Brèves du 31 octobre au 6 novembre 2022

Bonsoir à tous,

les brèves du 31 octobre au 6 novembre sont désormais disponibles.

Nous remercions Yvelise, étudiante de la promotion qui a rédigé sa première brève!

En vous souhaitant une bonne lecture.

Le Collectif

 

SHEIN X FRIDA KAHLO : Une énième bataille pour le droit à l’image de la peintre mexicaine

 

 

Suite à l’annonce par la marque de fast fashion SHEIN, du lancement d’une collection capsule de vêtements et d’accessoires à l’image de la peintre mexicaine Frida Kahlo, les héritiers de celle-ci ont assignés une fois de plus la société Frida Kahlo Corporation (FKC) à l’initiative de la collaboration.

A la suite du décès de Frida Kahlo le 13 juillet 1954, sa nièce Isolda Pinedo Kahlo hérite des droits sur son nom, sa signature et son image qu’elle va céder quelques années plus tard à la société Frida Kahlo Corporation, afin de réaliser la commercialisation de produits à son effigie.

Aujourd’hui, la société commerciale gérée par un homme d’affaires basé au Panama, dispose de 51 % des droits sur l’image de l’artiste, contre 49 % conservés par la famille qui se bat depuis plusieurs années contre l’exploitation non concédée, détournée, voire même immorale de son image.

En effet, la peintre mexicaine, véritable symbole historique de féminisme à travers le monde, est devenue avec Che Guevara, l’une des images les plus commercialisées de la planète. Tee-shirt, parures de lit, chaussettes, passant même par des cendriers ou boissons alcoolisées à l’effigie de l’artiste, la FKC accorde des autorisations d’exploitation lui rapportant des millions, mais qui n’auraient cependant pas toujours été autorisées par la famille de l’artiste. Selon le quotidien espagnol El País, sur 49 marques associées à l’image de Frida, seulement 7 auraient été autorisées et enregistrées à l’institut de la propriété intellectuelle mexicain par ses descendants.

En 2018, un litige s’était déjà élevé entre les héritiers de Frida et la FKC à propos de l’accord concédé sur la commercialisation par la société Mappel d’une poupée Barbie censée représenter la peintre. Jugée comme une banalisation de la véritable apparence de l’artiste, sa commercialisation a été censurée au Mexique par une décision du 19 avril 2018. Cependant, l’interdiction générale de commercialisation n’a pas pu être obtenue.

À la suite de cette demi-victoire, la FKC a dernièrement signé un accord avec le géant chinois de la mode SHEIN, concédant une autorisation pour exploiter l’image de Frida afin d’en faire une collection de vêtements et d’accessoires considéré comme « un hommage » à l’artiste. Or, cette collaboration avec cette enseigne au cœur de polémiques concernant les conditions de travail de ses employés à la limite du légal, d’ailleurs qualifié d’« esclavagisme moderne », va radicalement à l’encontre des principes et valeurs défendus par l’artiste tout au long de sa vie.

Fervente partisane du parti communiste au Mexique et ayant toujours prôné la défense et protection des plus faibles dont notamment des travailleurs, ses héritiers considèrent cette collaboration comme le « pire hommage » qui aurait pu lui être rendu.

Une action est alors une nouvelle fois intentée à l’encontre de la société détenant la majorité des droits à l’image de l’artiste, ses héritiers ne pouvant pas agir davantage qu’en soulevant une fois de plus une violation des droits d’exploitation concédés par « l’accord d’association » signée entre les deux parties.

Yvelise SANTKIN

 

Sources :

https://www.vanityfair.fr/culture/article/de-la-fast-fashion-frida-kahlo-image-de-artiste-mexicaine-au- coeur-d-une-polemique

https://information.tv5monde.com/info/la-poupee-barbie-version-frida-kahlo-est-interdite-au- mexique-232803

https://www.artnews.com/art-news/news/fast-fashion-shein-releases-frida-kahlo-corporation-1234644078/

https://ancre-magazine.com/shein-frida-kahlo-collab-polemique/


Le renforcement d’une coopération internationale dans la lutte contre les ransomwares

 

 

Qu’est-ce qu’un rançongiciel ou communément appelé « ransomware » ?

C’est un logiciel malveillant qui bloque l’accès à l’ordinateur ou à des fichiers en les chiffrant et qui réclame à la victime le paiement d’une rançon pour en obtenir de nouveau l’accès. Le but du cybercriminel est simple : extorquer de l’argent en échange de la promesse de retrouver l’accès aux données corrompues, promesse qui n’est pas toujours tenue. 

Cette attaque peut prendre différentes formes : soit un lien malveillant envoyé dans des courriels ou même sur les réseaux sociaux sur lequel la victime va cliquer, soit un site compromis sur lequel la victime navigue, ou alors une simple intrusion sur le système.

À titre d’exemple, en août dernier, l’Hôpital de Corbeil-Essonnes a été touché par une cyber-attaque. Celui-ci ayant refusé de payer la rançon fixée à 10 millions d’euros, toutes les données médicales des patients avaient été diffusées.

Le ransomware relève de l’extorsion de fonds : c’est le fait d’obtenir par violence, menace de violences ou contrainte soit une signature, un engagement ou une renonciation, soit la révélation d’un secret, soit la remise de fonds, de valeurs ou d’un bien quelconque. Elle est sanctionnée par sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende, comme le prévoit l’article 312-1 du Code Pénal. Plus encore, le logiciel qui accède frauduleusement à un système de traitement automatisé de données (STAD), et qui entraîne la suppression ou la modification de données ou bien l’altération du fonctionnement du système constitue une infraction d’atteinte à ce système. Elle est sanctionnée pénalement par trois ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende, en vertu de l’article 323-1 du Code pénal.

Ces rançongiciels représentent un problème majeur mondial, tant sur la sécurité nationale que sur l’économie des pays.

C’est à ce sujet que la Maison Blanche a convoqué cette semaine les dirigeants de trente-six pays du monde, comprenant des membres de l’Union-Européenne dont la France avec l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), dans le cadre du deuxième sommet international de l’initiative de lutte contre les ransomwares (Counter Ransomware Initiative Summit ou CRI). Treize entreprises privées technologiques étaient également invitées à participer cette année ; parmi elles, on y trouvait Cyber Threat Alliance, Microsoft ou encore la Cybersecurity Coalition. Les discussions ont ainsi porté sur les actions concrètes et coopératives pour contrer la propagation et l’impact des ransomwares dans le monde.

La situation ne fait que s’aggraver. Dans un rapport issu des banques nationales, le département du Trésor américain fait constat d’une forte hausse des attaques par ransomwares menées sur des entreprises ou organes gouvernementaux en 2021 ; il évalue ainsi les paiements dirigés vers les cybercriminels aux États-Unis à 1,2 milliards de dollars, ce qui est près du triple par rapport à 2020, qui était à 416 millions de dollars. Par ailleurs, alors que la Russie a manqué à l’appel du sommet, le rapport constate que les trois-quarts de ces attaques proviendraient de groupes russophones.

Il est clair : les ransomwares constituent une réelle menace à la sécurité nationale et à l’économie de chaque État. Dès lors, les pays se sont accordés sur le rôle essentiel que joue la collaboration internationale dans la lutte contre ces attaques ; « Il s’agit d’une menace sans frontières, qui nécessite donc une réponse sans frontières. », comme l’a souligné Michael Pezzulo, secrétaire du ministère de l’Intérieur australien.

Divers thèmes ont été abordés, tels que l’hébergement d’acteurs de ransomware par certaines Nations comme la Russie, le lien étroit entre les attaques et la cryptomonnaie ou encore les questions juridiques d’ordre international qu’il reste à clarifier.

Ainsi, des résolutions ont été adoptées par les participants du sommet, notamment la création d’une équipe spéciale internationale de lutte contre les rançongiciels, qui sera présidée et coordonnée par l’Australie.

                    Louise FOUQUET-CRISTOFINI

 

Sources :

https://www.cybermalveillance.gouv.fr/tous-nos-contenus/fiches-reflexes/rancongiciels-ransomwares

https://www.whitehouse.gov/briefing-room/speeches-remarks/2022/10/31/background-press-call-by-a-senior-administration-official-previewing-the-second-international-counter-ransomware-initiative-summit/

https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000030939438

https://www.whitehouse.gov/briefing-room/statements-releases/2022/11/01/fact-sheet-the-second-international-counter-ransomware-initiative-summit/

https://www.village-justice.com/articles/piratage-informatique-delits-acces-maintien-frauduleux-dans-systeme-traitement,36903.html

https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-15-start-ups-cybersecurite-a-suivre-en-2023-88347.html



Lancement du nouvel abonnement Netflix Essentiel avec pub

 

 

Depuis jeudi 3 novembre à 17 heures un nouvel abonnement s’est ajouté sur la plateforme SVOD Netflix : Essentiel avec pub.

Pour 5,99 euros par mois, soit trois euros de moins que le forfait Essentiel, les abonnés pourront accéder au contenu de la plateforme en acceptant d’être exposés à de la publicité. D’autres changements sont à noter puisqu’il n’est pas possible avec cet abonnement de télécharger du contenu pour le visionner hors ligne et qu’environ 15% du catalogue n’est pour l’instant pas disponible du fait de droits de licence portant sur certains titres.

Bien que ces différences ne soient pas moindres, la nouveauté reste la publicité. Ces publicités, qui apparaissent avant et pendant les films et séries, durent entre 15 et 30 secondes, à raison d’une moyenne de 4 minutes par heure, sauf pour les profils jeunesse épargnés. Ainsi, plutôt que de longues annonces au milieu d’un programme télévisé, les coupures sont brèves et régulières, ce qui rend le visionnage des publicités inévitable, de manière similaire au modèle américain retrouvé en France sur YouTube.

De prime abord, payer pour un abonnement avec publicité apparaît contradictoire. En effet, nombreuses sont les plateformes gratuites, telles que YouTube ou Spotify, qui proposent un abonnement payant afin de justement ne plus avoir de publicité. Par ailleurs, une des raisons de la popularité des plateformes SVOD est qu’elles permettent de regarder des films ou séries sans les interruptions publicitaires inhérentes à la télévision.

Pourtant, ce modèle existe déjà aux Etats-Unis, pour HBO Max par exemple, et d’autres plateformes disponibles en France vont suivre Netflix, comme Disney + qui a annoncé lancer une offre similaire en décembre 2022. Il semble donc qu’un tel abonnement soit intéressant, et c’est ce qu’affirme le géant du streaming déclarant être déjà très satisfait « de l’intérêt manifesté à la fois par les consommateurs et les annonceurs ».

Du côté des consommateurs, Netflix espère attirer ceux qui étaient réticents, notamment les ménages les plus modestes pour qui payer trois euros de moins est un argument de taille. La multinationale américaine compte ainsi pallier aux pertes d’abonnés dont elle a été affectée en raison de l’augmentation de ses prix et de l’arrivée de plateformes SVOD concurrentes.

Du côté des annonceurs, cette nouveauté leur donne l’opportunité de toucher les plus de 10 millions d’abonnés français de la plateforme avec des publicités ciblées. En effet, un ciblage par pays et par genre de programme est réalisé, tout en laissant la possibilité aux annonceurs de ne pas être associés à du contenu en contradiction avec leur image. Netflix indique que les publicités sont personnalisées en fonction des interactions des utilisateurs avec la plateforme ainsi que des données qu’ils fournissent. Ces données sont notamment l’âge et le genre, qui sont demandés pour cet abonnement, et la localisation. Ainsi, il s’agit d’une aubaine pour les annonceurs qui peuvent combiner l’efficacité du ciblage individualisé à celle des publicités impossibles à scroller.

 Esther PELOSSE

 

Sources :

https://www.huffingtonpost.fr/culture/article/netflix-lance-son-nouvel-abonnement-a-prix-reduit-avec-de-la-pub_209748.html

https://www.numerama.com/pop-culture/1145286-forfait-essentiel-avec-pub-netflix-prix-contenus-nombre-pubs-tout-savoir.html

https://help.netflix.com/fr/node/126831

https://about.netflix.com/fr/news/announcing-basic-with-ads-fr

Netflix annonce son abonnement avec pub, et ça ne va pas vous plaire (ign.com)



Le jeu vidéo Call of Duty reconstitue l’architecture d’un hôtel à Amsterdam sans son autorisation

 

 

Le nouvel opus du jeu vidéo Call of Duty : Modern Warfare II a reconstitué la capitale des Pays-Bas, et notamment un hôtel, le Conservatorium Hotel. Le lieu est en effet particulièrement identifiable. Certes, son nom n’a pas été repris puisque dans son univers virtuel, le jeu vidéo le désigne par le « Breenbergh Hotel ». En revanche, l’architecture est la même.

La modélisation au sein du jeu vidéo témoigne d’une atmosphère funeste dans laquelle les joueurs s’y entretuent : de la fumée noire, une voiture en feu, des camions de pompiers abandonnés.

Cette reconstitution très réaliste n’a toutefois pas fait l’unanimité. Ces séquences de gameplay sont quelque peu antinomiques avec l’image de luxe entretenue par l’hôtel. Le manager de l’hôtel affirme : « Nous ne supportons pas les jeux qui ont l’air d’encourager l’utilisation de la violence. Ce jeu ne reflète en aucun cas nos valeurs fondamentales et nous regrettons notre implication non désirée ».

Selon le quotidien national de Volkskrant, les propriétaires envisagent de poursuivre en justice Activision, l’entreprise de développement et d’édition du jeu vidéo, pour la reconstitution virtuelle de l’hôtel dans son jeu vidéo sans autorisation préalable. Selon les législations européenne et américaine en vigueur, l’architecture d’un bâtiment est protégée par le droit d’auteur. Par ailleurs, une telle représentation peut également être considérée comme attentatoire à l’image et à la réputation de l’hôtel.

Ninon VANDEKERCKHOVE

 

Sources :

https://www.volkskrant.nl/cultuur-media/amsterdam-is-levensecht-in-de-nieuwe-call-of-duty-maar-niet-iedereen-is-daar-blij-mee~b567044a/?referrer=https%3A%2F%2Fwww.journaldugeek.com%2F

https://www.journaldugeek.com/2022/10/31/call-of-duty-mw2-un-hotel-detruit-dans-le-jeu-porte-plainte-pour-de-vrai/

https://www.lefigaro.fr/voyages/cet-hotel-d-amsterdam-n-a-pas-apprecie-d-apparaitre-dans-le-dernier-call-of-duty-20221103

https://www.geo.fr/voyage/call-of-duty-un-hotel-damsterdam-mecontent-detre-un-lieu-emblematique-du-nouvel-opus-pourrait-porter-plainte-212400




 

 

 

 

 

 

 

 

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