Bonsoir à toutes et à tous,
Les brèves du 04 au 11 février sont disponibles sur notre blog.
Cette semaine :
🔞Apprenez-en plus sur l’atteinte dont est victime Taylor Swift par une utilisation non éthique de l’intelligence artificielle
🎶 Découvrez pourquoi les utilisateurs de TikTok ne pourront plus utiliser les musiques de Rihanna, The Weeknd et de bien d’autres artistes
🧠 Intéressez vous au premier implant de Neuralink introduit avec succès dans un cerveau humain
🚗 Informez vous sur la nouveauté high-tech de Peugeot : l’intégration d’un système d’intelligence artificielle sur le tableau de bord de ses véhicules
🚈 Renseignez-vous sur les éventuelles restrictions de plateformes d’itinéraires et de maps pendant les JO de Paris 2024
En vous souhaitant une bonne lecture et une bonne semaine !
Le Collectif 🔆
#IPIT #IP #IT #M1PIDN #CollectifIPIT
Taylor Swift victime de deepfakes pornographiques
La semaine dernière, la superstar Taylor Swift a été victime de fausses images (aussi appelées « deepfake ») pornographiques, générées par des intelligences artificielles, qui ont fait l’objet d’une diffusion massive les réseaux sociaux, tel X.
Ces images trafiquées mettent en avant l’artiste américaine dont le visage est superposé au corps nu d’une autre femme afin de donner l’illusion qu’il s’agisse d’une photo dénudée de la star. L’une d’entre elle a été vue plus de 47 millions de fois sur X ce qui a suscité une vive indignation auprès de sa communauté mais également de l’inquiétude auprès des figures politiques américaines, comme le propriétaire d’X, Elon Musk, qui, d’habitude très libéral quant au contenu de la liberté d’expression sur sa plateforme a ici promptement réagi et a fait supprimer l’intégralité des images qui ont pu être trouvées et fait en sorte, jusqu’à lundi dernier que tout recherche contenant les mots clé « Taylor Swift » ne donnent lieu à aucun résultat.
Cette affaire relance une énième fois le débat de la régulation des intelligences artificielles génératives qui produisent des contenus bien trop réalistes et contre lesquelles les plateformes font preuve d’un peu trop de laxisme. A cet effet, la Maison Blanche a également réagi et a demandé une nouvelle législation, en se désolant de l’absence de criminalisation mais également tout simplement de législation venant empêcher la création et la diffusion de ces images, qui sont désormais bien trop facile à produire, et ce à moindre coût, ou même gratuitement.
Cependant, tant que la Section 230 de la Communications Decency Act (qui protège les plateformes en les exonérant de leur responsabilité pour les contenus postés sur leur plateforme) reste inchangé, il est peu probable que les choses évoluent. C’est pourquoi les législateurs américains ont de leur côté proposé une loi permettant de lutter contre le phénomène. La loi est bâtie sur une provision du « Violence Against Women Act Reauthorization Act » de 2022 et se nomme le « Disrupt Explicit Forged Images and Non-Consensual Edits (DEFIANCE) Act ». Elle permettrait la création d’une action civile pour la victime de deepfakes contre toutes personnes en possession ou ayant créé ces images avec l’intention de la diffuser, et ainsi leur donnerait droit à des dommages-intérêts.
Enfin, il est important de préciser que l’inquiétude qui découle de cet usage dépasse la simple question éthique. En effet l’utilisation massive de l’IA à des fins de désinformation (une augmentation de 550% de 2019 à 2023) à l’approche des élections présidentielles américaines a de quoi inquiéter ses figures politiques. Il ne s’agit pas d’un hasard que la personnalité de l’année Time 2023 a été la cible de ces images : son influence sur la jeunesse américaine ainsi que sa position ouvertement démocrate la rend une pièce majeure dans la partie d’échecs que se livreront Républicains et Démocrates en automne prochain.
Ken SERAIN-YAMASAKI
Sources :
https://lareclame.fr/taylor-swift-ia-deepfakes-x-292601
https://www.theverge.com/2024/1/30/24056385/congress-defiance-act-proposed-ban-nonconsensual-ai-porn
Universal Music Group annonce retirer les titres de ses artistes de la plateforme TikTok
Dans une lettre ouverte à la communauté des artistes et auteurs-compositeurs, publiée le 31 janvier 2024, Universal Music Group annonce retirer tous les titres de ses artistes sur TikTok.
En effet, la major mondiale de l’industrie musicale et les dirigeants de TikTok devaient négocier un renouvellement de contrat pour l’année 2024. UMG déclarait vouloir une rémunération plus appropriée des artistes et auteurs-compositeurs, la protection des artistes contre les effets négatifs de l’IA et la sécurité en ligne pour les utilisateurs du réseau social.
Finalement, n’ayant pas réussi à s’accorder sur les termes du nouveau contrat, UMG a annoncé mettre fin à ses relations contractuelles avec TikTok. De ce fait, les utilisateurs du réseau social ne pourront plus ajouter à leurs vidéos les musiques de Rihanna, des Beatles, de The Weeknd et de bien d’autres artistes.
Le point de divergence majeur entre les deux groupes concerne la rémunération des artistes et auteurs. La maison de disque dénonce un manque d’effort de la part de la plateforme pour lutter contre les violations de droits d’auteur, alors que la majorité des contenus postés contient de la musique. Pour UMG, TikTok essaye « de construire une entreprise basée sur la musique, sans payer la juste valeur de la musique ». En effet, bien que TikTok constitue une des plus grandes plateformes sociales aujourd’hui, elle propose une rémunération des artistes largement inférieure à celle de ses concurrents. A titre d’illustration, la maison de disque déclare que « TikTok ne représente qu’environ 1% » des revenus totaux du groupe. Ce dernier a également dénoncé les intimidations des dirigeants du réseau social pour faire accepter un accord « d’une valeur inférieure à l’accord en vigueur jusqu’ici, bien inférieur à la juste valeur marchande et ne reflétant pas la croissance exponentielle » de la plateforme. Cette dernière aurait supprimé la musique de certains artistes d’UMG en développement, tout en gardant sur la plateforme les « stars mondiales » qui attirent le public.
En outre, l’inondation de la plateforme de contenus générés par IA dilue de manière significative les redevances pour les artistes et compositeurs. La maison de disque accuse ainsi TikTok de « développer des outils pour permettre, promouvoir et encourager la création musicale IA sur la plateforme elle-même » et de faire valoir ensuite un droit contractuel sur ces créations. Cela se révèle défavorable pour les redevances perçues par les artistes et promeut le remplacement des artistes par l’IA.
TikTok a répondu par un communiqué en déclarant qu’il était « triste et décevant qu’Universal Music Group ait fait passer sa propre cupidité avant les intérêts de ses artistes ». Les dirigeants de la plateforme accusent UGM d’avoir fait de fausses déclarations et d’avoir « choisi de se détourner du soutien puissant d’une plateforme qui compte plus d’un milliard d’utilisateurs et qui sert de véhicule de promotion pour leurs talents. »
Jeanne BUCLEZ
Sources :
Neuralink : leur première puce implantée dans un cerveau humain
Ce lundi 29 janvier, le milliardaire américain Elon Musk a annoncé sur son compte X (ex Twitter), que sa société Neuralink avait réalisé sa première implantation de puce dans un cerveau humain, et que le patient se portait bien.
Neuralink est une société américaine cofondée en 2016 par Elon Musk et Jared Birchall pour développer des composants électroniques miniatures pouvant être intégrés dans le cerveau. Ces implants ont notamment pour but de permettre de se connecter avec des machines, ou par la suite, directement avec des intelligences artificielles. Ces interfaces cerveau-machine serviraient dans un premier temps pour les personnes en situation de handicap, en leur permettant de réaliser des actions qui leur sont impossibles. Par exemple, cela pourrait permettre à une personne tétraplégique de commander un exosquelette directement grâce à son activité cérébrale ou visuelle. A terme, Elon Musk a annoncé dans une conférence de presse de l’entreprise en 2019, qu’il entendait développer ces puces pour permettre aux êtres humains de « fusionner » avec l’intelligence artificielle, craignant que celle-ci ne pose un risque existentiel pour notre civilisation. Cette technologie viserait aussi à permettre de rendre la vue à des personnes malvoyantes ou encore à traiter des maladies incurables comme Parkinson ou Alzheimer en apportant une canalisation cérébrale via l’implant. Cette entreprise se placerait ainsi directement sur la voie de la création d’hommes et de femmes augmentés.
Cet événement, digne d’un récit de science-fiction, n’est pas le seul test en la matière. La firme néerlandaise Onward avait aussi annoncé l’an dernier qu’elle testait le couplage d’un implant pour stimuler la moelle épinière et ainsi permettre à des patients paralysés de retrouver de la mobilité. De même, des chercheurs de l’institut Clinatec à Grenoble ont présenté des puces similaires pour permettre de mettre en mouvement un exosquelette.
Ce premier essai clinique sur un sujet humain, fait suite à l’autorisation octroyée en mai 2023 par la Food and Drug Administration (FDA), l’autorité régulatrice américaine des médicaments et des denrées alimentaires. En effet, cette décision est intervenue après plusieurs années de recherches entreprises sur des animaux, ayant notamment permis à des singes de jouer à des jeux vidéo tels que « Pong » sans clavier ni manette, ou encore de taper des mots sur un écran en suivant le curseur des yeux.
En parallèle, la société Neuralink a développé un robot-chirurgien extrêmement précis, qui permettrait l’implantation de 32 électrodes dans le cerveau du sujet, ainsi que d’une puce, le tout avec une incision de 2 millimètres. Les résultats de ce premier essai ont été jugés concluants pour la société Neuralink, Elon Musk ayant rapporté sur son compte X, « une activité neuronale prometteuse » chez le patient 0.
Au vu de la rapidité de ces tests et des progrès réalisés dans ce domaine, depuis l’obtention de l’autorisation en mai 2023, ainsi que les importantes levées de fonds réalisées par la start-up, l’actualité en la matière laisse présager une croissance importante dans un futur relativement proche.
Paul LECOMPTE
Sources :
https://twitter.com/elonmusk/status/1752098683024220632
https://twitter.com/neuralink/status/1661857379460468736
https://www.forbes.fr/technologie/neuralink-debuts-des-tests-pour-connecter-lia-aux-cerveaux/
Peugeot intègre ChatGPT sur les tableaux de bord de ses véhicules
Ce mercredi, Peugeot, l’une des filiales de Stellantis, a annoncé intégrer une version pilote du service ChatGPT sur certains de ses véhicules. L’assistant vocal « OK Peugeot » de ses voitures et camionnettes sera ainsi amélioré.
Dans un premier temps, Peugeot souhaite tester le robot conversationnel d’Open IA sur plusieurs de ses modèles tels que la nouvelle voiture électrique e-3008, mais aussi plusieurs petits utilitaires au sein de plusieurs pays européens : la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et la Grande-Bretagne.
ChatGPT aura la possibilité de se connecter aux commandes du véhicule et de répondre à des questions assez précises des conducteurs qu’ils poseront vocalement, qu’elles soient en lien avec la navigation ou l’utilisation de la voiture en elle-même. Ainsi, par exemple, l’IA pourra indiquer aux utilisateurs les monuments phares à visiter dans une ville, les présenter et se connecter au système de navigation pour les y emmener. Elle pourra également interagir avec les passagers et animer les voyages.
Peugeot n’est pas la première société à utiliser l’IA pour améliorer les fonctionnalités de ses véhicules. En octobre 2023, DS Automobiles avait déjà annoncé exploiter le chatbot. Volkswagen souhaite également l’inclure au sein de l’assistant vocal IDA de tous ses modèles les plus récents.
Idil SENOL
Sources :
https://siecledigital.fr/2024/01/31/peugeot-integre-chatgpt-dans-ses-vehicules/
IDF Mobilités : vers une restriction des applications de navigation durant les JO de Paris 2024 ?
Les Jeux Olympiques de Paris 2024, qui débuteront le 26 juillet, représentent un défi logistique majeur pour la capitale française, notamment en termes de gestion des transports en commun. Dans ce contexte, Laurent Probst, directeur général d’Île-de-France Mobilités (IDF Mobilités), envisage sérieusement des mesures restrictives à l’encontre des applications de navigation telles que Google Maps et Citymapper si elles ne coopèrent pas avec les plans de transport spécifiques élaborés pour l’événement.
Confronté à une prévision de 9 millions de déplacements quotidiens, IDF Mobilités a mis en place une stratégie rigoureuse. L’autorité de transport souligne l’importance d’orienter les spectateurs et les visiteurs vers des itinéraires optimisés pour éviter la surcharge des lignes de métro et de RER. L’application « Transports publics Paris 2024 » a alors été développée pour proposer des plans de la ville et des trajets non pas les plus courts, mais les plus confortables et efficaces durant cette période des JO.
La potentielle restriction des applications de navigation, évoquée par Probst, traduit une volonté ferme de maintenir l’ordre et la sécurité dans le réseau de transport. Si Google Maps et Citymapper ne s’alignent pas sur les recommandations d’IDF Mobilités, en accordant leurs plans et itinéraires avec ceux de « Transports publics Paris 2024 », elles pourraient faire face à des demandes de restriction ou de suspension de leurs services pendant la durée des jeux. Cette approche, bien que perçue comme extrême par certains, est justifiée par le directeur général d’IDF Mobilités comme une mesure nécessaire pour la sécurité publique dans un événement si important. Mais Laurent Probst a cependant apporté des clarifications, indiquant que de telles mesures seraient un dernier recours et non une décision immédiate. La préférence est donnée à une collaboration constructive avec ces plateformes pour intégrer les plans de transport spéciaux.
Cette situation de lutte d’intérêts illustre la tension entre la nécessité de gérer efficacement un événement d’une telle ampleur que les Jeux Olympiques, et le respect des libertés individuelles dans l’utilisation de technologies de navigations et d’itinéraires. Cela soulève notamment des questions importantes sur le rôle et la responsabilité des fournisseurs de services technologiques dans la gestion de grands événements publics. Il est nécessaire que soit établie une collaboration entre les autorités publiques de transports et les fournisseurs de ces technologies. Alors, la décision d’IDF Mobilités de restreindre ou non l’accès à ces applications sera cruciale pour déterminer l’expérience des millions de visiteurs attendus pour les Jeux Olympiques de Paris 2024.
Lucas SANFILIPPO
Sources :