation devait rester à but non lucratif, travaillant pour le bien de l’humanité. Il souligne qu’OpenAI a également créé une société à but lucratif, en contradiction avec cet accord. « OpenAI s’est transformé en une filiale de facto de source fermée (en opposition à l’open source) de la plus grande entreprise technologique au monde : Microsoft », affirment ses avocats.
La plainte met en avant le fait qu’OpenAI n’a pas publié le code de son dernier modèle de langage, GPT-4, violant ainsi l’accord initial qui visait à rendre les développements accessibles à tous. L’homme à la tête de Tesla et Space X demande alors que GPT-4 soit exclu de la licence accordée par OpenAI à Microsoft.
Cette plainte révèle-t-elle une réelle envie de mieux faire de la part d’Elon Musk, ou traduit-elle un goût amer face au succès de son ancien projet ? En tout cas, ce dernier a depuis fondé sa propre start-up d’intelligence artificielle, xAI, regroupant d’anciens ingénieurs de Google et Microsoft ainsi que son propre chatbot, Grok, réservé aux abonnés premium de X.
De son côté, OpenAI a reçu un investissement de 13 milliards de dollars de la part de Microsoft, ce qui a conduit Sam Altman à réorienter l’organisation vers une trajectoire lucrative. Cela a entraîné son renvoi par une partie du conseil d’administration en novembre, mais il a été réintégré cinq jours plus tard avec le soutien de Microsoft.
Ces coups de pouce n’ont pas échappé à l’attention des institutions. En janvier 2024, c’est la Commission européenne qui annonçait examiner l’investissement de Microsoft dans OpenAI pour déterminer s’il nécessitait un examen approfondi au regard de la concurrence. Pendant ce temps, la Federal Trade Commission (FTC) aux États-Unis a examiné les investissements de Microsoft, Google et Amazon dans les principales startups d’intelligence artificielle générative, notamment OpenAI et Anthropic.
Parallèlement, le gendarme boursier américain (SEC) a entamé une enquête sur les communications internes de Sam Altman concernant son éviction puis son retour au sein d’OpenAI en novembre. Cette enquête intervient alors que Microsoft a révélé en novembre qu’il obtiendrait un siège d’observateur au futur conseil d’administration d’OpenAI, sans droit de vote. Les nouveaux membres de ce conseil seront annoncés en mars.
Idil SENOL
Sources :
La start-up spatiale japonaise ispace signe un accord avec la société CDS
Vendredi dernier, la filiale européenne de ispace, une start-up japonaise spécialisée dans l’exploration spatiale et dans l’installation de l’humanité dans l’espace et plus particulièrement sur la Lune, a signé un accord avec la start-up roumaine CDS (Control Data Systems), spécialisée, elle, dans les technologies de communications dans l’espace.
Le protocole d’accord signé entre les deux parties permet la fusion entre les capacités de délivrance de payload* d’iSpace et les technologies de CDS en matière de mesure de position et de télécommunications, ce qui amènera de nombreux bienfaits aux deux sociétés au regard de leurs objectifs d’exploration spatiale et lunaire.
Cet accord est également interpellant à deux égards.
D’une part, ces deux entreprises sont soutenues par des agences spatiales : la JAXA (agence spatiale japonaise) pour ispace et l’ESA (agence spatiale européenne) pour CDS. En effet, ispace est un partenaire officiel de la JAXA et a notamment récemment reçu, en octobre dernier, une subvention de 80 millions de dollars de cette dernière pour le développement de son activité spatiale. Ispace fait également partie du programme Artémis comme contractant international. De son côté, CDS bénéficie de subventions de la part de l’ESA pour ses différents projets. On peut ainsi y voir une collaboration indirecte entre Europe et Japon, mais cette fois-ci par le biais des entreprises privées, que chacune des agences spatiales respectives auront aidé à faire grandir. De plus, cette coopération pourrait marquer, par le biais d’ispace, la première délivrance d’un payload* roumain sur la Lune.
En second lieu, au regard des intérêts personnels des deux entreprises, cette coopération marque selon ispace « la première étape conjointe vers des contributions significatives à la compréhension scientifique de la Lune à des fins commerciales potentielles futures ». Pour CDS, il s’agit d’une grande opportunité pour « s’engager très tôt dans l’économie lunaire émergente ».
Le Directeur d’Ispace Europe, Julien-Alexandre Lamamy, n’aura pas manqué de souligner l’importance des innovations financées par l’ESA et des services proposés par sa société pour les complémenter, laissant champ libre d’imaginer un avenir radieux pour ces coopérations.
*payload : charge utile, soit l’élément transporté par un véhicule spatial destiné à remplir une mission déterminée (ex : la charge utile d’un lanceur peut être un satellite).
Ken SERAIN-YAMASAKI
Sources :
https://ispace-inc.com/news-en/?p=5130
https://navisp.esa.int/project/details/100/show
Rejet de la demande en référé de TikTok contre sa désignation de contrôleur d’accès dans le cadre du DMA
Par une ordonnance rendue le 9 février par le président du Tribunal de l’Union européenne, la demande en référé de ByteDance (société mère de la plate-forme TikTok), visant à suspendre sa désignation par la Commission comme contrôleur d’accès en vertu du Digital Markets Act, a été rejetée.
Avec la mise en place du règlement sur les marchés numériques, ou DMA, nous vous mettions en garde de suivre l’actualité en la matière, et cela n’a pas manqué ! (http://master-ip-it-leblog.fr/breves-du-19-au-26-novembre-2023/) Suite à leur désignation en tant que contrôleur d’accès en septembre 2023, les géants du numérique, disposant de plus de 450 millions d’utilisateurs en Europe, avaient jusqu’à novembre 2023 pour former des recours devant le Tribunal de l’Union européenne, en contestation des désignations opérées par la Commission.
A cet effet, TikTok, ou plutôt sa société mère ByteDance, avait reproché à la Commission de l’avoir désigné comme contrôleur d’accès, alors qu’elle ne générerait pas le chiffre d’affaires nécessaire sur le territoire européen, pour être désigné comme tel. Elle reprochait ainsi, une mauvaise application du règlement, qui doit permettre le développement de concurrents aux géants du numérique, et par communiqué officiel, TikTok annonçait même que leur désignation risquait justement « de compromettre l’objectif déclaré de la loi sur les marchés numériques en protégeant les plateformes dominantes des nouveaux concurrents tels que TikTok ».
Ainsi, à côté de son recours en annulation, la société avait introduit une demande en référé sollicitant la suspension de sa désignation en tant que « gatekeeper » (contrôleur d’accès). A ce titre, elle invoquait que la mise en œuvre de cette décision risquait d’entraîner la divulgation d’informations hautement stratégiques concernant les pratiques de TikTok en matière de profilage des utilisateurs, permettant à ses concurrents de nuire à ses activités en disposant de ses stratégies commerciales.
Toutefois, face à cette demande en référé, le président du Tribunal a pu répondre par ordonnance, que ByteDance n’a pas su « démontrer qu’il existe un réel risque de divulgation d’informations confidentielles, ni qu’un tel risque donnerait lieu à un préjudice grave et irréparable ». De plus, le président retient aussi que l’urgence nécessaire pour statuer provisoirement par référé, avant la décision sur le fond, pour éviter un préjudice grave et irréparable, n’est pas non plus déterminée.
Pour autant, il faut rappeler que cette ordonnance n’est pas un jugement définitif sur le fond, et que cette décision ne doit pas permettre de préjuger de l’issue de l’action principale. Ainsi, il faudra attendre le rendu du jugement définitif, pour déterminer si l’action de TikTok contre sa désignation dans le cadre du DMA, était fondée.
Ainsi, dans l’attente de cette décision, TikTok devra bel et bien se conformer aux exigences du DMA, qui devront se voir appliquer dans la semaine, à partir du 06 mars 2024.
Paul LECOMPTE
Sources :
https://curia.europa.eu/jcms/upload/docs/application/pdf/2024-02/cp240028fr.pdf