Interview de Marc-Antoine, étudiant canadien du M2 PIFTN

Bonjour Marc-Antoine, tu es étudiant à l’université de Laval, tu es venu à Jean Monnet en échange universitaire, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Bonjour Maëva ! Je m’appelle Marc-Antoine Couture et je suis originaire de Québec. Je suis titulaire d’un baccalauréat en droit qui est l’équivalent de votre licence en France. Je suis aussi une personne dynamique, impliquée et qui aime relever de nouveaux défis. À titre d’exemple, je m’implique tant en politique que dans un organisme à but non lucratif de ma région.

Pourquoi as-tu choisi la propriété intellectuelle comme spécialité ?

Durant mon parcours universitaire, il y avait plusieurs matières qui m’intéressaient. Parmi celles-ci, il y avait le droit administratif, ainsi que le droit criminel. Cependant, j’ai découvert la propriété intellectuelle en travaillant pour un professeur. D’ailleurs, j’ai finalement opté pour ce domaine de droit parce qu’en plus d’être très intéressant, ce droit est présent dans la vie de tous les jours, que ce soit au niveau du droit d’auteur, des marques ou même des brevets.

Dans un autre ordre d’idées, la propriété intellectuelle constitue selon moi un défi intellectuel intéressant. Plus précisément, ce domaine de droit est celui qui me fait réfléchir le plus et par conséquent, cela me permet de me surpasser. Par ailleurs, la propriété intellectuelle est un domaine en pleine croissance. Ainsi, il est alors très pertinent de se spécialiser dans un tel domaine.

Le système québécois de droit ressemble au droit français j’imagine, connais-tu des aspects en droit de la propriété intellectuelle qui sont traités totalement différemment de ce que tu as pu découvrir en France ?

Au niveau des différences, ce qui m’a marqué le plus est l’importance que l’on accorde en France à la doctrine. Effectivement, au Québec, on se concentre principalement sur la loi et la jurisprudence. La doctrine a plutôt une place « de second plan » et elle est souvent lue pour assimiler des notions qui n’ont pas été comprises en cours.

Quelles ont été les motivations qui t’ont amenées à venir étudier en France ?

Avant de devenir avocat, je voulais faire une maîtrise pour me spécialiser en propriété intellectuelle. Suite à l’obtention de mon baccalauréat, mon plus grand regret a été de ne pas avoir étudié à l’étranger. Effectivement, je désirais en apprendre plus sur un autre système de droit et ce, pour approfondir mon champ de connaissance. Lorsque j’ai appris que l’Université Laval offrait un programme de maîtrise à cheminement bidiplômant avec l’Université de Paris-Sud, j’ai alors sauté sur l’occasion. En effet, obtenir à la fois un master 2 et un LL.M. en douze mois, c’est une occasion à ne pas manquer.

Comment as-tu vécu ton intégration au sein de l’université ?

Mon intégration à la fac s’est très bien déroulée. Les étudiants de ma cohorte (PIFTN)  m’ont grandement aidé à m’adapter à ce nouvel environnement, que ce soit au niveau du fonctionnement des cours, des méthodes de travail, etc. De plus, les autres étudiants étaient toujours prêts à m’aider lorsque j’en avais de besoin (c’est peut-être à cause qu’ils trouvaient mon accent marrant). De plus, la journée théâtre organisée pour les master 2 de propriété intellectuelle m’a permis à la fois de mieux m’intégrer, mais aussi d’apprendre à connaître des personnes formidables !

Quelles sont les principales différences entre le système universitaire français et québécois ?

Honnêtement, les deux systèmes universitaires sont très différents ! Tout d’abord, au niveau des horaires, à l’Université Laval, nous avons un horaire fixe, c’est-à-dire que si nous avons un cours de droit des marques le lundi matin par exemple, il aura lieu tous les lundi matins du semestre. Au contraire, le système universitaire français semble plus souple à ce niveau.

Concernant les évaluations, il y a aussi plusieurs différences. Au Québec, nous avons principalement des examens à livres ouverts, c’est-à-dire que nous avons le droit d’utiliser nos notes de cours et nos livres durant l’examen. Cela peut paraître facile à première vue, mais ce n’est pas toujours le cas ; il faut être en mesure de bien structurer ses notes de cours et de bien maîtriser la matière quand même. Cela est très différent des examens en France, examens qui sont à livres fermés et qui peuvent notamment être sous la forme d’une dissertation, d’un point de vue ou même d’un oral.

Finalement, la notation des évaluations est aussi très différente. Alors qu’en France, nous sommes évalués sur 20, au Québec nous sommes évalués en pourcentage. Par la suite, ce résultat est converti en cote et ce, en fonction des barèmes établis par la faculté de droit.

Penses-tu que les étudiants qui rencontrent d’autres systèmes de droit feront de meilleurs juristes ?

C’est sûr ! Après avoir effectué un séjour d’étude à l’étranger, on peut bien cerner les avantages, mais aussi les inconvénients de chacun des systèmes de droit. D’ailleurs, les forces d’un système peuvent venir pallier aux faiblesses de l’autre et inversement. D’ailleurs, je crois que c’est le cas avec le système de droit québécois et celui du droit français.

Qu’est-ce que l’échange universitaire t’a apporté ?

Bien entendu, un échange universitaire apporte beaucoup plus que des dettes. Plus sérieusement, un échange universitaire c’est l’expérience d’une vie. J’ai eu l’occasion d’en apprendre énormément sur la culture française, en plus de rencontrer des personnes extraordinaires. De plus, cet échange m’a permis d’enrichir mon champ de connaissance au niveau juridique et de penser le droit différemment.

Conseillerais-tu à d’autres étudiants de partir en échange comme tu l’as fait ?

Oui, sans aucun doute. Un échange universitaire c’est l’expérience d’une vie. Cela m’a permis d’en apprendre à la fois sur la culture française, de visiter Paris, de rencontrer de nouvelles personnes, mais aussi de grandir en tant qu’individu. C’est une expérience que je ne vais jamais oublier.

Quels conseils pourrais-tu leur donner ?

Premièrement, je leur conseillerais de préparer leur séjour à l’étranger en avance. Effectivement, il y a plusieurs éléments à préparer et qui prennent un certain temps dont le visa, trouver une résidence, etc. D’ailleurs, il ne faut pas oublier qu’il y a certains délais à respecter. D’autre part, je conseille fortement de lire des ouvrages sur le droit pratiqué dans le pays d’accueil. De cette manière, cela va permettre de combler une partie de votre «retard» avant de débuter les cours.

Quels sont tes projets de retour au Canada ?

Dans un premier temps, je vais travailler sur mon mémoire qui est à remettre pour la fin du mois d’août. Une fois le master 2 et le LL.M. de complétés, je prévois m’inscrire à l’école du Barreau pour devenir avocat en droit de la propriété intellectuelle.

Merci beaucoup Marc-Antoine d’avoir eu la gentillesse de répondre à mes questions 🙂 

Maëva Grand-Coureau

1ère année Master IP/IT

MasterIPIT

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