Bonsoir à toutes et tous !
Les brèves du 5 au 10 février sont disponibles.
Cette semaine :
🛰️ L’entreprise Vast avance dans le développement de sa station spatiale scientifique commerciale Haven-1, mais recule son calendrier : quelles conséquences pour le projet ?
👡 Découvrez pourquoi l’ONice de l’Union européenne a invalidé le design du sabot Crocs
🤖 Retour sur le sommet pour l’action sur l’IA en cours à Paris
En vous souhaitant une bonne semaine et une bonne lecture,
Le Collectif 🔆
Vast : nouvelles avancées et incertitudes pour le projet de station spatiale commerciale Haven-1
Après avoir confirmé le nouveau rôle de l’astronaute américain Andrew Feustel comme Lead Astronaut au sein de Vast, l’entreprise a annoncé le jour suivant avoir entamé les tests des éléments primaires de sa future station commerciale Haven-1, dont les versions plus avancées auront pour objectif de remplacer la station spatiale internationale (ISS) après la fin de son exploitation en 2030.
L’entreprise a mis à l’épreuve la structure primaire de son module commercial dans le désert des Mojaves en Californie, validant une première étape du processus de qualification du module en question. Soumis à des conditions extrêmes d’étanchéité et de pressurisation pendant 48h, la structure a passé haut la main ses examens, les tests critiques ayant été réussis « dès la première tentative » comme l’a indiqué Max Haot, PDG de Vast. D’autres tests environnementaux simulant les conditions spatiales, mais surtout celles du lancement sur le Falcon 9 de SpaceX, sont déjà prévus pour les semaines à suivre au Neil Armstrong Test Facility de la NASA dans l’Ohio. Une étape charnière pour l’entreprise, qui lui permet de clarifier le travail nécessaire sur son projet de station spatiale, et notamment d’ajuster son calendrier.
Des tests concluants mais un calendrier revu
Annoncée en mai 2023, Haven-1, la station monomodulaire de Vast devait être lancée dans ses premiers éléments dès août 2025, une prédiction revue lors, puisque l’entreprise vise désormais mai 2026. Un report justifié par Max Haot par la prudence et une meilleure compréhension du processus d’élaboration des modules :
« Nous savons désormais combien de temps il nous faudra pour construire une unité. Nous savons qu’il n’y a pas de problème fondamental du côté de la pressurisation. Nous avons donc pu mettre à jour le calendrier en fonction des progrès réalisés »
a-t-il déclaré dans une interview avec les journalistes de la revue SpaceNews.
Le nouveau calendrier prévoit donc l’achèvement de la structure primaire du module d’ici juillet, son intégration étant annoncée pour le second semestre de cette année. Le lancement pour une orbite basse est quant à lui prévu pour mai 2026 depuis la Floride, le premier équipage étant attendu pour fin juin, transporté dans un Crew Dragon de SpaceX.
Une station spatiale commerciale à destination scientifique
Si le premier objectif de Vast avec Haven-1 est de préparer le futur développement de Haven-2, cette seconde serait le véritable aboutissement du projet Haven en tant que l’une des remplaçantes de l’ISS. La première vise en effet à démontrer la capacité de Vast à réaliser Haven-2, et ainsi intégrer la phase 2 du programme Commercial Low Earth Orbit Destinations (CLD) de la NASA, programme donc destiné à soutenir les stations spatiales commerciales qui succèderont à l’ISS, et qui seront sélectionnées à l’été 2026. Mais si la première version du Haven n’est composée que d’un seul module, la seconde prévoit à terme d’en attacher plusieurs à une station centrale, composant ainsi un ensemble probablement plus important que ce que l’ISS peut offrir, dépendant du nombre de modules envoyés. Les unités du Haven-2 seront une version plus allongée et spacieuse que la première version, les deux partageant néanmoins 80 à 90% d’éléments communs.
Ces derniers serviront à terme comme laboratoires de recherche, développement et fabrication en microgravité, lieux d’innovation aussi bien pour les entreprises que pour les gouvernements dans de nombreux domaines comme la santé, la fabrication de matériaux avancés, la biotechnologie, la santé ou l’edge computing. Chaque laboratoire prévoit d’être équipé de 10 charges utiles de 10 kg chacune, de la taille d’un micro-ondes et dotés d’une connexion Ethernet, permettant donc de pouvoir y embarquer du matériel avant le lancement, et de mener diverses expériences en orbite, pouvant être suivies au sol grâce à des liaisons laser Starlink assurant une connectivité à haut débit avec une faible latence.
Pour confirmer l’usage scientifique de sa future station, Vaste a également dévoilé ses deux premiers partenaires les entreprises Redwire et Yuri, spécialisées dans la biotechnologie spatiale et le développement pharmaceutique, la première disposant déjà de neuf charges utiles opérationnelles sur l’ISS.
Une actualité donc promettante pour l’entreprise, qui doit cependant continuer à faire ses preuves pour permettre la réalisation de son projet. En effet, bien que Vast ait signé un accord avec la NASA sous la forme d’un Space Act Agreement, permettant à l’agence américaine de garder un oeil sur le projet, elle ne finance pas cet accord, contrairement à ceux conclus avec les concurrents de Vast, à savoir Axiome Space, Blue Origin et Starlab, qui poursuivent toutes le même projet de station spatiale commerciale, et qui jouissent déjà d’une grande expérience et d’importants soutiens d’autres acteurs privés.
Gabriel COUSIN
Sources :
https://spacenews.com/vast-begins-haven-1-testing-and-reschedules-its-launch/
https://x.com/vast/status/1887195699537707476
https://www.vastspace.com/haven-2
Crocs : l’Office de l’Union européenne déclare son modèle invalide
L’entreprise américaine Crocs, Inc. a essuyé un revers juridique majeur après que l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) a déclaré invalide son design communautaire enregistré pour son célèbre sabot coloré en plastique. La décision, rendue le 5 février 2025, repose sur un manque de caractère individuel du design en question par rapport à un modèle antérieur, en application du Règlement n° 6/2002 sur les dessins ou modèles communautaires.
La contestation : fondée sur un design antérieur
L’affaire a été initiée par la société espagnole GOR FACTORY, S.A., qui a demandé l’annulation du design communautaire de Crocs, enregistré le 22 novembre 2004. L’entreprise contestataire s’est appuyée sur des extraits du site Internet Archive datant
d’avril 2003, prouvant l’existence d’un modèle de sabot similaire commercialisé avant l’enregistrement du RCD de Crocs. L’Invalidity Division de l’EUIPO a estimé que ces extraits constituaient une preuve suffisance de divulgation publique, un critère clé défini à l’article 7 du Règlement n° 6/2002, qui stipule qu’un design est considéré comme divulgué s’il a été rendu public avant la date de dépôt ou de priorité. En l’occurrence, la date de priorité de Crocs était fixée au 28 mai 2004.
La décision : un manque d’originalité du design de Crocs
Après analyse des caractéristiques des deux designs, l’EUIPO a conclu que le sabot de Crocs et le modèle préexistant partageaient des similarités frappantes, notamment : une forme générale identique, une semelle épaisse et incurvée, ou encore une série de trous sur le dessus et sur les côtés. L’élément distinctif avancé par Crocs, à savoir la bride de maintien à l’arrière, n’a pas suffi à conférer un caractère individuel au modèle, un critère exigé par l’article 6 du Règlement n° 6/2002. Ainsi, selon l’EUIPO, l’impression globale produite sur l’utilisateur averti reste trop proche de celle du modèle antérieur, justifiant ainsi l’invalidation du design.
Un appel déposé par Crocs
Déterminée à défendre son design emblématique, Crocs a interjeté appel de cette décision, estimant que la présence de la bride modifiait significativement l’impression générale du sabot et influençait la perception des consommateurs. Selon la marque
américaine, un sabot avec ou sans bride constitue une différence perceptible pour l’utilisateur averti, critère central dans l’appréciation du caractère individuel. Toutefois, l’Invalidity Division de l’EUIPO a rejeté cet argument, rappelant que l’évaluation d’un design se fait dans sa globalité, conformément aux principes dégagés par la
jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne. L’affaire est désormais entre les mains de la chambre des recours de l’EUIPO, qui devra statuer sur la validité de l’appel formé par Crocs. Une confirmation de l’importance de la recherche d’antériorité Ainsi, cette décision pourrait avoir des répercussions majeures dans le secteur de la mode et du design en général, mettant en lumière l’importance d’une veille approfondie sur l’originalité des créations avant leur dépôt. Elle rappelle aux entreprises que l’enregistrement d’un design communautaire ne garantit pas systématiquement sa validité si des modèles antérieurs peuvent remettre en cause sa nouveauté ou son caractère individuel. Dès lors, Crocs, qui a largement capitalisé sur son design distinctif, devra désormais adapter sa stratégie de protection intellectuelle en Europe face à ce précédent défavorable. Reste à voir si l’appel aboutira et si la marque américaine pourra sauver son design communautaire.
Céliane FERRIN
Source :
Sommet pour l’action sur l’IA à : Paris centre du monde de l’intelligence artificielle cette semaine
Lundi 10 février s’ouvrait à au Grand Palais à Paris le Sommet pour l’action sur l’IA, un évènement mondial très attendu visant à réunir des chefs d’État, dirigeants d’entreprises leaders du milieu, chercheurs, artistes et organisations non gouvernementales (ONG).
Cet évènement apparait pour la France comme l’occasion de mettre en avant son savoir-faire, et s’inscrire comme un des leaders en matière d’intelligence artificielle sur la scène européenne. En effet, alors que Mistral AI, entreprise française spécialisée dans l’IA générative a lancé son application, généralisant l’accès au Chat, il y a quelques jours, le Président de la République Emmanuel Macron a également annoncé hier des investissements dans le secteur s’élevant à 109 milliards d’euros. Le Chef d’État a d’ailleurs clôturé la première journée du Sommet pour l’action sur l’IA en affirmant : « Nous avons le meilleur écosystème en Europe ».
Au programme, le forum de rencontre entre dirigeants, rassemblant les grands acteurs des secteurs privé et public, suivi d’un dîner à l’Élysée. Mardi se tiendra ensuite un sommet des chefs d’État. En parallèle, la France lance les défis « Convergence IA » afin de valoriser des projets centrés sur des problèmes technologiques ambitieux ou des problématiques de société. Cet atelier vise à fédérer les écosystèmes autour de l’intelligence artificielle à travers des solutions innovantes afin d’en démontrer l’utilité pour l’humanité. Les projets ayant été sélectionnés sont présentés dans le cadre du Sommet, offrant ainsi une visibilité internationale et l’opportunité de rencontrer des experts de l’IA parmi les domaines de la santé, de la transition écologique ou encore le travail.
Parmi les personnalités présentes, les PDG des géants américains du numérique : Sundar Pichai (Google), Satya Nadella (Microsoft), Arthur Mensch (Mistral AI) ou encore Sam Altman (OpenAI). La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, également présente, a quant à elle annoncé qu’elle dévoilerait mardi la « stratégie européenne pour l’IA », ayant pour objectif la construction d’une régulation simplifiée et harmonisée.
Louise PARENT
Sources :